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Washington cherche à intimider Pékin, sa position sur la Russie menace son ''intégration'' dans l'économie mondiale
WASHINGTON, DC - 13 AVRIL : la secrétaire au Trésor des États-Unis, Janet Yellen, s'adresse à un événement de l'Atlantic Council Front Page le 13 avril 2022 à Washington, DC. Avant les assemblées annuelles de la Banque mondiale et du FMI qui se tiendront la semaine prochaine à Washington, Mme Yellen a évoqué l'économie mondiale à la suite de l'invasion de l'Ukraine par la Russie et la nécessité d'une plus grande coopération à l'avenir. Chip Somodevilla/Getty Images/AFP
Quid avec AFP
La position de la Chine vis-à-vis de la Russie menace son "intégration" dans l'économie mondiale, a averti mercredi la secrétaire américaine au Trésor, Janet Yellen, qui a par ailleurs appelé à réformer les grandes institutions économiques mondiales, comme le FMI.
"L'attitude du monde envers la Chine et sa volonté d'embrasser une intégration économique plus poussée, pourraient bien être affectées par la réaction de la Chine à notre appel à une action résolue contre la Russie", a averti la ministre de l'Economie et des Finances de Joe Biden, dans un discours à l'Atlantic Council, un groupe de réflexion américain.
"La guerre en Ukraine et les sanctions contre la Russie mettent en évidence le rôle central de la Chine", a encore souligné la secrétaire au Trésor.
Pékin est resté un partenaire de Moscou malgré la guerre d'Ukraine. "La Chine a récemment affirmé sa relation spéciale avec la Russie. J'espère ardemment que la Chine fera quelque chose de positif de cette relation et aidera à mettre fin à cette guerre", a déclaré Mme Yellen.
Et d'avertir le géant asiatique qu'"à l'avenir, il sera de plus en plus difficile de séparer les questions économiques des considérations plus larges d'intérêt national, y compris la sécurité nationale".
La ministre a, plus largement, fustigé les pays et entreprises qui n'ont pas rompu leurs liens commerciaux avec la Russie, soulignant que ces pays espèrent sans doute "remplir le vide laissé par les autres en préservant leurs relations avec la Russie. Ce genre de motivations ne tient pas sur le long-terme".
Les Etats-Unis et leurs alliés occidentaux ont pris plusieurs séries de sanctions économiques et financières contre la Russie, notamment des gels d'avoirs et des interdictions de transactions contre les grandes banques russes.
Ces mesures doivent forcer "le Kremlin à choisir entre soutenir son économie et financer la suite de la guerre brutale de (Vladimir) Poutine", a ajouté Janet Yellen.
Réformer les institutions internationales -
La secrétaire au Trésor a également appelé à une réforme des grandes institutions économiques mondiales, estimant que la guerre en Ukraine prouvait la nécessité de faire évoluer des organisations comme le Fonds monétaire international.
"Nous devons moderniser nos institutions existantes - le FMI et les banques multilatérales de développement - pour qu'elles soient adaptées au 21e siècle, où les défis et les risques sont de plus en plus mondiaux", a-t-elle déclaré, à cinq jours du début des réunions de printemps du FMI et de la Banque mondiale, qui se dérouleront de nouveau en mode hybride.
Mme Yellen a notamment appelé à regarder "la gouvernance de l'institution, pour s'assurer qu'elle reflète à la fois l'économie mondiale actuelle et les engagements des membres envers les principes et objectifs sous-jacents du FMI".
"Je ne pense pas qu'il soit nécessaire d'inventer une toute nouvelle architecture financière. Mais nous devons permettre à ces institutions de relever les défis des temps modernes", a-t-elle ensuite précisé lors d'une séance de questions et réponses.
"Certains diront peut-être que ce n'est pas le moment de voir les choses en grand", a reconnu la ministre. "Mais je pense que c'est le bon moment pour réparer les failles dans notre système financier international, qui nous posent problème en temps réel."
Au-delà de la situation en Ukraine, les réunions de la semaine prochaine porteront aussi sur les livraisons de vaccins, la lutte contre le réchauffement climatique et le soutien aux pays à faibles revenus, a précisé Janet Yellen.