Les positions fermes du Maroc sur la décision de la CJUE, ''sans impact’’ et sur la migration où Rabat '' n’a aucune leçon à recevoir’’

5437685854_d630fceaff_b-

N. Bourita avec le président du gouvernement régional des Iles Canaries, Fernando Clavijo, il appartient à la partie européenne de trouver des solutions et d’apporter la sécurité juridique que le Maroc est en droit d’attendre en tant que partenaire, sachant que les fondements et les lignes rouges du Royaume "sont clairs et non-négociables"

1
Partager :

Décision de la CJUE : "en déphasage avec la réalité" et "sans impact" sur la question du Sahara marocain

« Ces accords internationaux ont été conclus après avoir été négociés par la Commission Européenne, conclus par le Conseil de l’Europe, approuvés par le Parlement Européen et ratifiés par les Etats membres » (Nasser Bourita)

Rabat - La décision de la Cour de Justice de l’Union Européenne (CJUE) concernant les accords de pêche et agricole entre le Royaume du Maroc et l’UE est "en déphasage avec la réalité" et demeure "sans impact" sur la question du Sahara marocain et "sur sa dynamique", a affirmé, mardi à Rabat, le ministre des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger, Nasser Bourita.

L’UE face à sa responsabilité

Lors d’un point de presse à l’issue de ses entretiens avec le président du gouvernement régional des Iles Canaries, Fernando Clavijo, M. Bourita, fort de la dynamique international autour du plan d’autonomie marocain, a indiqué que cette décision est "un coup d’épée dans l’eau" qui n’a suscité aucune réaction de la part des Nations Unies ou du secrétaire général de l’ONU et n’impactera nullement le dossier grâce à la dynamique impulsée par le Roi Mohammed VI.

Au niveau des relations entre le Royaume du Maroc et l’Union européenne, cette décision "est isolée", a-t-il affirmé, rappelant, à cet égard, la déclaration conjointe de la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen et du Haut-représentant de l’Union Européenne, Josep Borrell, ainsi que les positions exprimées par plusieurs pays de l’UE qui ont fait part de leur attachement au partenariat avec le Maroc.

Aussi, il a mis en avant le nouveau camouflet des soutiens des séparatistes au Parlement européen suite au rejet de leurs tentatives voulant inscrire à l’ordre du jour un débat sur les arrêts de la CJUE concernant les accords Maroc-UE sur la pêche et l’agriculture.

Ferme sur la position du Maroc, M. Bourita, a rappelé que le Maroc n’adhèrera aucunement à tout accord qui ne respecte pas son unité nationale et son intégrité territoriale. Dans une formule qui met l’UE face à ses responsabilités, il a affirmé que pour le Royaume, il appartient à la partie européenne de trouver des solutions et d’apporter la sécurité juridique que le Maroc est en droit d’attendre en tant que partenaire, sachant que les fondements et les lignes rouges du Royaume "sont clairs et non-négociables".

Ces accords internationaux ont été conclus après avoir été négociés par la Commission Européenne, conclus par le Conseil de l’Europe, approuvés par le Parlement Européen et ratifiés par les Etats membres, a-t-il rappelé.

Concernant la question du Sahara marocain, M. Bourita a souligné que la décision de la Cour est "sans impact", car elle n’entame en rien la dynamique internationale de soutien impulsée par Sa Majesté le Roi. Elle est également sans impact parce que la question du Sahara est du ressort exclusif du l’ONU et de son Conseil de Sécurité, a-t-il dit.

"Il y a une méconnaissance des réalités juridiques, politiques, historiques et humaines", a-t-il souligné.

De son côté, M. Clavijo a affirmé que le gouvernement régional des Iles Canaries adhère complètement à la Déclaration conjointe de la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen et du Haut-représentant de l’Union Européenne, Josep Borrell, qui ont réitéré l’engagement de l’UE en faveur davantage de préservation et de renforcement de ses relations étroites avec le Maroc dans tous les domaines, ainsi qu’aux propos du chef de la diplomatie espagnole, José Manuel Albares, qui a souligné l’attachement de l’Espagne au partenariat stratégique avec le Maroc et sa détermination à "préserver et promouvoir" ce partenariat.

Evoquant la question du Sahara marocain, il a fait part de l’adhésion totale du gouvernement canarien à la position du gouvernement espagnol, exprimée dans la Déclaration Conjointe adoptée le 7 avril 2022, à l’issue de la rencontre entre le Roi Mohammed VI et le président du gouvernement espagnol, Pedro Sanchez.

Un politique migratoire fondée sur la responsabilité partagée

Abordant la politique migratoire telle que définie par le Roi Mohammed VI, M. Bourita a rappelé qu’elle est fondée sur la responsabilité partagée, le combat contre les stéréotypes et la mobilisation contre les réseaux de trafic d’êtres humains. Le ministre des Affaires étrangères a souligné que le Royaume du Maroc n’a pas de leçons à recevoir et assume pleinement ses responsabilités en matière de lutte contre l’immigration clandestine.

S’exprimant lors du même point de presse à l’issue de ses entretiens avec le président du gouvernement régional des Iles Canaries, Fernando Clavijo, le ministre a indiqué que le Maroc lutte pleinement contre ce phénomène, faisant observer que cette lutte requiert une approche multidimensionnelle qui inclut l’ensemble des éléments favorisant un tel fléau.

Pour M. Bourita, la question migratoire "est une responsabilité commune entre les pays d’origine, de passage et de destination".

Evoquant l’ampleur médiatique de la question migratoire, il a rappelé qu’elle occupe une grande partie de l’agenda politique intérieur dans certains pays européens, l’érigeant même "en fonds de commerce populiste" avec un discours alarmiste et suscitant la peur.

Selon le ministre, le Maroc a, dans le cadre de la politique migratoire annoncée par Sa Majesté le Roi en 2013, autorisé l’installation dans le Royaume de 60.000 migrants.

Sur un autre registre, il a souligné que le Maroc est disposé à rapatrier tout migrant clandestin à condition qu’il soit Marocain et qu’il ait pris son départ depuis le territoire marocain, tout en s’interrogeant si l’autre partie est disposée à faire de même.

En outre, il a salué la coopération maroco-espagnole dans le domaine de l’immigration, la qualifiant d’exemplaire au niveau de la Méditerranée.

M. Bourita a réaffirmé la responsabilité commune du Maroc et de l’Espagne et leur volonté à apporter des solutions en profondeur à ce phénomène, en coupant court aux réseaux de trafic d’êtres humains, et en renforçant la législation régissant la question migratoire.

De son côté, M. Clavijo a exprimé ses remerciements et sa gratitude au Royaume du Maroc pour ses efforts soutenus pour la lutte contre la migration irrégulière.

"Nous sommes parfaitement conscients de la pression et de l’entourage géopolitique dans la région du Sahel. Le Maroc contribue à la stabilité, à la paix et à la lutte contre les réseaux de trafic d’êtres humains ", a-t-il soutenu.

Il a, dans ce sens, affirmé que le gouvernement canarien est déterminé à renforcer les liens de collaboration bilatérale, précisant que la clarté, la sincérité et la loyauté constituent les fondements des relations de collaboration entre les Iles Canaries et le Maroc.

lire aussi