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Une délégation marocaine de haut niveau prend part à l’ouverture de l’année judiciaire en Espagne
Une délégation marocaine de haut niveau a pris part à la cérémonie d’ouverture de l’année judiciaire en Espagne, présidée ce mardi 5 septembre au siège du Tribunal suprême espagnol à Madrid par le roi Felipe VI d’Espagne
Conduite par le premier président de la Cour de cassation et président-délégué du conseil supérieur du pouvoir judiciaire, Mostafa Faress, la délégation marocaine était composée du procureur général du Roi près la Cour de Cassation, M'hammed Abdenabaoui, ainsi que de Naziha El Harrak, conseillère à la même cour, d’Adel El Bouyahyaoui, magistrat de liaison marocain en Espagne et de Sanaa Zellou, commissaire judiciaire à la cour de Cassation.
La participation marocaine à la cérémonie d’ouverture de l’année judiciaire en Espagne a été organisée en coordination avec l’ambassade du Maroc à Madrid.
Les membres de la délégation marocaine, qui ont fait partie des personnalités ayant salué le souverain espagnol à cette occasion, ont pris part à cette cérémonie sur invitation du président de la Cour suprême et du Conseil Supérieur du Pouvoir Judiciaire (CSPJ) espagnols, Carlos Lesmes Serrano.
La participation marocaine à cette cérémonie illustre la solidité et le caractère excellent de la coopération entre les royaumes du Maroc et d’Espagne en matière judiciaire, à l’image d’autres domaines comme le politique, l’économique ou le sécuritaire.
L’Espagne et le Maroc sont liés par plusieurs accords de coopération judiciaire, dont l’accord de jumelage signé en 1999 entre la Cour de cassation et la Cour suprême et le CSPJ en Espagne. Ces accords ont donné lieu à plusieurs activités de coopération et d’échange entre les deux parties.
S’exprimant lors de cette cérémonie, Lesmes Serrano a souligné que la Constitution, comme expression suprême de la souveraineté nationale, loin d’apparaître comme la proclamation d’un souhait est, avant tout, un ensemble de mandats juridiques obligatoires.
Il a mis l'accent, à cet égard sur le «mandat d’unité, qui n’exprime pas une volonté uniformisatrice en ce qui concerne des aspects tels que la langue, la culture ou la religion, mais se caractérise plutôt, sur la base du texte constitutionnel lui-même, par sa vocation de respect de la diversité existante dans notre société et qui, par ailleurs, est propre aux nations avancées ».
Lesmes Serrano a relevé, en outre, que l’hétérogénéité des groupes sociaux, de plus en plus visible, plus marquée, crée des enjeux juridiques extraordinaires pour une conception formaliste du Droit, notamment en ce qui concerne l’égalité et la gestion de la différence.
«Des techniques audacieuses sont nécessaires pour faire de la différence ethnique, linguistique, culturelle ou de croyances, une occasion d’enrichissement mutuel et non un conflit interminable entre des coutumes et des identités déclarées incompatibles », a-t-il insisté.
Il a fait observer que la reconnaissance de ce qui est différent dans l’État lui-même doit être, en premier lieu, perçue comme une valeur démocratique en soi, un modèle d’équilibre sans hiérarchies, sans prévalence.
De son côté, le procureur général de l’Etat, José Manuel Maza, a évoqué, entre autres, le défi sécessionniste en Catalogne, soulignant que le Ministère Public est obligé de déployer une défense active de l’Espagne constitutionnelle.
«En ces périodes agitées, notre base la plus sûre est la Loi», a-t-il insisté.