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13è édition de la conférence internationale ''The Atlantic Dialogues'' centré sur l’Initiative atlantique royale
Sous le leadership du roi, le Maroc "a placé l’Atlantique au cœur de ses préoccupations (…) l’Initiative Royale pour l’Atlantique, visant à désenclaver les économies des pays du Sahel, incarne le multilatéralisme solidaire prôné par le Royaume’’ (Karim El Aynaoui, président du PCNS).
Rabat - La 13ème édition de la conférence internationale annuelle du Policy Center for the New South (PCNS) "The Atlantic Dialogues" s’est ouverte, jeudi à Rabat, et devait poursuivre ses travauc ce samedi 14 décembre.
L’édition 2024 de la conférence, qui se concentre sur l’Initiative atlantique royale, a été marquée par la participation d’anciens chefs d’État et de gouvernement, des ministres, en exercice ou passés, des diplomates, des hauts fonctionnaires, des chercheurs et de représentants de Think Tanks
Tenue au siège du PCNS sur le Campus de l’Université Mohammed VI Polytechnique (UM6P), cette édition, qui coïncide avec les 10 ans du Think tank, se démarque des précédentes par plusieurs aspects, notamment son retour à Rabat qui avait abrité les toutes premières éditions de la Conférence, et par le passage d’une conférence à thème unique à une conférence pluridisciplinaire.
A l’ouverture de cette 13ème édition, le président exécutif du Policy Center for the New South, Karim El Aynaoui, a indiqué que le Maroc, sous le leadership du roi, "a placé l’Atlantique au cœur de ses préoccupations", notant que l’Initiative Royale pour l’Atlantique, visant à désenclaver les économies des pays du Sahel, incarne le multilatéralisme solidaire prôné par le Royaume.
Cette initiative constitue une "assurance" dont le but consiste à permettre aux pays de la façade atlantique de faire face, de manière collective, aux différents défis, dans un monde de plus en plus complexe, a-t-il fait remarquer.
DM. El Aynaoui, qui a mis en avant l’expérience et l’expertise accumulées par le PCNS depuis sa création, a relevé que le think tank entend contribuer à la construction d’un écosystème "intellectuel" à travers les différentes éditions des "Atlantic Dialogues".
Se félicitant du retour de cet événement phare à la capitale du Royaume, il a fait souligné que plus de 66 nationalités des mondes des affaires et de la réflexion stratégique prennent part à cette édition.
L’édition 2024 de la conférence, qui se concentre sur l’Initiative atlantique royale, a été marquée par la participation d’anciens chefs d’État et de gouvernement, des ministres, en exercice ou passés, des diplomates, des hauts fonctionnaires, des chercheurs et des représentants de think tanks.
L’une des innovations introduites dans la conception des "Atlantic Dialogues" 2024 est la structuration de la conférence autour de plusieurs thématiques transversales et non plus autour d’un thème exclusif, en prônant une nouvelle approche de conduite de la conférence internationale qui joint l’action au dialogue.
Cette nouvelle formule des "Atlantic Dialogues" se propose d’examiner, à travers un regard du "nouveau Sud", tant les dynamiques qui secouent le pourtour atlantique que les nouveaux enjeux de la coopération internationale.
Parmi ses manifestations, l’exploration des nouvelles initiatives visant à façonner l’avenir de la région de manière constructive et inclusive, à l’image de l’Initiative atlantique marocaine qui ambitionne d’aider les pays du Sahel à surmonter les obstacles à leur développement tout en accélérant leur intégration dans l’économie mondiale.
La 13ème édition des "Atlantic Dialogues" met également l’accent sur l’impact des tensions politico-économiques sur la géopolitique mondiale et le multilatéralisme. Elle sera mise à profit pour explorer la nécessité d’une gouvernance mondiale efficace dans un monde marqué par l’exacerbation des rivalités entre grandes puissances, en prenant en compte les revendications du "Nouveau Sud", à travers un dialogue inclusif qui articule avec efficacité les leviers de la coopération Nord-Sud.
Ce nouveau rendez-vous des "Atlantic Dialogues" aborde également une variété de sujets économiques et géopolitiques, reflétant les mutations d’un Atlantique élargi et mieux intégré, à travers des panels, des tables rondes et d’autres sessions collaboratives.
Parmi les thèmes programmés figurent la diplomatie culturelle, le paradigme de la sécurité régionale, les infrastructures intelligentes, la régulation de l’intelligence artificielle, ainsi que d’autres enjeux clés nécessitant une meilleure coordination Nord-Sud et offrant un large éventail de perspectives et de solutions sur les questions de gouvernance mondiale.
Les 11 séances plénières, aux sujets variés, sont complétées par 20 sessions en petits groupes, favorisant des échanges approfondis sur les dynamiques atlantiques et les nouveaux enjeux de la coopération internationale, soutenus par l’expertise intercontinentale des "Atlantic Dialogues".
Le PCNS dévoile la 11e édition du Rapport "Atlantic Currents"
Le Policy Center for the New South (PCNS) a dévoilé, jeudi à Rabat, la 11e édition de son rapport annuel “Atlantic Currents” qui explore les enjeux stratégiques, économiques, sociaux et environnementaux dans la région atlantique, sur fond de tensions géopolitiques et de transformations profondes à l’échelle mondiale.
Ce rapport, rendu public en amont de chaque édition de la Conférence internationale “The Atlantic Dialogues”, traite des menaces et des défis qui interpellent les États du bassin atlantique, ainsi que des opportunités qui ont vu le jour des deux côtés de cet espace.
L’ouvrage, coordonné par Mohammed Loulichki, ancien Ambassadeur du Maroc auprès des Nations Unies et Senior Fellow du Policy Center, réunit les contributions de 25 auteurs issus des différentes régions de l’espace atlantique (Amérique Centrale, Amérique du Nord, Caraïbes, Europe du Nord, Europe du Sud, Afrique du Nord et Afrique de l’Ouest atlantiques).
Dans leurs contributions, les auteurs brossent un tableau des grands questionnements en cours dans le Sud global, tels que le consensus Nord-Sud, les enjeux géostratégiques et géoéconomiques, l’intégration économique, l’énergie, le climat, la migration, la sécurité alimentaire et la stabilité dans la région afro-atlantique, et proposent des pistes pour renforcer la coopération entre les pays du bassin atlantique.
En outre, l’édition 2024 se distingue par l’introduction de l’initiative Atlantic Currents Map, une cartographie détaillée des 23 pays riverains de l’Atlantique africain, mettant en lumière leur potentiel stratégique et leurs interdépendances dans un contexte globalisé.
Cette cartographie analyse plusieurs facteurs clés déterminants pour le développement comme les infrastructures, les ressources naturelles, les corridors logistiques et commerciaux, les dynamiques environnementales et la contribution des Zones économiques spéciales et de libre-échange à la compétitivité et à l’intégration régionale.
Le rapport, dont la majeure partie est réservée à l’Atlantique Sud, notamment à sa façade africaine, est structuré autour de cinq sections traitant des dynamiques au sein du bassin atlantique relatives à la paix et à la sécurité, aux perspectives d’intégration et de développement, à l’importance du développement humain et du volet social dans les politiques publiques.
Aussi, le document examine les perspectives d’un nouveau paradigme de coopération et de partenariat qui favoriserait la croissance mutuelle, l’intégration commerciale et la solidarité régionale face à la montée inquiétante du nationalisme économique et du protectionnisme.
Explorant les entraves à une meilleure interaction entre le Nord et le Sud de l’Atlantique, Ie rapport comporte, par ailleurs, une étude abordant l’impact de la "nouvelle guerre froide" sur les relations transatlantiques et met en lumière les tensions Nord-Sud dans le sillage de la guerre en Ukraine, en plaidant pour une approche pragmatique entre les deux pôles.
Dans le domaine des échanges commerciaux internationaux, le rapport traite aussi la montée stratégique de la route maritime du Cap de Bonne-Espérance qui a gagné en importance en raison des conflits en cours au Proche et au Moyen-Orient, mettant en évidence la dynamique évolutive des routes commerciales mondiales.
Plusieurs auteurs s’accordent à affirmer que la région atlantique doit être un modèle de collaboration proactive, en établissant des partenariats qui assurent la stabilité et la sécurité partagée notamment dans un contexte de rivalité croissante entre grandes puissances.
Sur les perspectives de coopération économique Sud-Sud en matière agricole, le document souligne la pertinence d’une coopération entre l’Afrique et l’Amérique latine pour transposer en Afrique les avancées technologiques et les techniques latino-américaines qui ont fait leur preuve, notamment au Brésil et en Argentine pour augmenter la productivité et assurer l’autosuffisance alimentaire.
S’agissant de la gestion migratoire, le rapport relève le potentiel de la migration pour renforcer la compétitivité régionale grâce à des partenariats éducatifs transatlantiques, en recommandant la rétention des talents et la croissance académique comme des leviers pour renforcer la compétitivité régionale.
L’émergence d’un partenariat transatlantique fécond et mutuellement bénéfique reste tributaire d’une gouvernance collective solidaire ancrée dans un engagement pour la durabilité et la résilience, pour faire face aux défis transversaux qui continuent de menacer la stabilité des pays du sud atlantique tels que les conflits, le terrorisme, la piraterie maritime et les trafics de tout genre.
Dans ce contexte, plusieurs auteurs ont considéré l’Initiative Royale comme "un pivot stratégique" pour l’intégration et le développement économique de la région atlantique et du Sahel, qui viendrait capitaliser sur les cadres d’intégration existants dans le Continent africain et les enrichir par sa dimension verticale et inter-régionale.
Ils estiment que non seulement l’Initiative fait progresser la mise en œuvre de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) mais elle s’insère aussi dans le cadre général de la vision africaine de 2063.