Politique
Le RNI dans le starting-block des élections
Aziz Akhannouch, président du RNI lors de la conférence de presse à Rabat le 17 mars 2020
Hasard du calendrier. Alors que tous les yeux sont braqués sur le conseil national extraordinaire d’un PJD en crise, qui devrait se tenir ce weekend, le Rassemblement National des Indépendants (RNI) a tenu une conférence de presse, mercredi 17 mars à Rabat. A l’ordre du jour, les temps forts du programme «100 jours 100 villes », un ‘’rouleau compresseur’’ voulu pour couronner le processus de « refondation » du RNI depuis l’élection de Aziz Akhannouch à sa tête au lendemain d’une défaite cuisante aux législatives de 2016.
100 jours 100 villes c’est surtout un moyen de donner au parti la dimension populaire qui lui faisait défaut en interagissant avec les attentes des régions, tant ces 100 jours 100 villes ont été conçues comme une vaste opération d’écoute quasi-psychothérapique. Mais il ne faut pas s’y tromper, c’est également un outil de mobilisation en perspective des élections prévues pour l’automne de cette année. Le programme a été mis en œuvre pour conduire au jour J des élections, mais la pandémie en a décidé autrement. La semaine même d’un bilan d’étape à Casablanca, mars 2020, le Maroc décrétait le confinement. 58 escales avaient été déjà réalisées, donnant lieu à un constat de satisfaction par Mohamed Boussaid, coordinateur national du programme. Il reprendra en mai de la même année mais en épousant les impératifs sanitaires. Des visioconférences pour préserver, dira plus tard celui qui est également membre du Bureau Politique, l’élan ainsi que l’esprit et les objectifs,: « écouter les habitants et discuter de leurs problèmes ».
Mercredi dernier, à la conférence de presse, une conférence de relance ne même temps, sur l’estrade, il y a vait les figures habituelles et incontournables du RNI : Mohamed Boussaid bien sûr, Rachid Talbi El Alami, Hassan Benomar, Mostapha Baitaiss et Abderrahim Chatbi qui est le coordinateur du parti dans la région Beni- Mellal – Khénifra.
Identifier et classer les villes
Et Aziz Akhannouch, président du RNI qui rappelle que le programme a été lancé « en réponse aux directives royales afin de générer de nouvelles élites régionales et des compétences qualifiées pour gérer les affaires locales et surmonter les déséquilibres que connaissent de nombreuses petites et moyennes villes. »
100 jours 100 villes un « programme ambitieux », dit le président des « Ahrars » a permis de communiquer avec plus de 35 000 citoyens, d'identifier et de classer les villes sur la base d'un ensemble d'indicateurs tels que le chômage, la pauvreté et la densité de population. » Aziz Akhannouch a ensuite égrené les acquis de cette action ; une connaissance approfondie des problèmes de ces villes, ce qui l permettra à l'avenir de faciliter la tâche aux élus du parti en termes d'accomplissement et d'efficacité. Grâce à la « voix des villes » ils acquerront « la capacité de travailler sur le terrain et de créer une différence localement, et grâce à leur connaissance des mécanismes d'emploi et de partenariat fournis par l'Académie des Indépendants. »
Mohamed Boussaid, détaillera à sa suite les chiffres du programme et ses résultats les plus marquants. Le secteur de la santé était ainsi l’un des sujets principaux pour 80 % des participants aux réunions du programme avant et durant la pandémie du Covid-19, 75% des participants, trouvent que l'impact du chômage sur le plan social est plus sévère que sur le plan économique, tandis qu’un nombre important de participants ne croient pas au principe de parité en l'absence d’un enseignement public de qualité.
La collecte des propositions des participants a permis également de définir 5 catégories pour les villes moyennes incluses dans le programme « 100 jours 100 villes », réparties comme suit : Des villes ayant des difficultés économiques ; des villes fragilisées ; des villes excentrées ; des villes à vocation agricole ; des villes dynamiques et de grandes villes. Autant d’éléments et bien d’autres destinés permettre aux candidats d’un parti qui est déjà dans le starting-block des élections de mieux cadrer leurs actions et leurs discours.