Le niveau de vie des Marocains en amélioration entre 2014 et 2022, bien plus en ville qu’en campagne

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Les dépenses de consommation, s’est élevé à 83.713 DH par an au niveau national (95.386 DH dans les villes et 56.769 DH dans les zones rurales) - HCP

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Rabat – Le niveau de vie des Marocains s’est globalement amélioré entre 2014 et 2022, avec une progression entre 2014 et 2019 et une décélération entre 2019 et 2022, selon le Haut-Commissariat au Plan (HCP) qui naturellement ne mesure pas rétrospectivement les effets de la pandémie et de la crise ouverte par la guerre d’Ukraine.

Le niveau de vie moyen des ménages marocains, évalué à travers leurs dépenses de consommation, s’est élevé à 83.713 DH par an au niveau national (95.386 DH dans les villes et 56.769 DH dans les zones rurales), précise le HCP dans une note sur "l’évolution du niveau de vie de la population à la lumière des résultats de l’Enquête nationale sur le niveau de vie des ménages de 2022", publiée récemment.

Ce montant global des dépenses recouvre l’ensemble des biens et des services consommés par les ménages, qu’ils soient achetés, autoconsommés, ou reçus comme dons ou salaire en nature. Il inclut également le loyer estimé que paieraient les ménages propriétaires ou logés gratuitement s’ils étaient en situation de location.

À dépense égale, le niveau de vie des ménages diffère selon leurs tailles, fait savoir le HCP, expliquant que la mesure et l’évolution du niveau de vie sont généralement approchées par la dépense annuelle moyenne par personne.

Exprimé en dirham courant, le niveau de vie moyen par personne est passé de 15.876 DH par an en 2014 à 20.389 DH en 2019 et à 20.658 DH en 2022. Sur une base mensuelle, la dépense moyenne par personne a évolué de 1.323 DH en 2014 à 1.699 DH en 2019 et à 1.722 DH en 2022.

En milieu urbain, la dépense annuelle moyenne par personne (DAMP) est passée de 19.513 DH en 2014 à 24.497 DH en 2019, pour atteindre 24.898 DH en 2022.

En revanche, en milieu rural, après avoir enregistré une augmentation de 10.425 DH en 2014 à 13.357 DH en 2019, la DAMP a connu une légère baisse à 13.010 DH en 2022.

Parallèlement, ladite enquête révèle que près des deux tiers de la population (69,9%) à l’échelle nationale disposent d’un niveau de vie inférieur à la dépense annuelle moyenne par personne (DAMP). Cette proportion diffère entre les milieux urbain (59,5%) et rural (88,6%).

Le HCP indique aussi que la moitié de la population marocaine a un niveau de vie inférieur à 14.710 DH à l’échelle nationale. Cette valeur médiane atteint 17.765 DH en milieu urbain et 10.773 DH en milieu rural.

Aux prix constants, le niveau de vie s’est amélioré au rythme annuel de 1,1% entre 2014 et 2022. Cette amélioration modérée résulte d’une progression de 3,1% entre 2014 et 2019 et d’une régression de 3,1% entre 2019 et 2022.

La différenciation du niveau de vie selon les caractéristiques socioéconomiques montre que les chefs de ménage ayant un niveau scolaire supérieur, avec un niveau de vie de 50.961 DH par personne et par an, dépensent en moyenne 3,4 fois plus que ceux dirigés par un chef sans niveau scolaire (14.808 DH).

Elle révèle aussi que les ménages dont le chef relevant du groupe "Responsables hiérarchiques, directeurs, cadres de direction et de professions libérales" réalisent la DAMP la plus élevée (53.833 DH soit 2,6 fois la moyenne nationale), tandis que ceux dont le chef est "Exploitants et ouvriers agricoles" réalisent le niveau le plus faible (13.298 DH).

En outre, cette différenciation montre que les ménages, dont le chef appartient à la catégorie des "employeurs", réalisent une DAMP (39.793 DH) 2,6 fois plus que ceux dirigés par les indépendants (15.378 DH) et 2 fois plus que ceux dirigés par les salariés (19.972 DH) et que les ménages dirigés par des femmes affichent un niveau de vie (23.707 DH par personne et par an) légèrement supérieur de 1,2 fois à celui des ménages dirigés par des hommes (20.121 DH).

L’Enquête nationale sur le niveau de vie des ménages de 2022 s’inscrit dans le cadre des enquêtes structurelles menées par le HCP. Cette quatrième édition, succédant à celles réalisées en 1991, 1999 et 2007, a été menée à l’échelle nationale auprès d’un échantillon de 18.000 ménages, représentant les différentes couches socioéconomiques et les régions du Royaume.

Afin de prendre en compte les variations saisonnières et les événements socioreligieux influant sur les comportements de consommation et les revenus des ménages, la collecte des données s’est étalée sur une période d’un an, du 15 mars 2022 au 14 mars 20. 

Une structure du panier alimentaire nettement différenciée

RLa structure du panier alimentaire des ménages marocains est nettement différenciée selon le niveau de vie, ressort-il de la même note du Haut-Commissariat au Plan (HCP)".

"Les 10% des ménages les moins aisés consacrent une part moins importante de leur budget alimentaire aux ’produits laitiers’, soit 3,6 %, contre 5,5 % pour les 10% des ménages les plus aisés, aux ’poissons’ (2,6% contre 5,5%), aux ’fruits’ (6,2% contre 8,2%) et aux ’viandes rouges’ (12,6% contre 13,3%)", précise le HCP.

En revanche, les moins aisés allouent une part plus importante aux "céréales et produits céréaliers" soit 14,6%, contre 10,6% pour les plus aisés, aux "légumes frais" (14,8% contre 7%), aux "corps gras" (10,2% contre 6,1%), aux "volailles" (9,3% contre 4,8%), aux "légumineuses" (4,3% contre 2,7%) et aux "sucre et produits sucrés" (4,2% contre 3,4 %), fait savoir la même source.

Le HCP fait également savoir que le poids des "Aliments et boissons pris à l’extérieur" dans le panier alimentaire tend à doubler entre 2014 et 2022, passant de 6,5% à 12,8%. Ce changement caractérise les deux milieux de résidence (de 7,5% à 14,8% en milieu urbain et de 4,7% à 7,9 % en milieu rural).

Par catégorie sociale, les 10% des ménages les plus aisés consacrent 21% de leur budget alimentaire aux "Aliments et boissons pris à l’extérieur" en 2022, contre 5,4% pour les 10% les moins aisés.

L’Enquête nationale sur le niveau de vie des ménages de 2022 s’inscrit dans le cadre des enquêtes structurelles menées par le HCP. Cette quatrième édition, succédant à celles réalisées en 1991, 1999 et 2007, a été menée à l’échelle nationale auprès d’un échantillon de 18.000 ménages, représentant les différentes couches socioéconomiques et les régions du Royaume.

Afin de prendre en compte les variations saisonnières et les événements socioreligieux influant sur les comportements de consommation et les revenus des ménages, la collecte des données s’est étalée sur une période d’un an, du 15 mars 2022 au 14 mars 2023.

L’objectif de cette enquête d’envergure est d’appréhender les dynamiques socio- économiques sous le prisme de l’évolution du niveau et de la structure des dépenses de consommation et des revenus des ménages.

Les résultats obtenus permettent d’analyser de manière détaillée l’évolution du niveau de vie, du modèle de consommation, ainsi que des phénomènes de pauvreté, de vulnérabilité et d’inégalités sociales aux niveaux national, urbain, rural et régional.

Ces résultats permettent également de mesurer le niveau d’accès des différentes catégories sociales aux services sociaux de base tels que l’éducation, la santé, les conditions de logement, etc., et de mettre à jour les indicateurs de suivi des Objectifs de Développement Durable (ODD) relatifs aux dimensions humaines et de prospérité, tout en élargissant leur couverture thématique.

Les structures de consommation issues de cette enquête serviront à établir la nouvelle année de base 2022 de la comptabilité nationale et à actualiser les pondérations du panier des biens et services de l’Indice des prix à la consommation.

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