Politique
Document de synthèse du RNI : Le redémarrage par la relance de l’offre et de la demande
Un effort collectif, l’écoute, une démarche ancrée chez le RNI, un parti ouvert sur la société, ce sont là quelques unes des définitions que le Rassemblement National des Indépendants donne aux soubassements politiques d’une moisson d’avis, d’analyses et d’idées qu’il a récoltée de son initiative Maba3d-Corona (l’Après corona). Une opération de réflexion en ligne initiée en partenariat avec Al Moundata, un Tink Tank voulu indépendant mais qui ne gravite pas moins dans la galaxie du parti que préside Aziz Akhannouch.
L’une des principales conclusions de cette synthèse est celle que l’on retrouve dans une tribune de presse (Aujourd’hui Le Maroc du 13 avril) du président du RNI. Intitulé « Contre l’austérité, une nécessaire relance de l’offre et de la demande », elle souligne qu’« au-delà des divergences doctrinales (théorie néo-classique vs. keynésianisme), le soutien à la demande relève du bon sens économique et découle d’un esprit de solidarité, affirmé par l’article 40 de la Constitution, lequel dispose : “Tous supportent solidairement et proportionnellement à leurs moyens, les charges que requiert le développement du pays, et celles résultant des calamités nationales et des catastrophes naturelles.” C’est dans cet esprit que de nombreuses entreprises, publiques et privées ont, de manière volontaire, contribué au “Fonds spécial du Trésor dédié à la gestion de la pandémie de coronavirus (Covid-19)” mis en place par Sa Majesté le Roi et doté initialement de 10 milliards de dirhams du budget de l’Etat. Les dons, les contributions exceptionnelles et les aides des partenaires internationaux ont permis, en quelques semaines, d’en tripler les ressources. Pour sortir de la crise, “il faudra un plan de sauvegarde des secteurs les plus gravement touchés et un plan de relance aussi bien du côté de l’offre que de la demande. Pour cela, le déficit budgétaire ne devrait pas être une contrainte. On a vu toutes les démarches lancées par de nombreux pays pour se libérer de cette contrainte et soutenir l’économie”. »
En tout ce sont « plus de 1400 contributions reçues et publiées » dans un document de 118 pages mis en ligne le 30 avril. Dans son introduction ce document précise que près de 89% des interventions ont été enregistrées sur la partie arabophone de la plateforme contre seulement10% sur la partie francophone et environ 1% sur la partie anglophone. « Quelle que soit la version linguistique choisie par l’utilisateur ou imposée par son navigateur Internet, les contributeurs se sont exprimés, indique-til, dans diverses langues : arabe, tamazight, anglais, français et espagnol. Sur les réseaux sociaux, “Maba3d-Corona.com” a eu une portée globale de 4 450 000 sur les pages officielles du RNI et a généré 67 000 réactions, 7 000 commentaires et 2 500 partages. La plateforme a également suscité l’intérêt des médias marocains, lesquels ont publié un peu plus de 80 articles au sujet de son lancement et de son contenu, pour un total de 37,600 interactions et une audience estimée à 2,4 millions de personnes. En ce qui concerne la typologie démographique des visiteurs, l’opération a connu un fort intérêt chez les jeunes et les femmes (40% des utilisateurs connectés à la plateforme sont des femmes, les jeunes entre 18 et 34 ans constituent la tranche d'âge la plus active avec une part s’élevant à 60%
Forum libre et plateforme ouverte à tous, sans condition d’appartenance politique ni exclusive, www.maba3d-corona.com a donc permis de recueillir des avis et des opinions très variés, émanant de personnalités publiques (parlementaires, élus, ministres et anciens ministres) et de différentes catégories sociales et professionnelles : étudiants, entrepreneurs et commerçants, artisans, agriculteurs, universitaires et enseignants, avocats et experts comptables, etc ».
Voici les principaux chapitres de cette introduction. Pour la totalité du document rejoindre le lien
Genèse
Le Maroc vit aujourd’hui, comme la majorité des pays du monde, une crise sans précédent. L’épidémie de Covid-19 bouleverse notre présent et remet en cause les certitudes du passé. Cette situation rend la tâche des décideurs politiques encore plus difficile et il devient périlleux d’émettre des hypothèses viables ou d’anticiper l’avenir, en raison des incertitudes présentes. Les observateurs tendent à penser que cette situation inédite mène inéluctablement vers une vague de récession globale, où toutes les économies mondiales seront en souffrance.
Conscient des conséquences et des nouveaux défis du Covid-19, le Rassemblement National des Indépendants (RNI) a estimé, après réflexion, qu’il est essentiel d’ouvrir le débat afin de recueillir les avis et positions des experts, des citoyens et des acteurs concernés. Libéré des contraintes invisibles et du confort des concepts traditionnels qui seront probablement dépassés au lendemain de la crise, le RNI pose une question simple dans sa formulation, mais essentielle pour l’avenir, et à ce stade difficile à cerner : comment nous adapter au monde post Covid-19 ?
Quels que soient les choix qui seront faits, ils seront déterminants quant aux solutions à adopter. Le RNI, seul, aurait pu apporter sa contribution et par conséquent sa position, en attendant celles des autres formations politiques. Cependant, l’exercice suggéré ne concerne pas le parti en interne, il ne s’agit pas d’asséner des positions idéologiques ou de préempter une future campagne électorale, ni même d’un futile exercice intellectuel. Le débat qui nous anime concerne toutes les Marocaines et tous les Marocains, leur avenir ainsi que celui d’une Nation. C’est la raison pour laquelle le RNI ne pouvait opter pour une autre méthode de travail que l’approche participative.
Démocratie participative
La démocratie participative est l’une des formes les plus abouties de l’exercice démocratique, car elle permet d’impliquer fortement les citoyens, en dehors des consultations officielles et électives. C’est dans cette dynamique et grâce à cette prise de conscience que le RNI a choisi de faire de l’approche de l’écoute et de la consultation son fer de lance dans la formulation des propositions, idées et alternatives préconisées.
Avant de présenter les premiers enseignements de cette consultation, nous souhaitions exprimer notre gratitude à toutes celles et ceux qui ont décidé de rejoindre cette dynamique d’échange et de partage. Si les militants du RNI ont été nombreux à s’associer à l’initiative, ils n’ont pas été seuls. Des centaines de Marocains ont enrichi cette esquisse de leurs contributions. Nous les en remercions.
Engouement, diversité et plurilinguisme
Lancée le vendredi 10 avril 2020, la plateforme collaborative www.maba3d-corona.com a recueilli les contributions de personnes issues de divers horizons, qui se sont engagées dans le débat ouvert sur : a) Les leçons apprises et les enseignements encore à venir de la crise sanitaire du Covid-19, dans tous les domaines de la vie sociale, économique et politique du Maroc ; b) Les pistes d’action, de réforme et de mobilisation pour en relever les défis, dans l’immédiat, mais également à moyen et long terme. Dimanche 19 avril, à la clôture des soumissions, plus de 1.400 contributions avaient été enregistrées, en moins de 10 jours, sur la plateforme participative, dans les trois langues (arabe, français, anglais), faisant de www.maba3d-corona.com, à ce jour, le premier forum d’échange, de réflexion et de débat sur les conséquences de la crise du Covid-19 au Maroc, et sur les leviers d’action à court et moyen termes. Cette consultation nationale, sans précédent pour un parti politique marocain, a largement rempli sa mission : ouvrir la discussion politique et engager la réflexion commune sur l’avenir de notre pays. Le succès est d’abord populaire, puisque le site a enregistré plus 40.000 visiteurs uniques, dont 11.000 par jour, les journées du 14 et du 15 avril (...)
Une crise qui a bousculé l’organisation sociale
Face à l’urgence sanitaire que traversent le Maroc et le reste du monde, Sa Majesté le Roi Mohammed VI, a sonné l’heure de la mobilisation générale, pour minimiser l’impact de la crise, en privilégiant la santé des Marocaines et des Marocains avant toute autre considération. L’Etat marocain a pris la pleine mesure de la situation d’urgence et mis en place des actions singulières : confinement, état d’urgence, réduction des déplacements des personnes. La priorité a été donnée au principe de précaution. La crise est ensuite devenue économique, puisque les mesures sanitaires, prises pour sauver des vies, ont limité la mobilité des travailleurs, bousculé les chaînes de production et de distribution des biens de consommation, et conduit parfois à l’arrêt net d’activités, voire de secteurs entiers, à l’instar du tourisme et du transport aérien, mais aussi les activités commerciales du quotidien : cafés et restaurants, hammams, salles de spectacles et cinémas, commerces classés “non essentiels”, etc.