Politique
RNI /PJD : Scandalisé, Akhannouch monte au créneau
Après la sortie du PJD, Aziz Akhannouch n’entend pas laisser Talbi Alami seul en proie aux attaques du PJD : « A partir d’aujourd’hui il n’est plus possible que le RNI se laisse prendre pour cible car les concitoyens ne comprendraient […] parce qu’au moment où nous considérons que le pays doit faire face [aux] défis » le débat est tiré vers le bas
Les contenus des débats de l’université d’été de la Jeunesse du RNI qui s’est tenu à Marrakech les 21 et 22 septembre continue de faire des vagues au sein de la majorité gouvernementale. Rachid Talbi Alami, membre du Bureau politique s’y est particulièrement fait remarqué en affirmant qu’à M’diq où le RNI vient de remporter les partielles, les citoyens avaient voté « contre ceux qui veulent détruire le pays », sous entendant les islamistes du PJD.
L’attaque du PJD
Le dirigeant rniste avait également laissé entendre qu’en n’obtenant pas aux dernières législatives la majorité qu’il souhaitait et qui lui permettrait de contrôler le pays, le PJD, qu’il a comparé à son homonyme turc, a dû revoir ses ambitions à la baisse et remettre à plus tard la phase deux de son plan pour la spoliation du pouvoir au Maroc. Talbi Alami a également indiqué que le RNI et ses militants se trouveront toujours sur le chemin des islamistes qui tenteraient d’usurper la légitimité dans ce pays.
Il n’en fallait pas plus pour que le secrétaire général adjoint du PJD, Slimane El Amrani s’en prenne à Talbi Alami considérant intolérable sa sortie. La réplique du second d’El Othmani très virulente dans sa forme s’est fait prévaloir de la positon de premier parti du Maroc, une première place somme toute relative si l’on se réfère au nombre de voix et au taux de participation, pour revendiquer une certaine inviolabilité.
On a cru un moment à l’apaisement lorsque le chef du gouvernement et secrétaire général du PJD à demander à ses militants de ne pas réagir à la sortie du ministre Rniste de la jeunesse et des sports en attendant la réunion du secrétariat général du parti, considérant certainement que la prise de positon de son adjoint était pour l’instant suffisante. Mais avant même le retour de Saâdeddine El Othmani qui se trouvait à New York aux Nations unies en tant que chef du gouvernement, le secrétariat général du PJD saisissait sa première réunion pour dénoncer en des termes peu amènes les propos de Rachid Talbi Alami qu’il qualifie de « flagrants » et « tendant à nuire » au parti des islamistes.
Akhannouch droit dans ses bottes
Par la voix de son président Aziz Akhannoch, qui n’entendait pas laisser Talbi Alami seul en proie aux attaques du PJD, s’est déclaré « sidéré par cette profusion de réactions surdimensionnées et inintelligibles qui ont pris pour cible un membre du bureau politique qui s’adressait à la jeunesse du parti dans le cadre des réunions du RNI et qui était, de fait, dans son rôle et dans son droit de s’exprimer quant aux choix économiques que notre pays pourrait ou devrait suivre ou éviter. »
Le chef de fil du RNI a considéré « inconcevable l’acte du bureau politique du PJD, parti à la tête de la coalition gouvernementale, qui est allé jusqu’à se fendre d’un communiqué de presse pour attaquer publiquement un membre du Bureau Politique du RNI. »
« Nous sommes scandalisés, a-t-il ajouté, parce que, au moment où nous considérons que le pays doit faire face à ses défis, que nous sommes tous appelés à répondre aux Appels Royaux portés par deux discours fondateurs qui nous ont tous mis devant nos responsabilités, voilà où certaines personnes veulent situer le débat ! »
Le RNI ne se laissera pas intimider
Aziz Akhannouch n’en reste pas là et fait la leçon aux islamistes en soulignant qu’il « s’attendait à des critiques ou des échanges sur des questions majeures soulevées par le RNI concernant le développement des secteurs sociaux au Maroc, les solutions à la problématique du chômage qui a pris des proportions endémiques ces 7 dernières années, mais nous voilà encore face à des tentatives de prise en otage des débats et d’occupation de la scène avec des tiraillements vides et stériles. »
Il précise par ailleurs que « le RNI est décidé à se concentrer sur ses priorités malgré toutes les tentatives de diversion. Et s’il fallait qu’il accorde de l’importance à ce genre de débat, il serait toujours en train d’attendre les explications du PJD sur les injures et les calomnies directes adressées par un membre de son bureau politique contre le RNI et ses membres.
« Nous avons souvent fait l’impasse sur des attaques non négligeables, non pas parce que nous les trouvons mineures mais pour sauvegarder un climat de travail qui permet au Maroc d’entamer ses vrais chantiers de développement au mépris de nos droits de réponse. »
Pour conclure, Aziz Akhannouch précise qu’à « partir d’aujourd’hui il n’est plus possible que le RNI se laisse prendre pour cible car les concitoyens ne comprendraient plus que nous encaissions autant de calomnies sans réagir et parce que les auteurs de ses attaques les portent avec tellement d’énergie et ne lésinent sur aucun moyen de propagande que ça en devient une obstruction à toute tentative de travail sérieux. »