Politique
Sahara : Guterres réaffirme, Hilal démystifie, Ghali gesticule
Omar Hilale, Antonio Guterres, Ibrahim Ghali : Que le SG de l’ONU affirme que la situation au Sahara est calme n’est pas du gout du Polisario et derrière lui de l’Algérie. Il en faudrait beaucoup plus pour perturber A. Guterres.
Nations-Unies – Ce que dit Antonio Guterres sur la situation au Sahara mécontente Ibrahim Ghali, chef de file du Polisario, mais dans son rapport soumis à l’Assemblée générale, le Secrétaire général des Nations-Unies, Antonio Guterres, a réaffirmé que la situation au Sahara marocain reste marquée par “le calme”, coupant court encore une fois aux allégations fallacieuses des séparatistes sur la situation dans les Provinces du Sud du Royaume. Dans une réaction désespérée, Ibrahim Ghali a adressé au patron de l’ONU une lettre où il lui dit son amertume face à la réaffirmation du constat onusien sur la situation au Sahara, calme malgré les gesticulations des milices séparatistes à Guergarate, Mais Antonio Guterres signe et persiste. Omar Hilal, représentant permanent du Maroc à l’ONU saisit l’occasion de la réunion ministérielle virtuelle du Mouvement des non-alignés (MNA), tenue vendredi sous le thème "65 ans après Bandung" pour démystifier les assertions d’Alger sur le Sahara. Récapitulation :
Dans le document du secrétaire général de l’ONU, qui couvre la période du 1er juillet 2019 au 31 août 2020 et fait la synthèse des deux derniers rapports présentés au Conseil de sécurité par le Secrétaire général sur la situation au Sahara marocain, M. Guterres met aussi en relief les investissements du Maroc dans ses Provinces du Sud en citant, notamment, la construction d'un nouveau port à environ 70 kilomètres au nord de Dakhla.
Comme en atteste le Secrétaire Général de l’ONU, les investissements du Maroc dans son Sahara se poursuivent et se renforcent, particulièrement depuis le lancement par le Roi Mohammed VI du Nouveau modèle de développement des Provinces du Sud, en novembre 2015.
Cet essor économique que connait le Sahara marocain est accompagné par le renforcement et la consécration juridique de la pleine souveraineté du Maroc sur ses Provinces du Sud, à travers l’adoption de deux lois actualisant les limites des eaux territoriales du Royaume et y incluant les côtes du Sahara marocain. Ce développement fondamental majeur n’a pas échappé au chef de l’ONU qui l’a mis en relief dans ce rapport : "le 22 janvier, la Chambre des Représentants du Maroc a adopté deux lois mettant à jour les limites de ses eaux territoriales et de sa zone économique exclusive qui ont inclus les eaux au large des côtes du Sahara".
Les reconnaissances diplomatiques
Le document mentionne également les inaugurations historiques des Consulats généraux par dix pays africains dans les villes de Laâyoune et Dakhla. A cet égard, M. Guterres a noté qu’« entre le 18 décembre 2019 et le 12 mars 2020, le Burundi, la République centrafricaine, les Comores, la Côte d'Ivoire, Djibouti, le Gabon, la Gambie, la Guinée, le Liberia et São Tomé et Príncipe ont inauguré des consulats généraux à Laâyoune ou Dakhla ».
En effet, l’ouverture de ces représentations diplomatiques africaines au Sahara marocain est l’illustration de la vision Royale pour faire des Provinces du Sud un trait d'union entre le Maroc et son prolongement africain. Elles constituent également la confirmation de la reconnaissance par la communauté internationale, particulièrement les pays africains, de la souveraineté du Maroc sur ses Provinces du Sud.
Evoquant, par ailleurs, le processus politique, le Secrétaire général de l'ONU a réaffirmé les fondamentaux de la solution politique à ce différend régional, tels que préconisés par le Conseil de Sécurité dans toutes ses résolutions depuis 2007.
Le SG de l’ONU a souligné que le Conseil de sécurité examine la situation concernant le Sahara marocain « dans le cadre des questions relatives à la paix et à la sécurité », sous le Chapitre VI de la Charte de l’ONU relatif au règlement pacifique des différends.
Il a ajouté que le Conseil appelle de ses vœux, dans ses résolutions successives, à «une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable”, précisant que «le 30 octobre 2019, le Conseil de Sécurité a adopté la résolution 2494» par laquelle il a souligné la «nécessité de parvenir à une solution politique, réaliste, pragmatique, durable et basée sur le compromis» à la question du Sahara marocain. Cette résolution a consacré, à l’instar de toutes celles adoptées depuis 2007, la prééminence de l’Initiative d’autonomie comme seule et unique solution au différend régional sur le Sahara marocain.
Cette résolution, et celles qui l’ont précédée, a, en outre, établi le rôle de l’Algérie en tant que principale partie au différend régional sur le Sahara marocain, étant citée cinq fois dans cette résolution, au même titre que le Maroc.
M. Guterres a, également, mis en relief l’élan politique créé par le processus de tables rondes lancé par l’ancien Envoyé Personnel, Horst Köhler, avec la participation de toutes les parties prenantes à la question du Sahara marocain, et qui constitue la seule voie pour la poursuite du processus politique exclusivement onusien.
Les engagements royaux en vue d’une solution
Dans ce cadre, il a noté que « l’Envoyé Personnel Horst Köhler a été en mesure de rétablir une dynamique et un élan bien nécessaires au processus politique, notamment à travers le processus de tables rondes qui a réuni le Maroc, le Polisario, l’Algérie et la Mauritanie», insistant «qu’il est essentiel que la continuité de ce processus politique ne soit pas perdue » et réitérant son «engagement pour la nomination d’un nouvel Envoyé Personnel pour construire sur les progrès réalisés » dans le processus de tables rondes.
Le Secrétaire Général des Nations Unies a, en outre, rappelé les fondamentaux de la position marocaine sur la question du Sahara marocain. A cet effet, M. Guterres a consacré un passage de son rapport au discours Royal du 6 novembre 2019, à l’occasion du 44éme anniversaire de la glorieuse Marche Verte, indiquant que SM le Roi Mohammed VI a souligné que le Maroc "continuera à œuvrer avec sincérité et bonne foi, conformément au processus politique exclusivement onusien et aux résolutions du Conseil de sécurité, pour parvenir à une solution politique, réaliste, pragmatique et consensuelle".
Le chef de l’ONU a également souligné que le Roi "a ajouté que la proposition d’Autonomie du Maroc de 2007 est la seule voie possible pour parvenir à un règlement, dans le respect total de l’unité nationale et de l’intégrité territoriale du Royaume".
Dans un autre passage, M. Guterres a noté que le Souverain a aussi réaffirmé, dans le discours Royal prononcé le 29 juillet 2019 à l’occasion de la Fête du Trône, l’engagement du Maroc vis-à-vis du processus politique au Sahara marocain, sous l’égide exclusive de l’ONU, et souligné qu’aucun règlement n’était possible en dehors de la souveraineté pleine et entière du Maroc et en dehors de l’initiative d’autonomie.
La coopération FAR - MINURSO
Antonio Guterres s’est félicité de la pleine et entière coopération du Maroc avec la MINURSO.
En effet, le Secrétaire général a fait part de sa pleine satisfaction au sujet de la coopération avec les Forces Armées Royales (FAR), notamment pour l’excellent niveau d’échanges dans le cadre du mécanisme bilatéral de travail et de coordination qui regroupe les FAR et la MINURSO, ce qui a permis de résoudre un nombre important de questions en suspens.
De même, le Secrétaire général de l’ONU a hautement loué la coopération du Maroc avec la MINURSO, durant la période difficile de la pandémie du Covid-19. Grace aux mesures adoptées par les autorités marocaines, «aucun cas n’a été rapporté parmi le personnel de la MINURSO», a-t-il noté.
Par ailleurs, concernant la situation des droits de l’Homme, le Secrétaire général a épinglé, une nouvelle fois, les dirigeants du Polisario pour les violations graves et systématiques des droits de l’Homme dans les camps de Tindouf, en Algérie.
M. Guterres a, ainsi, énuméré les nombreux rapports reçus par le Haut-Commissariat aux Droits de l’Homme (HCDH), concernant le recours massif et à grande échelle, par le Polisario, aux "harcèlements, arrestations et mauvais traitements de blogueurs, de médecins et d'infirmières" dans les camps de Tindouf.
Le rapport précise que ces violations graves se sont multipliées ces derniers mois contre tous ceux "qui s’employaient à enregistrer les cas de COVID-19 dans les camps de Tindouf". Cette nouvelle vague de répression exercée par le Polisario n’est qu’un exemple récent des violations massives et continues par ce groupe armé séparatiste, pour faire taire les voix des dissidents, blogueurs, journalistes, activistes et toute personne qui contredit le despotisme de ses dirigeants.
Ces violations ont, cette fois-ci, visé le corps médical et les activistes des droits de l’Homme qui n’ont fait que mettre à nu les falsifications des informations du Polisario au sujet de la pandémie de COVID-19, et dénoncer sa propagation alarmante parmi les populations séquestrées dans les camps de Tindouf, dépourvues de toute protection et liberté de circulation, de mouvement, d’association, d’expression et de rassemblement.
Dans ce document, le chef de l’ONU a alerté l’Assemblée générale, de manière ferme et déterminée, sur les multiples violations du cessez-le-feu, des Accords militaires et des résolutions du Conseil de Sécurité commises par le Polisario.
57 violations majeures
Durant la période couverte par le rapport, le chef de l’ONU a fait état d’une intensification gravissime des violations commises par le groupe armé séparatiste.
En effet, le Secrétaire Général a relevé, dans son dernier rapport soumis au début du mois au Conseil de sécurité, 57 violations majeures de la part des séparatistes, ainsi que plus de 1000 violations individuelles. Des chiffres inédits dans les annales des Nations-Unies. Outre leur nombre, la gravité de ces violations est également sans précèdent, enjoignant au groupe séparatiste de les résoudre immédiatement.
M. Guterres revient aussi sur les violations et provocations par le Polisario et ses repris de justice dans la zone tampon de Guergarate, en y maintenant la présence d’éléments armés et en procédant au blocage du passage entre le Maroc et la Mauritanie.
Ces violations constituent un défi à l’autorité du Secrétaire Général de l'ONU qui a, à maintes reprises, y compris le 27 septembre 2020, enjoint au Polisario de respecter la liberté de circulation des biens et des personnes dans la zone de Guergarate. Dans ses résolutions 2414, 2440, 2468 et 2494, le Conseil de Sécurité avait exprimé ses préoccupations quant à la présence du groupe armé séparatiste dans la zone tampon de Guergarate et exigé son retrait immédiat.
Omar Hilale démystifie les allégations d’Alger
La réunion ministérielle virtuelle du Mouvement des non-alignés (MNA), tenue vendredi sous le thème "65 ans après Bandung", a été un moment de démystification par l’ambassadeur, Représentant permanent du Maroc auprès de l’ONU, Omar Hilale, des allégations fallacieuses du représentant de l’Algérie sur le Sahara marocain.
En réponse à la déclaration biaisée et hostile du responsable algérien, l’ambassadeur Omar Hilale a rappelé que le Sahara marocain est une question de souveraineté nationale et d'intégrité territoriale du Royaume, affirmant que le Maroc a exercé son droit inaliénable à l'intégrité territoriale et a récupéré ses provinces sahariennes en 1975, à la faveur de l'Accord de Madrid et conformément à la pratique des Nations-Unies.
Le diplomate marocain a souligné qu’en ces temps de COVID-19, qui appellent à la solidarité, "le Maroc aurait voulu que les participants cessent d’attaquer l’intégrité territoriale et la souveraineté de leur voisin", ajoutant que "le respect de l'intégrité territoriale est un principe cardinal pour le Maroc et le Mouvement des non-alignés et qu’il ne doit pas être utilisé à géométrie variable".
M. Hilale a noté que le Maroc, qui a choisi la voie du dialogue, est pleinement engagé dans le processus politique exclusif onusien sur ce différend régional, sur la base des résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU adoptées depuis 2007.
"Le processus politique a connu une dynamique positive, initiée par l'ancien Envoyé personnel, Horst Köhler, à travers la tenue de deux tables rondes à Genève, avec la participation du Maroc, de l'Algérie, de la Mauritanie et du Polisario", a souligné l’ambassadeur Hilale, insistant que les résolutions 2440, 2468 et 2494 du Conseil de sécurité ont établi l'Algérie en tant que partie principale à ce différend régional et lui ont demandé de contribuer de bonne foi au processus.
M. Hilale a ajouté que la résolution 2494 du Conseil de sécurité, a "consacré le processus des tables rondes comme la seule voie pour parvenir à une solution politique à ce différend régional".
L’initiative marocaine et la solution politique
L’ambassadeur a aussi réitéré que l'Initiative marocaine d'autonomie est l'incarnation même de la solution politique, réaliste, pragmatique et durable basée sur le compromis, préconisée par le Conseil de sécurité.
"Cette initiative est conforme au droit international et reste la seule et unique voie pour la résolution finale de ce différend régional dans le cadre de la souveraineté, l'intégrité territoriale et l'unité nationale du Royaume du Maroc", a-t-il insisté.
S’agissant de la situation des populations séquestrées dans les camps de Tindouf, en Algérie, M. Hilale a attiré l’attention des représentants des 120 Etats membres du MNA, sur les différentes violations et abus des droits fondamentaux dont elles sont victimes. A cet égard, il a mis l’accent sur l'obligation qui incombe au pays hôte, l’Algérie, de permettre au Haut-Commissariat des Nations-Unies pour les réfugiés de procéder à l'enregistrement de ces populations, conformément au droit international humanitaire, y compris la Convention des Nations Unies sur les réfugiés de 1951.
Le diplomate marocain a fustigé le détournement de l’aide humanitaire dans les camps de Tindouf, que l'Office européen de lutte antifraude (OLAF), le HCR et le PAM ont confirmé, dans leurs rapports d'enquête. Ces rapports, a-t-il précisé, ont confirmé des détournements à grande échelle, depuis plusieurs décennies, de l'aide humanitaire destinée aux camps de Tindouf, et l'implication dans ces détournements, du Polisario et des responsables locaux, pour leur enrichissement personnel et frauduleux.
En outre, il a mis l’Algérie devant ses responsabilités en déclarant que le pays hôte ne peut nullement déléguer ses obligations sur son territoire à un groupe séparatiste armé, ayant des liens avérés avec le terrorisme international. Et de souligner que le pays hôte assume la pleine responsabilité des violations gravissimes dans les camps de Tindouf, comme l'ont confirmé le Secrétaire général des Nations Unies et les organes des droits de l'Homme, y compris le Comité des droits de l'Homme et le groupe de travail sur la détention arbitraire.