D’Akhannouch à Lakjaa en passant par Fettah Alaoui et Baraka, les économistes du gouvernement

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De g à d : Fouzi Lakjaa, Nezha Fettah Alaoui, Nizar Baraka

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Par Samia Boufous (MAP avec Quid)

Rabat - L'architecture du nouveau gouvernement, que le Roi Mohammed VI a nommé jeudi, est inédite et se distingue par de solides profils économistes qui seront appelées à gérer la nouvelle génération de réformes structurelles engagées par le Maroc pour réussir la transformation de l'économie nationale.

L'exécutif, qui, en plus de faire la part belle aux juristes de formation, a misé sur une pléthore de profils purement économistes, dotés de parcours riches et variés pour déclencher une dynamique économique systémique, mobilisant l'ensemble des acteurs de la société.

Aziz Akhannouch

Le nouveau Chef de gouvernement, Aziz Akhannouch, a décroché en 1986 un MBA (Master of business administration) en marketing.

Cette discipline, vouée à l'économie de marché, va sans nul doute orienter M. Akhannouch, entrepreneur aguerri, à faire de la transformation de l'économie marocaine un véritable levier de développement, à un moment où la relance économique pour la période post-crise pandémique focalise l’intérêt et les efforts. Mais il sait qu’il doit veiller à une politique appelée à agri fortement sur le social. Juste au-début de la pandémie, il avait organisé à la tête de son parti un séminaire à Rabat sur le santé. Il avait alors, en conclusion des travaux, déclaré que s’il arrivait au RNI d’être reconduit au gouvernement ; il insisterait pour présider aux destinées du secteur de la santé. C’est aujourd’hui chose faite.

 Le gouvernement qu’il vient de former porte incontestablement sa marque et sa façon de faire sans avoir l’air d’y toucher. 

Nadia Fettah Alaoui

Au ministère de l'Économie et des finances, Nadia Fettah Alaoui signe un saut qualitatif et sa nomination livre un signal fort : Elle est la première femme à occuper le poste sensible et exposé d'Argentière du Royaume. Auparavant, elle a occupé le poste de ministre du Tourisme, de l'artisanat, du transport aérien et de l'économie sociale et solidaire dans l'ancien gouvernement où la pandémie ne lui pas offert l’opportunité de donner toute sa mesure. .

Également économiste de formation, cette diplômée de HEC Paris en 1994 a fait ses débuts dans la société d'audit Arthur Andersen, avant de créer en 2000 à Casablanca sa société de capital-investissement baptisée Maroc Invest Finances Group et rejoindre en 2005, CNIA Assurance, rachetée alors par le Groupe Saham où elle occupera divers postes de responsabilité. Son ascension aussi fulgurante que significative sera mise à rude épreuve dans un ministère où les arbitrages ne sont pas une sinécure. 

Férue  de politique, cette experte en assurance qui entend faire sa place plus que jamais au sein du gouvernement et dont le nom a traversé le continent africain dans le domaine de la finance, sera sans nul doute amenée à jongler entre la poursuite de la mise en place des chantiers structurants initiés par le Roi Mohammed VI et la remise sur les rails d'une économie en convalescence fragilisée par la pandémie.

Nizar Baraka

Autre économiste autre profil, l’un des prédécesseurs Nezha Fettah Alaoui à l’Economie et aux Fiances, Nizar Baraka. Même s’il hérite, contre toute attente, d’un département curieusement amputé de ses « transports », l'Équipement et de l'Eau, est un poids lourd de la nouvelle composition du gouvernement en dépit de la régression qu’il semble avoir subie. 

Titulaire d'un doctorat en Sciences économiques, ce vétéran de politique fait à nouveau son entrée au gouvernement après un peu moins de 3 ans après avoir quitté la présidence du Conseil économique social et environnemental (CESE) en décembre 2018.

Très à l'aise avec les sujets économiques et grand adepte du patriotisme économique, M. Baraka ne peut que contribuer de façon efficace à une relance responsable de l'économie marocaine à la lumière des objectifs ambitieux arrêtés dans le cadre du nouveau modèle de développement.

Youness Sekkouri

Le ministre de l'Inclusion économique, de la petite entreprise, de l'emploi et des compétences, un nouveau visage pas si inconnu que ça, Younes Sekkouri. Titulaire d'un doctorat en management stratégique de l'Institut supérieur de commerce et d'administration des entreprises (ISCAE), d'un Executive doctorat de l'Ecole nationale des Ponts et Chaussées et d'un MBA de l'Ecole nationale des Ponts et Chaussées, on l’a notamment connu comme chargé de mission au ministère de l'Intérieur et membre de la commission des Finances à la première Chambre. Porté sur les stratégies, il devrait veiller à la réalisation d'une inclusion économique efficace.

Fouzi Lakjaa

Fouzi Lakjaa, le patron du football marocain et du budget national dont le parcours académique ne relève pas forcément de l'économie, se veut un profil important dans ce domaine au regard de son expérience de longues années en la matière.

Avec un parcours commencé, il y a plusieurs années, comme inspecteur au ministère des finances, M. Lakjaa a été directeur du Budget à l'âge de 40 ans à peine, soit une première dans l'histoire de l’institution.
Il était déjà l’homme fort des budgets avant d’en devenir le ministre. En plus de gérer les budgets de la défense nationale, de l’Intérieur et des Affaires étrangères ce passage obligé de toutes les lois de finances football a également été membre de l’équipe de négociation de l’accord de libre-échange avec les USA, acteur des négociations sur l’accord agricole avec l’Union européenne et interface entre les Finances et l’Agriculture pour la mise en œuvre du Plan Maroc vert.

Ryad Mezzour

Né à Rabat en 1971, ce tout juste quinqua, membre de bureau exécutif de l’Alliance des économistes istiqlaliens, est un ingénieur de l’Ecole polytechnique de Zurich. Il s’agit de Ryad Mezzour qui vient remplacer son ancien ministre dont il était  chef de cabinet, le très visible Moulay Hafid Alami, à l’Industrie et au Commerce. A signaler que juste auparavant il était le chef de cabinet de Nizar Braka quand celui-ci était président du Conseil Economique et Social. A-t-il imaginé en le quittant, une fois ce dernier a démissionné pour se consacrer à l’Istiqlal, pour le ministre Alami qu’un jour viendrait où il le remplacerait ? Pourquoi pas. Ryad Mezzour a commencé sa carrière professionnelle en 1996 au sein du groupe suisse ABB qu’il quitte deux ans plus tard pour préparer un Master à l’Ecole polytechnique fédérale de Zurich. Depuis, c’est d’un pas assuré qu’il a fait évoluer sa carrière. 

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