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Dieu qui s’incline devant sa créature…
Il y a la fourmi et la cigale, le renard et le corbeau, en Algérie, la duo de la fable fait la façade et le pilier.
Au détour d’une phrase de l’entretien publireportage réalisé par l’hebdomadaire français Le Point avec le président algérien Abdelmadjid Tebboune, on découvre qu’il est énarque. Il s’en vante et s’en flatte. J’en déduis bêtement qu’il est lauréat de la prestigieuse école qui a fourni à la France l’essentiel de ses dirigeants de l’après deuxième guerre mondiale, saisissant par la même occasion la pertinence de la décision du président français de supprimer l’Ecole Nationale de l’Administration. Non, mais, il a raison raison Emmanuel Macron ! À quoi bon une ENA si c’est pour produire des escargots entêtés, l’écrivain algérien Rachid Boudjedra pardonnera ce détournement du titre de son merveilleux roman. Fort heureusement, un ultime réflexe de vérification fait ressortir qu’il s’agit d’une école algéroise. Les Français peuvent respirer, l’honneur de leur ENA en voie de disparition est sauf.
Sur le reste de l’entretien, rien de nouveau à l’est qui n’est pas l’horizon. Une fois de plus, diront les habitués. Fanfare et roulement tambour. De mécaniques aussi et des bruits de bottes. La seule nouveauté de ce publireportage fleuve est que tous les Marocains, originaires du Sahara ou y résidant, peuvent voter en cas de référendum d’autodétermination. Il nous donne envie de le remercier. C’est vraiment chou de sa part. Mais cette concession n’est qu’un biais pour prétendre que si le Maroc refuse le référendum, ce qui est faux déjà, c’est parce qu’il craint que même les Marocains venus d’autres régions choisiront l’indépendance. Rien ne lui interdit de prendre ses vessies pour ce qu’elles ne sont pas, mais il a manqué une marche. Ne sait-il pas que l’organisation du référendum a précisément buté sur l’identification des ayants droits au vote, signant par-là même son échec ? Ou le sous-traitant du Polisario ne l’a-t-il pas bien briefé sur l’historique de l’affaire ?
A croire que ce qu’est devenu le DRS n’est plus ce qu’il était.
Le lecteur qui a envie d’en savoir plus sur le hâbleur Tebboune, trouvera à la fin de l’article un lien pour Abboud TV. Ça vaut le détour et le retour sur images, régal assuré. Satisfait ou remboursé. Mais on ne va pas laisser Tebboune là, se prélassant seul dans les jardins présidentiels d’Al-mouradya, sans aller faire un tour en sa compagnie, rendant visite à son homologue postiche, président mirage d’un Etat-maquette. Mohamed Benbattouche de son nom, alias Brahim Ghali de retour d’Espagne la queue entre les jambes, allongé sur son lit d’hôpital algérois, enfin chez lui. A tout seigneur tout honneur, c’est le présumé chef d’Etat de l’Algérie qui rentre en premier, suivi du général Chengriha qui lui colle aux tallons et claque des siens devant Benbattouche. Gaaaarde-à-vous, ou le monde à l’envers. A s’y croire si l’on ne connaissait pas qui des trois porte le pantalon à la maison. Le simulacre roi à la république du factice. La posture et l’imposture jusqu’à satiété, et encore plus si pas affinité. Le mauvais vaudeville à l’intrigue évidente et aux rebondissements prévisibles, qui montre à quoi est prêt le chef d’une armée, qui se dit la plus puissante de la région, dès qu’il s’agit du Maroc. Le maitre qui passe les plats au serviteur, Dieu qui s’incline devant sa créature, vous y croyez-vous ? Et vous MON GENERAL, comme dirait Tebboune dans son monologue*, qu’en pensez-vous ?
*Cette trouvaille n’est pas de moi