Alger s’arroge le droit de se prononcer sur un exercice militaire franco-marocain au Maroc

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Photo archives - L'armée américaine lors de manœuvres African Lion au Maroc

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L'Algérie a convoqué jeudi l'ambassadeur de France, qu’elle a fait recevoir par le secrétaire général du ministère, a déclaré qu'un projet de manœuvres militaires franco-marocaines au Maroc, prévu en septembre selon Alger, serait considéré comme un "acte de provocation" qui ne fera qu'"alimenter la crise" actuelle.

L’Algérie qui s’est donnée droit de faire des manœuvres militaires aux frontières du Maroc à plusieurs reprise, dont celui algéro-russe en novembre 2022, sans que Rabat, pourtant d’y voir un acte dirigé contre le pays, n’ait exprimé une quelconque position, s’arroge le privilège de contester le droit souverain de deux pays souverains de procéder à un exercice militaire dans un territoire nationale souvrain.

Les relations entre la France et l'Algérie n'ont cessé de se détériorer depuis que le président français Emmanuel Macron a annoncé en juillet son soutien à un plan d'autonomie sous "souveraineté marocaine" pour le territoire du Sahara.

Dans un communiqué, le ministère algérien des Affaires étrangères a annoncé jeudi soir avoir "reçu" l'ambassadeur de France à Alger pour lui faire part de la "gravité du projet" de manœuvres.

L'exercie est vu comme "un acte de provocation à l'égard de l'Algérie", a dit le ministère, et il ne manquera pas "de porter le climat des tensions entre les deux pays à un seuil supérieur de gravité", a-t-il insisté.

D'après Alger, ce projet de manœuvres militaires franco-marocaines est prévu en septembre à Errachidia, "non loin de la frontière algérienne".

Les relations entre la France et l'Algérie traversent l'une des plus graves crises depuis l'indépendance algérienne en 1962.

Déclenchées par le sujet du Sahara, les tensions se sont avivées avec l'incarcération à la mi-novembre en Algérie de l'écricain franco-algérien Boualem Sansal et le refus d'Alger de laisser entrer sur son sol plusieurs de ses ressortissants expulsés de France, puis avec un attentat meurtrier à Mulhouse dont le principal suspect est algérien.

Emmanuel Macron a tenté la semaine dernière de calmer le jeu avec l'Algérie sur les questions migratoires en prenant pour la première fois la parole ces dernières semaines, et appelé à "réengager un travail de fond" sur les accords d'immigration entre les deux pays. Mais visiblement il lui en faudra plus pour calmer les Algériens.

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