Politique
Le cadeau de Benkirane aux Marocain : un coup de vieux !
En guise de cadeau pour son grand retour, le providentiel surhumain a décidé de nous faire d’augmenter tous les marocains.
Par Hassan Zakaria
Samedi Soir, après profonde réflexion et moult interrogations qui ont englobé sa famille sur la nécessité de revenir ou pas, Abdalilah Benkirane a décidé de signer son grand retour sur une scène politique qu’il n’a à aucun moment quittée.
Si ça ne tenait qu’à lui et à sa famille, dit-il en s’adressant aux congressistes extraordinaires de son parti devenu très ordinaire, il aurait continué à couler sa paisible retraite, de temps en temps mouvementé par ses sorties remarquées à défaut d’être remarquables sur les réseaux sociaux dans un rituel devenu sa marque de fabrique : Lui, sa gandoura, son coin de feu et l’inamovible photo où il a posé pour la postérité aux cotés de Abdellah Baha.
Seulement voilà, à la demande générale des militants du PJD, moins une poignée insignifiante qui a voté pour ses rivaux ridicules ( El Omari, 221 voix ; Boinou 15), il a consenti de revenir dans l’arène faire revivre le PJD qui est bien plus « une idée et un esprit » que des élections et un gouvernement.
Si les Américains se définissent, selon Madeleine Albright, comme la nation indispensable, Benkirane à en croire ses sous-entendus stridents est l’homme indépassable à sa gauche comme à sa droite, et incontournable par le haut comme par le bas.
Déjà il avait le melon, le voici désormais avec une tête encore plus grosse qu’une pastèque doublée une citrouille qui, comme chacun sait, appartiennent tous à la grande famille des cucurbitacées comptant dans sa lignée et dans une parfaite distribution les potirons et les cornichons, les courges et les courgettes, les calebasses et les concombres…
En guise de cadeau pour son grand retour, le providentiel surhumain a décidé d’augmenter tous les marocains. De deux ans d’âge. Les augmentations, c’est sa qualité première quand il était à la tête du gouvernement, sans jamais en référer à ses électeurs auxquels il avait promis monts et merveilles. Et c’est sans nous consulter qu’il a résolu cette fois-ci de nous vieillir de 24 mois chacun. Au nom de quoi ? Au nom du saint Coran et de sa sourate Attawba (le pardon), verset 36 qui dit : « Le nombre de mois, auprès d'Allah, est de douze [mois], dans la prescription d'Allah, le jour où Il créa les cieux et la terre. Quatre d'entre eux sont sacrés: telle est la religion droite […] » L’année lunaire, plus courte que l’année grégorienne, qui ne comporte pas, nous signale-t-il, « de mois sacrés », fait que lui, et nous avec lui, devons tous majorer de deux ans nos âges tel que portés dans nos état-civils. C’est ce qu’on appelle un coup de vieux collectif. Ainsi, lui qui vient de boucler ses 67 ans, a, en fait, selon les prescriptions coraniques, 70.
Fort heureusement, pour nous rassurer, il y a l’ancien président François Mitterrand qui avait répliqué à ceux qui le trouvait vieux, « on a l’âge de ses projets », et pour nous calmer, il y a surtout le bon sens populaire qui dit qu’ « on a l’âge de ses artères ». Sur ce dernier terrain, Abdalilah Benkirane qui vient de subir en France une opération chirurgicale, doit être encore plus vieux. Lui-même y a fait allusion dans son laïus devant les militants.