Politique
Un congrès extraordinaire et une vérité absolue : Benkirane, le PJD c’est lui !
48 heures apr?s sa tenue, le congr?s extraordinaire ?du PJD continue de nourrir la chronique politique. Et si la convocation de l?instance supr?me du parti de la lampe, le samedi 28 mai, a ?t? une simple formalit? ?repousser la date de l?organisation du congr?s ordinaire du PJD pour apr?s les l?gislatives- les messages qui y ont ?t? d?livr?s ont ?t?, eux, donnent un aper?u sur les ambitions de ce parti qui, ? l??vidence, a pris go?t au pouvoir.
Les islamistes du PJD ne r?vent que d?une chose?: un deuxi?me mandat pour poursuivre leur ???uvre?? et, surtout, asseoir leur id?ologie. ??Pour ce faire, et ? d?faut de bilan, leur meilleur communicant est Abdelilah Benkirane. Il sait s?adresser aux foules, essuyer les larmes de la veuve et de l?orphelin et renvoyer l?image d?un chef de gouvernement, issu du peuple, qui a su rester modeste. Les images qu?il diffuse ? profusion sont prises ? cet effet?: on voit Benkirane chez un coiffeur populaire qui lui coupe les cheveux depuis 30 ans. Il re?oit leaders politiques et journalistes dans son modeste salon beldi. ?Le PJD a compris que son meilleur gage de victoire, c?est lui. Et pour cela, ils ont ?t? pr?ts ? tordre le cou ? leurs statuts pour ne pas organiser de congr?s. Ils sont m?me pr?ts ? aller plus loin sachant que Abdelilah Benkirane n?a pas droit ? un troisi?me mandat ? la t?te du parti de la lampe??, fait remarquer ce t?nor de l?opposition.
Et samedi 28 mai, le chef de gouvernement en habit de ?secr?taire g?n?ral du PJD l?a encore prouv?. Le PJD, c?est lui. En fait, et malgr? tous les signes ext?rieurs d?un fonctionnement d?mocratique de ce parti qui s??rige en champion de la d?mocratie interne, ses 5 ann?es ?? la primature ont fait de Benkirane le chef supr?me du PJD, le leader irrempla?able, le za?m qui ne fait qu?un avec sa famille politique. De l? devenir inamovible, il n?y a qu?un pas que les fr?res et les s?urs du PJD seraient pr?ts ? franchir au nom des d?lices du pouvoir.
??Benkirane c?est le PJD?ou alors le PJD c?est Benkirane, on ne sait plus tr?s bien. Toujours est-il qu?au sein du parti, ils ont compris qu?il ?tait leur meilleur argument de campagne. Il griffe, accuse, insulte, s?esclaffe tout en s?en remettant ? Dieu. L?outrage n?est jamais loin. Le populisme est toujours au rendez-vous. Face au vide sid?ral ?en face, Benkirane ?a forc?ment son fan club??, commente ce sp?cialiste en communication politique.
Ce samedi 29 mai, les congressistes islamistes attendaient de pied ferme la prise de parole de leur chef. ?Leur longue attente n?a pas ?t? d??ue. ?Du haut de la tribune, le za?m a pr?ch? la bonne parole. Le PJD, c?est la vertu, le bien, la transparence. ???Et vous, vous nous avez rejoints pour avoir une place au paradis ou une place dans le gouvernement???? lance-il ? l?assistance. Une question qui a le m?rite de confirmer le r?f?rentiel du chef de gouvernement et de son parti. ??La profession de foi de ce parti majoritaire qui fait mine de se plier aux r?gles de la d?mocratie le temps d?un scrutin est l?islamisation de la soci?t?. Nous avons eu un avant-go?t au cours de ce mandat. Pour eux, les choses s?rieuses ne vont commencer que lors du deuxi?me mandat. Les masques vont tomber petit ? petit,??? soutient cette militante ? ?gauche de la gauche avant d?ajouter p?remptoire qu? ??ils utilisent la d?mocratie pour mieux la confisquer.
Abdelilah Benkirane r?ve-t-il d?un deuxi?me mandat?? la t?te du gouvernement? Caresse-t-il l?espoir secret ?d?un retour ? la primature, lui qui veut vendre l?image d?un chef de gouvernement simple ex?cutant des ordres du roi?? Un troisi?me mandat de Secr?taire g?n?ral du PJD semble exclu ?? moins de refaire les statuts du parti et d?assumer l?image d?un parti qui fait fi de la d?mocratie. La primature, elle, semble ? port?e de main. L?agenda se pr?cise. M?me si rien n?indique dans la constitution que c?est le leader du parti arriv? premier aux l?gislatives qui est nomm? chef de gouvernement. Le message subliminal adress? dans ce sens ? qui de droit ? des accents de fetwa.