Rapport de l’IRES : Mi-figue, mi-raisin

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Mi-figue, mi-raisin, telle est l’impression qui se dégage du dernier rapport que vient de publier l’IRES (Institut Royal des Etudes Stratégiques) sur « Evolution du positionnement International du Maroc ».  

Ce tableau de bord stratégique, qui est à sa 7ème édition, constitue, de l’avis de ses rédacteurs, « un outil permettant de donner un aperçu du positionnement du Maroc sur le plan international dans les domaines politique, économique, social, culturel et environnemental ». Il analyse près de 190 indicateurs stratégiques, classés selon les dix domaines de veille stratégique (DVS) de l’Institut. Ces derniers sont comme suit : l’indépendance relative des ressources stratégiques, l’intégrité territoriale du pays, le capital social,  le système de gouvernance, les effets du changement climatique, l’insertion du pays dans le nouvel ordre géoéconomique et géostratégique mondial, les migrations internationales, le développement territorial du pays, l’insertion du Maroc dans l’économie mondiale du savoir, les évolutions sociétales nationales et internationales. 

Les indicateurs retenus sont présentés sous une forme didactique et pédagogique agréable à voir  et facile à lire. Pour chaque indicateur, il est consacré pas plus d’une demi-page avec une présentation schématique lisible à première vue et un commentaire aussi concis et circonscrit que possible. Pour les non-initiés, un glossaire, portant sur les définitions, telles qu’établies par les organisations nationales et internationales, de l’ensemble des indicateurs composant le tableau de bord stratégique, figure en annexe du document.

Il faut rappeler que les données utilisées sont empruntées aux organismes nationaux et internationaux qui les produisent chacun dans son domaine. L’IRES se charge de les classer en fonction de la méthodologie retenue et de les commenter selon une approche comparative qui lui est propre.  Et c’est déjà un travail colossal à mettre à son actif. D’ailleurs ce « think tank » royal nous a habitués à des rapports de bonne facture et cette dernière publication est loin de faire l’exception. 

Comme il est difficile, voire impossible, de passer en revue l’ensemble des indicateurs, contentons-nous à titre illustratif d’en présenter, trois cas : un cas dans lequel le pays a enregistré un recul ; un deuxième cas dans lequel il a stagné ;  un troisième cas où il a réalisé un progrès.

Le premier indicateur est relatif au taux de dépendance des importations  en céréales. Ainsi, on est passé d’un taux de dépendance modéré de 14% au cours des années 60 du siècle dernier à près de 32% au cours des années 80 pour grimper à 43% au cours des deux dernières décennies. La mise en œuvre du Plan Maroc Vert,  à partir de 2008, n’a rien pu faire et tel n’était pas son objectif du reste. C’est ce que dit l’IRES à sa manière dans son commentaire « Une accentuation, sur le long terme, de la dépendance extérieure en céréales en raison de l’augmentation de la population et de la fréquence élevée des sécheresses. Les marges importantes de progrès techniques, si elles étaient mobilisées, pourraient compenser largement les effets négatifs du changement climatique, notamment la dégradation des bases productives »

Le deuxième indicateur porte sur la vie en société. S’il faut se féliciter de l’attachement inébranlable des Marocains à la Nation dans toutes ses composantes, lequel attachement est à son niveau maximum, force est de relever les liens de méfiance qui  caractérisent les Marocains entre eux. Sur ce plan, on constate un manque de confiance qui se dégrade d’année en année et la prudence reste de mise.

Les domaines dans lesquels le pays enregistre des progrès sont heureusement plus nombreux que ceux dans lesquels il stagne ou recule.  Pour illustrer ces cas de réussite, on a choisi la sécurité du pays, et plus concrètement « l’indice global de terrorisme ». Le commentaire de l’IRES est on ne peut plus tranché : « Un positionnement international favorable du Royaume du Maroc au niveau de cet indice, traduisant son engagement actif dans la lutte contre le terrorisme et ses choix de société, axés sur l’ouverture et la promotion d’un Islam modéré et tolérant. En outre, la modernisation du dispositif sécuritaire national et la mise en place du Bureau Central des Investigations Judiciaires ont permis de renforcer davantage les capacités anticipatives du Maroc en matière de lutte contre le terrorisme et le crime organisé » (p.28). Bien sûr, on n’est jamais entièrement  à l’abri d’une menace terroriste. Et s’il y a un domaine où la veille doit être permanente c’est bien celui- là.

Ces cas présentés brièvement doivent inciter, espérons-le, à une lecture attentive dudit rapport et en premier lieu par les décideurs publics, les opérateurs économiques et les acteurs politiques.  Le gouvernement est particulièrement sollicité à en prendre connaissance pour se pencher sur les raisons du recul de l’efficacité de son action mis en exergue dans le document (p.59). 

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