Politique
Les cons !
Les termes en lesquels les lycéens ont insulté le chef du gouvernement renvoient l’image d’un mouvement qui manque cruellement d’inspiration. L’insulte, d’une vulgarité crasseuse, révèle malheureusement et tristement que l’école n’a pas appris à ces enfants l’élémentaire de l’éducation
Les élèves s’amusent. Et abusent. Un peu trop. Quand le gouvernement dit que des « parties » se sont greffées sur le mouvement, ce n’est pas seulement la recherche d’un effet rhétorique pour cacher sa désastreuse gestion, une suite d’improvisations, de l’instauration de l’heure d’été comme nouvelle heure légale du pays. C’est aussi une vérité dont il faut tenir compte.
Il n’y a pas plus perméable à l’’infiltration et à la manipulation que le mouvement de jeunes pas encore sortis de l’adolescence. Ce qui ne veut pas dire que le raz le bol qu’ils expriment n’est pas le témoignage d’une société lassée par l’excès de sacrifices qu’on exige d’elle tandis qu’en face, qu’il s’agisse des détenteurs des richesses « privées » ou des privilèges indus de la haute fonction publique, ce n’est pas des parangons de l’exemplarité qu’on lui offre comme modèles.
Lundi, les lycéens se sont donnés à cœur joie aux manifestations de rue. Normalement on devrait se réjouir de ces démonstrations d’apparence anti-islamistes. Ce qui demande à être vérifié jusqu’au propre camp de Saadeddine El Othmani.
Mais les termes en lesquels ils ont insulté le chef du gouvernement renvoient l’image d’un mouvement qui manque cruellement d’inspiration. L’insulte, d’une vulgarité crasseuse, révèle malheureusement et tristement que l’école n’a pas appris à ces enfants, non pas le savoir, pas de gros mots SVP, mais l’élémentaire de l’éducation.
Une fois, alors que Mitterrand était président de la France, la jeunesse de son pays était sortie dans la rue scandant « Mitterrand fout le camp ». Interrogé, il avait répondu : « ça rime, mais c’est une rime pauvre ». Avec cette jeunesse marocaine, il n’y a même pas de rime.