La situation actuelle du marché du travail marocain interpelle à plus d'un regard. Le taux de chômage continue de grimper, dépassant désormais les 13%. Ils varient significativement entre les zones urbaines et rurales, s'élevant à 16,8 % en milieu urbain et à 6,3 % en milieu rural. Les jeunes de 15 à 24 ans sont les plus touchés, avec un taux de chômage alarmant de 35,8 %, suivis par les diplômés (19,7 %) et les femmes (18,3 %).

Parallèlement, le taux d'activité des femmes a chuté à 19 %, et plus de la moitié des jeunes titulaires d'un diplôme moyen ou supérieur sont déclassés. Encore, un jeune marocain sur quatre, âgé de 15 à 24 ans, était classé dans la catégorie NEET (ni en emploi, ni en éducation, ni en formation), représentant environ 1,5 million de jeunes en 2022. De plus, la création d'emplois a ralenti, passant de 32 000 postes pour un point de croissance entre 2000 et 2009 à seulement 20 000 entre 2010 et 2019. Ces tendances inquiétantes ont placé les questions relatives au marché du travail au centre des débats nationaux.

Le marché du travail marocain est confronté à des enjeux complexes et transversaux. Outre les taux de chômage élevés et la création d'emplois en déclin, l'intensité de la croissance en emploi est faible, et le taux de participation des femmes demeure bas. L'inadéquation entre les compétences des demandeurs d'emploi et les besoins des employeurs, la prédominance du secteur informel, ainsi que les défis liés à la transition vers une économie verte, ajoutent à la complexité de ce marché. Ces multiples défis jettent une lumière crue sur l'efficacité du fonctionnement du marché du travail marocain.

Au cours des vingt dernières années, la recherche nationale s'est considérablement penchée sur les problématiques de l'emploi et du marché du travail. Conscients de l'importance de ces enjeux pour la croissance économique et la cohésion sociale, de nombreuses réformes économiques et sociales ont été entreprises. Parallèlement, des instituts de recherche et des universitaires spécialisés ont émergé pour approfondir ces questions.

Le Policy Center for the New South (PCNS) et la Banque Mondiale se sont activement engagés dans cette dynamique, menant des recherches approfondies sur divers aspects du marché du travail. Les programmes de recherche de ces deux institutions visent à renouveler la compréhension des dynamiques économiques marocaines, notamment en ce qui concerne le marché du travail. Leurs études ont exploré l'analyse structurelle du marché du travail, le lien entre emploi, éducation et formation, les questions de genre, la pauvreté et la protection sociale, ainsi que les impacts des changements économiques et technologiques. Ces recherches ont apporté des éclairages précieux pour la politique publique au Maroc et permis de formuler des recommandations pour améliorer le fonctionnement du marché du travail.

Le séminaire, organisé par le PCNS et la Banque Mondiale, sera une occasion pour présenter les résultats des recherches récentes, réalisées par ces deux institutions, ainsi que par des instituts de recherche et des universitaires spécialisés, fondés sur des méthodes académiques rigoureuses. Cet événement sera une plateforme incontournable pour échanger des idées et formuler des politiques économiques innovantes, visant à perfectionner le fonctionnement du marché du travail marocain et à répondre aux défis actuels avec des solutions concrètes et efficaces. En voici le programme :