Politique
RNI/PJD : Les esprit s’échauffent
Après l’énergique réplique du RNI, le chef du gouvernement ordonne à ses militants de s’abstenir de répondre au RNI en attendant la réunion de la direction du parti, estimant certainement que la réaction de son adjoint, S. El Omrani, était pour l’instant suffisante
Le secrétaire général du PJD, Saad Eddine El Othmani a demandé aux militants du parti de ne pas répondre « aux déclarations de monsieur Rachid Talbi Alami ».
Lors de l’ouverture de l’université d’été du RNI qui s’est tenue le 21 septembre dernier à Marrakech, le ministre de la jeunesse et des sports avait évoqué le PJD en affirmant qu’à M’diq où le RNI vient de remporter les partielles, les citoyens avaient voté « contre ceux qui veulent détruire le pays », sous entendant les islamistes.
Le dirigeant rniste avait également laissé entendre qu’en n’obtenant pas aux dernières législatives la majorité qu’il souhaitait et qui lui permettrait de contrôler le pays, le PJD, qu’il a comparé à son homonyme turc, a dû revoir ses ambitions à la baisse et remettre à plus tard la phase deux de son plan pour la spoliation du pouvoir au Maroc. Talbi Alami a également indiqué que le RNI et ses militants se trouveront toujours sur le chemin des islamistes qui tenteraient d’usurper la légitimité dans ce pays.
Pour bien comprendre ces propos, il faut les resituer dans la réplique du RNI à la campagne de dénigrement dont a été l’objet son président, Aziz Akhannouch. Les Rnistes soupçonnent, en vérité font plus que soupçonner, les islamistes d’avoir été derrière la campagne qui a ciblé leur président et fait comprendre au PJD qu’il était prêts à en découdre.
Le seul à avoir réagi violemment aux positions du RNI est le secrétaire général adjoint d’El Othmani, Slimane El Omrani qui, dans le langage hégémoniste propre au PJD, stigmatisé Talbi Alami et considéré intolérable sa sortie. Il a toutefois réaffirmé l’attachement du PJD à la charte de la majorité.
Slimane El Amrani avait également rappelé à Rachid Talbi Alami, dans un texte publié sur sa page facebook que c’est grâce au PJD qu’il avait été élu auparavant, en 2016, président de la chambre des représentants.
C’est sur ce qu’est intervenu le chef du gouvernement et secrétaire général du PJD pour ordonner à ses militants, sans désavouer son second, de s’abstenir de répondre au RNI en attendant que la direction du parti se réunisse pour débattre de la réaction à avoir. Une façon certainement de calmer le jeu et de gagner du temps pour étudier les tenants et les aboutissants de l’énergique réplique du RNI.