Le nouveau leader de l’ANC réaffirme son soutien à la “RASD”

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Le 106e anniversaire de la création de l’ANC a été l’occasion pour son nouveau leader de prononcer un discours dans lequel était attendu sa position sur le dossier du Sahara Marocain, notamment. Éclairage

Le samedi 13 janvier, Cyril Ramaphosa, a prononcé un discours lors de la célébration du 106e anniversaire de la création de l’ANC, durant lequel il a abordé de nombreux thèmes, passant en revue la politique intérieure ainsi que la politique extérieur, évoquant notamment le dossier du Sahara Marocain.

Ramaphosa réaffirme son soutien à la “RASD”

« L’ANC réaffirme le droit inaliénable du peuple du Sahara à l’autodétermination et l’indépendance ». Le message est catégorique et se veut rassurant pour le clan Dlamini-Zuma et Alger.

« L’ANC condamne l’abandon par le Maroc du processus de paix de l’ONU, et appelle l’ONU à réunir tous les partis autour de la table de négociations ». En plus, du soutien au Polisario, Ramaphosa «condamne» le Maroc, pour ses prises de positions.

Autant dire que la diplomatie marocaine ne doit pas se réjouir de ce discours. Cependant ces déclarations ne tombent du ciel, elles ont une origine, liée plus à la politique politicienne qu’aux convictions pures.

Ramaphosa-Dlamini-Zuma, le duel inéluctable

Le nouveau président de l’ANC, héros national et artisan de la libération de l’ancien président Nelson Mandela (et son bras droit) se retrouve devant une problématique de taille.

L’élu possède une marge de manœuvre très faible, désigné par une majorité de 2.446 contre 2.261 pour Dlamini-Zuma, les deux factions sont de forces relativement égales au sein l’ANC, conjoncture forçant Ramaphosa, quel que soit ses affinités politiques, de contenter la faction rivale. Les questions de politique internes nécessitant des négociations, étant prioritaires, il était évident que la première victime serait le Maroc et le Sahara Marocain.

Ramaphosa a maintenant pris le pouvoir au sein de l’ANC. Il lui reste, cependant, encore beaucoup à faire. Il doit d’abord consolider son pouvoir au sein du parti, avant de pouvoir viser la présidence du pays. Pour ce faire, il devra faire des concessions, contenter les uns et rassurer les autres. Ses positions ne sont, donc, pas à prendre à la lettre, car elle ne sont pas forcément définitives.

Le Maroc, lui, à entamer une démarche de réchauffement des relations avec l’Afrique du Sud, qui devra s’inscrire dans la durée. Comme le disait feu Hassan II, la politique et l’agriculture sont similaires, car comme en agriculture, en politique il faut d’abord labourer, semer et attendre, beaucoup attendre avant de pouvoir récolter.

Embellie diplomatique

Pour rappel, les relations entre le Maroc et l’Afrique du Sud ont connu une évolution positive notamment avec la rencontre entre le roi Mohammed VI et Jacob Zuma lors du sommet UA-UE. Cette rencontre a pu engendrer le projet de reprise des relations diplomatiques entre autre.

Quelques mois plus tard, lors de la conférence ministérielle sur la migration à Rabat nous avons pu assister à une rencontre « historique » entre les ministres des affaires étrangères marocain et sud-africain qui a fait suite à cet entretien capital entre le roi et Jacob Zuma « afin qu’une nouvelle page dans les relations bilatérales entre les deux pays soient ouvertes, que l’interactivité diplomatique soit renforcée et que les sujets de coopération soient explorés » déclare Nasser Bourita.

Rencontre historique qualifiée de « franche et cordiale » par Bourita, la dernière visite sud-africaine remontait à plus de 13 ans, des suites du gel des relations diplomatiques depuis la reconnaissance de la « RASD » par l’Afrique du Sud. Cette rencontre a fait office « d’échauffement » diplomatique, sans évocation de dossiers épineux comme le Sahara.

 

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