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Institutionnalisation du dialogue social, les avis des partenaires

Le chef du gouvernement Aziz Akhannouch recevant le secrétaire général de l’UMT, Miloudi Moukharik
Rabat - Les participants au premier round du dialogue social ont convenu d'en institutionnaliser la démarche tout en veillant à réunir toutes les garanties de sa réussite, et ce en interaction avec les revendications de toutes les composantes syndicales dans le but d'élaborer une approche participative sous-tendue par la culture des résultats, a indiqué, vendredi à Rabat, le ministre délégué chargé des Relations avec le Parlement, porte-parole du gouvernement, Mustapha Baitas.
"Toutes les parties ont convenu d'institutionnaliser la démarche du dialogue social en veillant à l'entourer de toutes les garanties de réussite, de telle sorte à déboucher sur des accords précis et réalistes, à même d'amener les citoyens à en percevoir l'importance et le lien direct avec leurs préoccupations quotidiennes et professionnelles", a dit M. Baitas qui donnait lecture à un communiqué lors d'une conférence de presse à l'issue des rencontres successives avec les centrales syndicales les plus représentatives et la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM), organisées jeudi et vendredi au département du chef du gouvernement, dans le cadre du Dialogue social.
Dans le cadre de ce round inaugural, il a été convenu d'une "Ingénierie de la démarche" à travers la mise en place d'une Haute commission du dialogue, présidée par le chef du gouvernement et composée des secrétaires généraux des syndicats les plus représentatifs, la CGEM et les ministres concernés, à laquelle seront soumis les travaux des commissions spéciales, ainsi qu'une commission tripartite pour le règlement des problèmes majeurs, une commission du secteur privé, présidée par le ministre de l'Inclusion économique, de la petite entreprise, de l'emploi et des compétences, Younes Sekkouri, outre une commission du secteur public, présidée par la ministre chargée de la transition numérique et la réforme de l'administration, Ghita Mezzour, en plus d'un comité technique chargé de la matérialisation des revendications via des accords.
Le chef du gouvernement Aziz Akhannouch recevant le secrétaire général de l’UGTM, Naama Mayara
La démarche retenue concerne également, au second niveau, le "dossier social", le chef du gouvernement ayant fait état de la prise de mesures d'urgence sur hautes orientations Royales à l'effet d'alléger le fardeau sur l'agriculteur marocain au vu des conditions climatiques actuelles. Le gouvernement va également prendre, dans les prochains jours, des initiatives effectives et pratiques pour préserver le pouvoir d'achat du citoyen moyennant des subventions directes à plusieurs secteurs sociaux productifs et aux produits de consommation, en plus du lancement de dialogues sectoriels.
La démarche porte également sur la "législation sociale" qui a essentiellement trait à la discussion du projet de loi organique définissant les conditions et les modalités d'exercice du droit de grève, le projet de loi relatif aux organisations syndicales et l'amendement du Code du travail. A ce propos, toutes les parties ont appuyé le lancement de cette discussion en fixant une deadline à cet effet de manière participative, en tenant compte des avis et approches de tous, de sorte à renforcer et cimenter les acquis.
Concernant la fixation d'un calendrier, le chef du gouvernement et les autres parties se sont accordés qu'en dépit des conditions difficiles et des multiples et diverses contraintes, il est nécessaire de parvenir à des accords clairs dans des délais raisonnables.
Selon M. Baitas, toutes les parties ont exprimé leur satisfaction de ces rencontres importantes qui interviennent au début du mandat du gouvernement et qui sont de nature à renforcer la culture de coopération et consacrer l'approche participative en matière de gestion de la chose publique, notamment pour ce qui est des dossiers sociaux impérieux auxquels tous les intervenants attachent intérêt et importance.
L'ensemble des parties ont également salué la sollicitude constante dont SM le Roi Mohammed VI entoure toutes les catégories de la société, salariés et employeurs, à travers un paquet d'initiatives et de mesures qui ont amorti l'impact de la pandémie et fait du Maroc un pays de résilience et de défi face à toutes les difficultés et tous les challenges piquetant son chemin de développement de manière générale.
D'après M. Baitas, ces rencontres se sont déroulées dans une atmosphère empreinte d'un esprit national élevé, dans le cadre de la volonté commune de mener un dialogue social solidaire et responsable.
Ces discussions ont eu lieu suite à l'invitation du chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, en présence de MM. Sekkouri, Baitas et Mme Mezzour.
Les rencontres successives avec les centrales syndicales les plus représentatives ont connu la participation de l'Union marocaine du travail (UMT) conduite par son secrétaire général Miloudi Moukharik, l'Union générale des travailleurs du Maroc (UGTM), représentée par son Secrétaire général Naama Mayara, la Confédération démocratique du travail (CDT) représentée par les vices-secrétaires généraux, Khalid Alami Houir et Boukhalfa Boucht, aux côtés de représentants de la CGEM conduits par le président du patronat Chakib Alj.
Sekkouri : Le gouvernement déterminé à asseoir les fondamentaux d'un État social
Le ministre de l'inclusion économique, de la petite entreprise, de l'emploi et des compétences, Younes Sekkouri a assuré, vendredi à Rabat, que le gouvernement est bien déterminé à asseoir les fondamentaux d'un État social malgré les difficultés posées, et ce, conformément aux Hautes Orientations Royales.
Intervenant lors d'une conférence de presse à la clôture du premier round de dialogue social avec les centrales syndicales les plus représentatives et la Confédération Générale des Entreprises du Maroc (CGEM), il a plaidé, à cette fin, pour ''la mutualisation des efforts en faveur de l'institutionnalisation du dialogue social et ce, dans le but d'éviter une déperdition des temps politique, social et développementiste''.
Il s'est félicité, à ce propos, de l'élan patriotique de l'ensemble des parties et leur engagement inconditionnel en faveur du dialogue social ainsi que du déroulement des rencontres avec les représentants des syndicats les plus représentatifs et de la CEGEM, dans une ambiance marquée par des échanges positifs et la confiance, formant, en outre, le vœu que lesdites rencontres puissent impulser une nouvelle dynamique au dialogue social pour le plus grand bénéfice des citoyens.
À l'appui de cette dynamique, il a été convenu de construire ''l'architecture du dialogue social'' dans le cadre de la responsabilité collective de manière à réunir les conditions de son succès et de réaliser des résultats palpables dans les meilleurs délais, a-t-il indiqué, avant de faire savoir que le chef du gouvernement a exprimé sa volonté de réactiver toutes les commissions en rapport avec le dialogue social dans les toutes prochaines semaines.
Et d'assurer que le gouvernement est pleinement disposé et en toute responsabilité à œuvrer avec toutes les parties tout comme il est très attaché à la mise en œuvre des grandes réformes sur la table relatives notamment au code du travail et ce, en vue de booster l'emploi et d'accompagner la matérialisation de la nouvelle charte d'investissement, lancée récemment par SM le Roi Mohammed VI.
De même, la ministre déléguée auprès du chef du gouvernement chargée de la transition numérique et de la réforme de l'administration, Ghita Mezzour a également exprimé son satisfecit quant à ce premier round du dialogue social qui s'est déroulé, selon elle, dans une ambiance marquée par des échanges positifs et responsables et une confiance mutuelle, illustrant le souhait de tous de parvenir à des résultats concrets.
Elle n'a pas manqué enfin de souligner que ''le gouvernement est bien disposé à œuvrer de concert avec toutes les parties pour parvenir à un accord dans les plus brefs délais'', annonçant l'entame dans les prochains jours des négociations sectorielles.
Les déclarations des centrales syndicales les plus représentatives
Les centrales syndicales les plus représentatives ont souligné l'importance de l'institutionnalisation du dialogue social comme mécanisme devant favoriser l'amélioration des conditions matérielles et professionnelles des salariés des secteurs public et privé.
L’Union marocaine du travail (UMT), l’Union générale des travailleurs du Maroc (UGTM) et la Confédération démocratique du travail (CDT) ont mis en avant, lors du premier round du dialogue social tenu jeudi et vendredi avec le chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, la nécessité de parvenir à un accord sur un "contrat social" qui répond aux revendications principales des fonctionnaires, des salariés et des citoyens en général.
A cet égard, le secrétaire général de l’UMT, Miloudi Moukharik a indiqué que sa centrale a présenté à cette occasion "un mémorandum global sur la démarche du dialogue, les revendications des secteurs public et privé outre la situation de certaines caisses sociales".
Le syndicat a également appelé le gouvernement à "lancer des négociations sectorielles afin de parvenir à des consensus en vue d'augmenter les salaires, d'améliorer le système de rémunération et de promotion interne ainsi que d’autres revendications urgentes exigées par la classe ouvrière", a ajouté M. Moukharik dans une déclaration à la presse à l'issue de cette réunion.
De son côté, le secrétaire général de l’UGTM, Naama Mayara, a relevé dans une déclaration similaire, qu’il a été décidé, à cette occasion, "d'entamer l'élaboration d'une vision commune entre les centrales syndicales les plus représentatives, les chefs d’entreprises et le gouvernement en vue de mettre en place un programme spécifique concernant l'institutionnalisation du dialogue social".
M. Mayara a également exprimé son souhait que ce dialogue débouche sur "des résultats positifs en faveur de la classe ouvrière, de la paix sociale, de la stabilité et du développement socio-économique", qualifiant sa rencontre avec le chef du gouvernement de "fructueuse".
Pour sa part, le vice-secrétaire général de la CDT, Khalid houir Alami a noté que "le contexte général oblige toutes les institutions, notamment dans le cadre du dialogue social, à prêter attention à la hausse des prix et à la nécessité de préserver le pouvoir d'achat des citoyens".
Il a évoqué, lors de cette rencontre, la question de l'augmentation des salaires et l'allègement de la pression fiscale sur les salariés et les fonctionnaires, exprimant son souhait d’aboutir à un "contrat social" et à "l'institutionnalisation du dialogue social".
CGEM : Nécessité d'un équilibre entre les différentes parties (Chakib Alj)
Il est nécessaire d'atteindre un équilibre entre les différentes parties dans le cadre du dialogue social, a insisté, vendredi à Rabat, le président de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM), Chakib Alj.
La CGEM est disposée à œuvrer de concert avec tous les partenaires sociaux pour renforcer la dynamique de création d'emplois et contribuer à la réalisation du développement économique, a déclaré M. Alj à la presse à l'issue de sa rencontre avec le chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, dans le cadre du premier round du dialogue social.
Cette rencontre a permis de mettre en avant toute l'importance pour le gouvernement et les syndicats de respecter les engagements fixés au titre de l'accord signé en 2019, a-t-il ajouté, notant dans ce sens que la CGEM et le secteur privé "ont respecté l'ensemble de leurs engagements".
Pour sa part, le président de la Commission sociale à la CGEM, Hicham Zouanat, a relevé l'importance du dialogue social qui doit être "équilibré en termes de procédures et de formulation".
Il a également souligné que la Confédération aspire à la conclusion d'un accord social "équilibré" qui contribuera à la création d'emplois et à la réalisation d'un équilibre social et économique durable.