International
Terrorisme, le foutoir absolu
Le terrorisme low cost , celui d’un individu isolé avec des moyens rudimentaire, est un défi pour les sécuritaires. Mais il pose aussi avec acuité les questions de modèles d’intégration en Europe
La Grande Bretagne découvre que le fondement de son vivre ensemble, la liberté d’expression absolue, facilite le terrorisme. C’est au nom de ce dogme que la Grande Bretagne a accueilli les islamistes radicaux, pourchassés par les régimes arabes, même quand ils sont impliqués dans le terrorisme.
Comme un symbole, le fils d’un ancien du GICL s’est fait exploser à Manchester. Le Groupe Islamique combattant Libyen est le grand frère du GICM, marocain. El Guerbouzi, leader de ce dernier et réclamé par le Maroc vit peinard à Londres. Des Abou en pagaille y ont vécu ou y vivent, alors qu’ils prêchent le Jihad, y compris en Angleterre. Tout ceci ne peut plus continuer, mais cela nécessite une révolution chez les british.
C’est le thème du terrorisme qui a été choisi par l’Arabie Saoudite et ses alliés pour isoler le Qatar. Il n’est pas faux de dénoncer le soutien de Doha à des groupes en Syrie, en Lybie et à des théoriciens de la haine. Mais l’alliance cite d’abord les frères musulmans et le Hamas, il n’y a aucune preuve que le terrorisme en Egypte revigoré par le coup d’Etat de Sissi, soit du fait des frères musulmans. On peut contester les modes d’action du Hamas, mais on ne peut stigmatiser la résistance d’un peuple occupé. Les Algériens, les Marocains, ont tué des colons pour arracher leur indépendance, ces faits sont mêmes survalorisés. C’est d’autant plus discutable que l’Arabie Saoudite et les Emirats à un degré moindre, ne sont pas en reste. L’Equipe de Football Saoudienne a refusé de respecter une minute de silence en hommage aux victimes de l’attenta de Londres, un symbole. Au-delà des groupes armés, Doha et Ryad financent la matrice intégriste du terrorisme. Combien y a-t-il de Kardaoui en Saoudie ?
L’accusation contre l’Iran, lubie de Trump, ne tient pas la route. On utilise le terrorisme dans un conflit de prééminence régionale et c’est la première puissance mondiale qui l’initie… Contre des marchés mirobolants.
Le terrorisme low cost , celui d’un individu isolé avec des moyens rudimentaire, est un défi pour les sécuritaires. Mais il pose aussi avec acuité les questions de modèles d’intégration en Europe.
Les batailles de Mossoul et Raqqa, préfigurent une instabilité encore plus grande. Les sunnites, brutalisés par les chiites et les Kurdes, déplorant des milliers de victimes collatérales, n’ont aucune perspective d’intégration nationale. La Turquie n’acceptera jamais des territoires, des armées kurdes à ses frontières. Parce que c’est un dogme depuis Mustapha Kamal. Le chaos en Lybie exporte déjà le terrorisme en Europe. Le Sahel est loin d’être sanctuarisé et Boko Haram est plus puissant qu’avant. La stratégie de lutte anti terroriste, parce qu’elle obéit à des visées stratégiques de pré-carrés à garantir, qu’elle ne s’attaque pas à l’idéologie et à ses sponsors, ajoute du désordre au désordre. La chute militaire de Daech enfantera d’autres modèles plus difficiles à combattre. C’est un échec annoncé.