Les axes gouvernementaux pour que le Maroc reste dans la dynamique de développement en dépit de la ''triple crise''

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‘’Les efforts entrepris par l'Exécutif ont permis, dans les six mois qui ont suivi sa formation, de surmonter de nombreuses conséquences de la crise sanitaire’’ (Aziz Akhannouch)

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Rabat - Le chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, a annoncé, mardi, une amélioration des indicateurs de l'emploi par rapport à la période pré-pandémique, attribuant cette relance à une baisse de 68.000 du nombre de chômeurs entre le premier trimestre 2021 et celui de 2022, ainsi que par la hausse du nombre des salariés déclarés à la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) à 2,7 millions en mars dernier, contre 2,6 millions de salariés en février 2020.

Répondant à une question centrale lors de la séance plénière mensuelle à la Chambre des Conseillers consacrée à la politique générale sous le thème "L'équation investissement et emploi", le chef du gouvernement a souligné que les efforts entrepris par l'Exécutif ont permis, dans les six mois qui ont suivi sa formation, de surmonter de nombreuses conséquences de la crise sanitaire, qui ont paralysé la dynamique d'un ensemble de secteurs productifs. Dans ce long et détaillé rapport, le chef du gouvernement a développé les principaux axes de l’action de l’Exécutif pour que le Maroc reste dans sa dynamique avant la triple crise du Covid, de la guerre d’Ukraine et de la sécheresse.

Hausse des IDE

Les revenus des investissements directs étrangers se sont élevés à 4,1 milliards de dirhams jusqu'à fin février 2022, soit une hausse de 8% par rapport à la même période l'an dernier (3,8 MMDH).

Le Maroc assiste à une reprise "remarquable" du secteur industriel, dont le dynamisme se reflète par les indicateurs de l'emploi et des exportations, qui se sont en fait progressivement améliorés dans diverses activités industrielles.

La stratégie du Made in Morocco

Les projets présentés dans le cadre du plan de relance industrielle pour se substituer aux importations, « qui constitue un pari stratégique et une priorité nationale dans le programme gouvernemental ».  L'opérationnalisation de la stratégie «Made in Morocco" a abouti à l'émergence de 918 projets d'une valeur totale d'investissement de 39,4 milliards de dirhams, qui promettent environ 197 000 emplois directs et indirects.

Parmi les activités visées par ces projets, figurent les industries alimentaires (26%), les industries chimiques et semi-chimiques (19%), les industries mécaniques et métallurgiques (13%) et les industries textiles (12%).

400.000 emplois industriels

La nouvelle stratégie industrielle vise à consolider la souveraineté industrielle du Maroc à l'horizon 2026 et s'appuie sur des secteurs clés et des enjeux stratégiques vitaux pour créer 400.000 emplois industriels à l'échelle du territoire national. Cette stratégie vise également à assurer la souveraineté de l'économie nationale en ce qui concerne les biens stratégiques.

Afin de donner un nouvel élan à l'investissement privé, le gouvernement a tenu, depuis le début de la législature en cours, cinq réunions du Comité National des Investissements, qui ont abouti à l'approbation de plus de 46 projets d'accords et annexes d'une valeur de plus de 33,3 milliards de dirhams, ce qui va contribuer à créer plus de 14.200 emplois directs et indirects.

 68.000 chômeurs de moins, 2,7 millions de salariés déclarés à la CNSS

Les différents accords d'investissement conclus au cours des six derniers mois, que ce soit dans le cadre du Comité National des Investissements ou dans le cadre du Plan d'accélération industrielle, devraient mobiliser une enveloppe totale estimée à 51 milliards de dirhams et créer plus de 57.000 emplois.

Les mesures prises pour sauver l'entreprise marocaine, dont l'activité a reculé en raison de la crise sanitaire consistent en des dispositions ciblées et d'envergure, accompagnées de mesures de soutien et de financement pour sauver le tissu entrepreneurial des conséquences de la crise et donner un nouveau souffle à l'initiative privée et favoriser sa compétitivité, notamment les TPE et les PME.

Assainissement des arriérés de la TVA

Pour renforcer la liquidité chez les entreprises, le gouvernement s'est efforcé d'assainir les arriérées de la Taxe sur la valeur ajoutée (TVA) au profit du secteur privé, tandis que les délais de paiement de la commande publique ont été améliorés et ramenés en moyenne à 18,6 jours. Le gouvernement a alloué 2 milliards de dirhams pour relancer le secteur touristique et maintenir sa compétitivité, et 10 milliards de dirhams pour le secteur agricole afin d'atténuer les effets du déficit pluviométrique.

Atténuation des effets de la crise à l’international

Les mesures prises par le gouvernement comprennent également l'accélération de la mise en œuvre d'un ensemble d’initiatives visant à atténuer l'impact des prix élevés et de la rareté des matières premières au niveau mondial pour les entreprises nationales adjudicataires des marchés publics, en particulier les TPE et les PME. Il s’agit notamment d’étendre les délais d’exécution des marchés en cours pour éviter l’application des pénalités de retard, restituer les pénalités de retard encaissées, permettre la résiliation sans confiscation des cautionnements, réviser les prix des marchés de travaux, accélérer le règlement des sommes principales dues aux entrepreneurs et de restituer les cautions de garantie.

Cette dynamique interactive du gouvernement a été saluée par les acteurs nationaux et internationaux. "Le Fonds monétaire international a salué les mesures ciblées adoptées par le Maroc pour mettre l'économie nationale dans une position confortable. La plupart des secteurs productifs nationaux ont également exprimé leur satisfaction vis-à-vis des mesures prises".

Le gouvernement insiste sur la nécessité de tirer parti des acquis du Maroc et de poursuivre la mobilisation afin de renforcer la confiance dont jouit l'économie nationale, de préserver la souveraineté nationale et de créer des opportunités d'emplois durables pour les jeunes, les femmes et les hommes sur l'ensemble du territoire national.

L'appui à l'effort d'investissement

Le programme gouvernemental 2021-2026 continuera à soutenir l'effort d'investissement en tant que principal moteur des politiques gouvernementales.

Cette orientation qui s’inscrit dans « l’équation investissement et emploi » entend consolider les bases de l'Etat social et poursuivre les efforts visant le lancement d’une nouvelle génération de mécanismes de promotion économique, d'entrepreneuriat et d'investissement.

Elle consiste également à jeter les bases d’une économie nationale plus équitable et prospère.

Activer les politiques sociales

La part des crédits d'investissement public dans le budget de l’année 2022 s’élève à près de 245 milliards de dirhams (MMDH), en hausse de 6,5% par rapport à l’année précédente, notant que cette enveloppe est répartie entre le budget d’Etat (89 MMDH), les établissements et entreprises publics (92 MMDH) et le Fonds Mohammed VI pour l'Investissement (45 MMDH), en plus de 19 MMDH destinés aux collectivités territoriales.

Il s’agit d’importants investissements en mesure de contribuer à activer les politiques sociales et financer les projets d'infrastructure.

climat des affaires et stabilité politique et sociale

La dynamique d'ouverture économique dans laquelle s’est inscrit le Maroc depuis le début du troisième millénaire, à travers l'adoption d’une multitude de réformes structurelles, liées essentiellement à la modernisation du secteur financier et bancaire national et au renforcement des infrastructures pour mettre à niveau le climat des affaires.

Ces réformes sont liées également au renforcement de l’ouverture du Maroc sur son environnement international, à travers une série d’accords de libre-échange, la diversification des partenaires, la maîtrise de la politique monétaire, l'encouragement de la dimension territoriale de l’investissement via la création des centres régionaux d'investissement et le renforcement de leur intervention.

Les réformes constitutionnelles et de droit qui ont permis au Maroc de jouir d'un environnement politique sain et d’une stabilité politique et sociale, notant que les efforts publics d’investissement, qui ont été fournis dans l’ensemble des secteurs, ont doté le Maroc d’atouts exceptionnels au niveau régional.

Un taux d’investissement des plus élevés marqué par la grande part du public

Le Maroc enregistre l'un des taux d'investissement les plus élevés au monde, qui atteint 30% du produit intérieur brut (PIB), contre une moyenne mondiale ne dépassant pas les 25%, la part de l'investissement public reste élevée, avec 65 % de l'investissement total, contre 20% en moyenne mondiale.

La contribution de l'investissement public au PIB avoisine 16%, ce qui reste un taux élevé, même par rapport aux pays où l'intervention publique est importante.

Les taux d'investissement privé n'ont connu que des niveaux faibles par rapport à la moyenne mondiale dans ce domaine, ce qui s'est traduit par un faible impact de retombées socio-économiques de cet investissement qui se situe en deçà des normes internationales, notant que le taux de croissance moyen dans les pays à niveau d'investissement similaire avoisine les 6%.

L'investissement national privé, qui s'élève à 100 MMDH actuellement, est concentré dans des secteurs sans grand impact socio-économique.

Pour surmonter cette situation, il est impératif d’unir les efforts des différents départements ministériels, des partenaires socio-économiques et du secteur bancaire pour promouvoir l'investissement privé à même de réaliser le décollage économique et améliorer les taux de croissance.

Les conditions de la réussite

Des défis, notamment ceux liés à la mobilisation des systèmes fonciers, la facilitation des procédures administratives et l'accès au financement et aux marchés publics, outre la réduction du coût de l'énergie et du transport et la qualification du capital humain, sont dez condition sine qua non au succès de cette œuvre.

Il s'agit de dossiers que le gouvernement veille activement à mettre en œuvre, en mobilisant plusieurs parties prenantes pour assurer la convergence entre l'ensemble des acteurs et, ainsi, d'améliorer le climat des affaires et d'investissement.

Le Maroc est appelé, plus que jamais, à se positionner stratégiquement dans une conjoncture mondiale particulière caractérisée par l'incertitude économique, "ce qui exige de nous tous une mobilisation exceptionnelle pour faire de cette ambition un succès".

L'élaboration de la Charte de l'investissement selon une approche participative`

Le gouvernement se penche sur l'élaboration de la Charte de l'investissement selon une approche participative avec les différentes parties prenantes,.

Le gouvernement est en phase d'élaboration de cette charte, afin de répondre aux différentes exigences garantissant la réussite de ce chantier de réforme.

La priorisation des projets d'investissement pourvoyeurs d'opportunités d'emplois et sur le principe de l'équité territoriale dans la répartition des investissements, ainsi que l’instauration d’un nouveau système d'appui visant à renforcer les incitations d'investissement, en élargissant la base des bénéficiaires du nouveau plan de soutien aux investisseurs englobant l'appui des micro et moyens projets, sous-tendent la concrétisation de cette volonté.

Créer de la valeur ajoutée et plus d'emplois de qualité

Les différents défis actuels vont de pair avec l'ambition du Royaume du Maroc visant à mettre en application son nouveau modèle de développement, qui a inscrit parmi ses axes stratégiques le développement et la diversification de l'économie et l'accroissement de sa compétitivité, pour créer de la valeur ajoutée et plus d'emplois de qualité, faisant savoir que cela est tributaire du lancement d'une série de projets et de réformes de nouvelle génération, avec un intérêt particulier pour la gouvernance de l'investissement public et le soutien aux entreprises.

La charte devrait inverser la tendance actuelle où l’investissement privé représente seulement près d’un tiers de l’investissement total, tandis que l’investissement public représente les deux tiers, dans le sens où elle vise à porter la part de l’investissement privé à 350 milliards de dirhams (MMDH) à l'horizon 2035, soit les deux tiers de l’investissement total.

Accélération de l’investissement, création de richesse et répartition équitable

Le projet de la nouvelle charte repose sur un important dispositif de soutien, favorisant l’accélération de l’investissement, la création de richesse et sa répartition équitable, précisant que cette charte est dotée d’un arsenal incitatif proposant des compensations communes en soutien aux investissements, des compensations territoriales additionnelles et des subventions sectorielles additionnelles.

Appui aux projets stratégiques

Afin de booster les secteurs porteurs de l’économie nationale, le projet envisage en outre des mesures d’appui destinées aux projets à caractère stratégique tels que les industries de la défense ou celle pharmaceutique, dans le cadre de la Commission nationale des investissements, ainsi qu’un dispositif de soutien spécifique destiné aux très petites, petites et moyennes entreprises, en plus d’un dispositif pour le développement des investissements marocains à l’étranger.

L’appui aux PME

L’Exécutif est en phase de promulguer un décret stipulant la réduction de la valeur des programmes d’investissement nécessitant un appui de l'Etat de 100 millions de dirhams (MDH) à 50 MDH, permettant ainsi à un plus grand nombre de petites et moyennes entreprises de lancer leurs projets d'investissement.

Développement des zones industrielles aux normes internationales dans les régions

En parallèle, le gouvernement œuvre à parachever l’accompagnement de la mise en œuvre optimale de cette charte via une série de réformes portant principalement sur l’amendement du cadre législatif et réglementaire pour mobiliser le foncier, le développement des zones industrielles aux normes internationales dans les régions, ainsi que la simplification des procédures d’élaboration et de révision des documents d’urbanisme favorisant l’intégration de l’aspect économique et la révision et l'activation de la loi N 13.09 relative aux énergies renouvelables.

Simplification des procédures administratives

Le gouvernement s'emploie également à accélérer la mise en œuvre des réformes liées à la simplification des procédures administratives dont la loi organique 14.111 relative aux régions, la loi n° 19.55 relative à la simplification des procédures et formalités administratives, la loi 47.18 portant réforme des Centres régionaux d'investissement (CRI) et le décret n° 2.17.618 portant Charte nationale de la déconcentration administrative.

La Commission nationale des investissements poursuivra son action pour qu’elle puisse mener à bien ses missions de proposition et de mise en œuvre des mesures susceptibles d'améliorer le climat des affaires, de renforcer son cadre juridique et d'évaluer son impact sur les secteurs concernés et ce, en étroite coordination avec les différents partenaires des secteurs public et privé.

La réforme des CRI

En application des engagements du programme gouvernemental relatif à la réforme de l'administration et à la concrétisation de la bonne gouvernance en matière  d'investissement, l’Exécutif accompagne la réforme des CRI eu égard leurs rôles de premier plan dans l'investissement régional au profit notamment des micro-entreprises et aux Petites et moyennes entreprises (PME), insistant sur la nécessité d’accompagner les collectivités territoriales en matière de promotion de l'investissement et d'amélioration du climat des affaires dans les régions.

La réforme des CRI constitue un saut qualitatif en termes de traitement des dossiers d'investissement, à travers la simplification et la rationalisation des procédures, la réduction des délais de traitements des demandes et autorisations et l’amélioration des mécanismes d’accompagnement et du soutien destinés aux porteurs de projets.

Les départements ministériels continueront à adopter les mesures nécessaires à même de procurer les attributions aux autorisations nécessaire pour la réalisation des projets d’investissements et leur intégration dans les plans de déconcentration administrative, tout en veillant à impliquer les CRI dans la mise en place des plans sectoriels au niveau territorial, via une concertation sur les étapes de conceptualisation et de planification des incitations financières ayant une vocation territoriale destinées à l’appui des investisseurs et des entreprises.

 

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