Nizar Baraka se présente en alternative au Grand Oral de Sciences Po-Alumni

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Nizar Baraka face au politologue Mustapha Sehimi et Ismail Hariki président de la section marocaine des Alumni Maroc.

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Rabat - Le capital humain constitue la clé de tout modèle de développement et, par conséquent, les politiques en matière d’éducation et de santé doivent être revisitées à la lumière de l’accélération de la digitalisation et du changement du paradigme en termes d’apprentissage, a affirmé le Secrétaire général du Parti de l'Istiqlal (PI), Nizar Baraka.

Dans le cadre des consultations pour l'élaboration du nouveau modèle de développement, le PI a proposé le concept de la cohésion, qui donne lieu à une société avec plus de cohésion sociale, territoriale et intergénérationnelle, a fait savoir M. Baraka, qui était l’invité du premier Grand Oral de l’édition 2021, organisé mercredi au siège du PI à Rabat, par Sciences Po-Alumni Maroc sur le thème des élections législatives de 2021.

La situation actuelle impose une véritable rupture avec certaines pratiques et politiques du passé qui ne répondent plus aux attentes des Marocains, a-t-il souligné, notant que la crise liée à la pandémie de Covid-19 offre une véritable opportunité de rompre avec ces politiques.

Il faut investir dans la rentabilisation des infrastructures au lieu de s'en contenter en tant que réalisation, a soutenu M. Baraka, expliquant que le développement doit être assorti d'un véritable accompagnement de l’entreprise marocaine, à travers la création de l’emploi, le renforcement du capital humain grâce à un meilleur enseignement et une meilleure formation professionnelle, qui répondent aux attentes du marché du travail.

Au-delà de la logique comptable, qui ne tient compte que des postes créés, la problématique de l’emploi doit être traitée en intégrant l’approche genre, a-t-il souligné, insistant sur la place et la contribution de la femme dans le développement.

"La priorité aujourd’hui est de sauver notre économie", a relevé l’ancien président du Conseil économique, social et environnemental, qui fut également, entre autres, ministre de l'Économie et des finances, insistant sur la nécessité de mettre en place un plan de sauvetage des secteurs les plus touchés, un plan de reconversion à travers l'investissement dans la formation et un plan de soutien aux entreprises compétitives, afin de maintenir l’emploi et "préserver les recettes fiscales du futur".

Aux yeux du SG du parti de la Balance, le développement repose sur quatre piliers, à savoir l'éducation, qu'il faut généraliser et améliorer et la formation, qui doit se faire tout au long de la vie active tout en prévoyant un mode de reconnaissance du savoir-faire des travailleurs non diplômés afin de les aider à s'intégrer dans le secteur formel.

Il se base également sur la régionalisation avancée qu'il "est essentiel de développer", eu égard aux opportunités qu'elle offre en termes de développement, d'emploi et d'intégration de l'action publique, a-t-il poursuivi, ajoutant le pilier de la libération des énergies et le soutien aux entreprises.

S’agissant des opportunités de développement, M. Baraka a relevé qu'il y a un énorme potentiel à saisir au niveau des nouveaux métiers, notamment avec le numérique dans lequel le Maroc peut s'ériger en une "véritable Silicon Valley" et un "Etat Startup", notant que la deuxième grande opportunité est la transition écologique. "Il faut se battre pour être intégré dans le Green Deal européen, et nous préparer aux futures normes environnementales et de précautions qui vont s’imposer".

La troisième opportunité de développement, selon lui, est "l'économie de vie". Ainsi, M. Baraka a souligné qu'aujourd'hui un écosystème de Santé s'impose. Avec la réforme “extraordinaire” lancée par Sa Majesté le Roi Mohammed VI, qui consiste en la généralisation de la couverture sociale, ce sont pas moins de 22 millions personnes supplémentaires qui vont accéder à l’assurance maladie en 2022.

"La réforme sur la protection sociale nécessite des moyens énormes", a-t-il relevé, notant que des ressources importantes doivent être allouées à ce projet royal qu’il faut réussir. Elle doit également être accompagnée d’une politique dédiée pour pouvoir intégrer l’informel et garantir davantage de ressources, a-t-il insisté lors de ce débat, coanimé par le président de Sciences Po Alumni Ismail Hariki et le politologue Mustapha Shimi.

Législatives 2021 : "Pour faire renaître l'espoir"

Interpellé sur les prochaines élections législatives et les chances du PI lors de ces échéances, M. Baraka a noté que "le principal gagnant des prochaines élections doit être l’espoir, estimant que faire renaître l’espoir ne peut passer que par une mobilisation des Marocains pour aller voter.

Revenant sur les dix années du Parti de la Justice et de développement (PJD) à la tête de la majorité gouvernementale, il a tenu à souligner certaines réalisations et des "réformes importantes pour le pays qui ont nécessité un courage politique".

Il a notamment cité, à cet égard, la réforme de la Caisse de compensation et la réforme des retraites, regrettant, toutefois, certaines actions, telles que la libéralisation des prix des produits pétroliers.

"Nous constituons une véritable alternative par rapport aux politiques qui sont menées aujourd'hui", a-t-il assuré, soulignant que le PI dispose d'une vision et d'un programme "auxquels beaucoup de Marocains adhèrent".

 

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