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Dépenses et rituel de l’Aïd al-Adha : le sacrifice représente chez les Marocains 30% de la consommation annuelle de viande
La consommation annuelle moyenne totale des viandes (y compris les viandes rouges et les viandes blanches) chez le ménage marocain est estimée à 141 Kg dont 55,8 Kg de viandes rouges. La quantité des viandes issues du sacrifice de l’Aid Al Adha s’est établie en moyenne à 22,8 Kg par ménage
Par Siham Zarrari, Sanae Drissi El Bouzaidi & Khalid Soudi - HCP.
Aïd al-Adha, célébrée le 10 Di Alhija, est la fête religieuse la plus important pour les Marocains sur le plan spirituel. Cependant, cette célébration ne se limite pas à sa dimension spirituelle. Elle a également des implications financières significatives pour les ménages marocains. Le rituel du sacrifice, souvent coûteux, représente une part importante des dépenses annuelles pour de nombreux ménages.
Près de 13% des ménages n'accomplissent pas le rituel du sacrifice de l'Aïd Al-Adha
Le rituel du sacrifice d’Aïd al-Adha reste prédominant dans la société marocaine. D'après les données de l’enquête nationale sur le niveau de vie des ménages, réalisée par le HautCommissariat au Plan en 2022, ce rituel est largement pratiqué. En effet, seulement 12,6% des ménages marocains n'accomplissent pas ce rituel pendant l'Aïd Al-Adha, bien que cette proportion ait augmenté par rapport à l’année 2014, où elle était de 4,7%. Cette augmentation du nombre de ménages ne participant pas au sacrifice demeure principalement observée parmi les citadins et les ménages composés d'une seule personne. Ainsi, les citadins sont plus enclins à ne pas effectuer le sacrifice, comparés aux ruraux (14,3% contre 8,7%). Ces proportions sont respectivement de 5,9% et 2,5% en 2014.
En outre, près de 56,4% des ménages composés d'une seule personne ne participent pas au rituel du sacrifice, contre 46,5% en 2014. Cette proportion tombe à 5,5% pour les ménages composés d'au moins six personnes, contre 0,8% en 2014. La participation au rituel du sacrifice est inversement proportionnelle au niveau de vie du ménage et au niveau d'instruction de son chef. Près de 25,1% des ménages appartenant aux 10% les plus aisés n’effectuent pas le sacrifice à l'occasion de l'Aïd, contre 7,8% parmi les 10% les plus pauvres. De plus, cette abstention passe de 20,1% pour les ménages dirigés par une personne ayant un niveau d'éducation supérieur à 11,7% pour ceux dirigés par une personne sans instruction. Par type d’animaux sacrifiés pour l’offrande, 95,6% des ménages optent pour les ovins, 4,3% pour les caprins et 0,1% pour les bovins.
Le sacrifice des caprins est plus enregistré parmi les ménages ruraux (7,4% contre 2,8% en milieu urbain) et parmi la catégorie des 10% des ménages les moins aisés (8,5% contre 2,7% pour les 10% des ménages les plus aisés).
La dépense de l’offrande représente près de 30% du budget alloué aux viandes
En termes de dépenses, le sacrifice de l’Aid Al Adha représente près de 30% de la dépense globale des ménages marocains dédiée annuellement à la consommation des viandes. Cette part est de 41 % chez les ménages des 10% les moins aisés et de 23% chez ceux des 10 % les plus aisés. Par ailleurs, la consommation annuelle moyenne totale des viandes (y compris les viandes rouges et les viandes blanches) chez le ménage marocain est estimée à 141 Kg dont 55,8 Kg de viandes rouges. La quantité des viandes issues du sacrifice de l’Aid Al Adha s’est établie en moyenne à 22,8 Kg par ménage, ce qui représente près de 41% de la quantité annuelle des viandes rouges consommée par les ménages.
Cette proportion reste identique dans les deux milieux de résidence. Elle atteint 65,4% pour les 20% des ménages les moins aisés et 31,3% pour les ménages les plus aisés.