La tentation

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Benkirane bis, au gouvernement et au PJD, pourquoi pas?? Mais le risque de la banalisation est ? l?affut. Le chef de fil des islamistes du gouvernement devrait m?diter cet adage?: Il n?y a que le premier pas qui coute

Le fonctionnement interne du PJD, depuis son entr?e dans la l?galit?, a ?t? une forme d?achalandage politique qui le diff?renciait des autres partis. Un usage bien huil? de la d?mocratie, m?me si dans certains de ses aspects elle s?apparente au centralisme d?mocratique, l?absence d?un leadership charismatique avant la fulgurante ?mergence de Abdalilah Benkirane, boost? par sa pr?sence ? la t?te du gouvernement, le respect de ses statuts et r?glements et une dose significative de coll?gialit?, lui ont procur? une place ? part sur l??chiquier nationale. Il faut cependant nuancer cette coll?gialit? qui s?explique plus par la cr?ation r?cente du parti et par les composantes h?t?roclites qui s?y sont retrouv?es ? sa cr?ation, que par un penchant naturel pour une d?mocratie participative. Contrairement aux partis rivaux, c?est sans bruit ni esclandre que l?actuel chef de file du PJD a succ?d? ? Saadeddine El Othmani ? la t?te du parti au terme d?un scrutin r?gl? comme du papier ? musique, laissant pantois les dirigeants des autres formations us?s par une longue pratique de la combine, ?mouss?s par leurs diff?rentes participations au gouvernement et ?rod?s par le culte de la personnalit? du chef supr?me et la pratique oligarchique de la direction, avant que Hamid Chabat ? l?Istiqlal et Driss Lachgar ? l?USFP ne d?valuent ? des niveaux sans pr?c?dents cette ancestrale tradition.

Alors que le PJD aborde ? sa t?te la fin du mandat, apr?s deux exercices l?gaux, de Abdalilah Benkirane, et la tenue de son congr?s ordinaire en juillet prochain, se pose avec acuit? et int?r?t la question de l?immunit? du PJD face aux diff?rentes tentations, qu?elles soient chop?es par sa fr?quentation du pouvoir et de ses d?lices ou import?es des autres partis et de leurs vices. Une chose est certaine, Abdallah Benkirane croit dur comme fer ? la victoire de son parti aux l?gislatives d?octobre et se pr?pare d?ores et d?j? ? endosser ? nouveau le brassard de chef du gouvernement. Autrement ne se poserait pas la question de proroger d?un an ? la t?te du parti son mandat et celui de l?ensemble de la direction. L?habillage politique, un congr?s extraordinaire pour ent?riner cette d?cision qui deviendrait ainsi souveraine et d?mocratique, est fin pr?t. L?argumentaire en rodage, ??On ne change pas un cheval?qui gagne?, n?est pas d?nu? de fondement. Son bilan gouvernemental laisse ? d?sirer, mais Abdalilah Benkirane n?a pas son ?gal au PJD et se pr?sente comme la t?te d?affiche id?ale et sans rivale pour mener la campagne ?lectorale et conduire son parti fort probablement ? la victoire. Ceux qui s?y opposent, et apparemment ils ne sont pas nombreux, n?ont pas non plus tort en avan?ant que cette d?marche foule aux pieds les r?glements du parti et comporte le risque de la personnalisation du pouvoir, qui n?apparient qu?? Dieu, en son sein. Le chef du gouvernement se distingue par un moi assez manifeste et il n?y a pas de raison pour qu?apr?s une reconduction au m?pris des statuts, il ne se sente pas des ailes pousser. La banalisation sera alors ? l?affut et Benkirane devrait m?diter cet adage?: il n?y a toujours que le premier pas qui coute.

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