Politique
Sahara: l’approche réaliste du Conseil de sécurité
La délégation marocaine conduite par le ministre des AE marocain à la table ronde sur le Sahara à Genève décembre 2018.
Par Naoufal Enhari (MAP avec Quid)
Nations-Unies – Avec l'adoption par le Conseil de sécurité de la résolution 2548 sur la question du Sahara, qui intervient, hasard du calendrier, à la veille de la célébration du 45-ème anniversaire de la Marche Verte, l'instance exécutive des Nations-Unies a réaffirmé une nouvelle fois la pertinence de la position marocaine et la consécration des paramètres fondamentaux de la solution politique à ce différend régional.
Dans cette nouvelle résolution, le Conseil de sécurité réaffirme que la solution à ce différend régional doit impérativement être politique, réaliste, pragmatique, durable et basée sur le compromis. Ce qui confirme, de nouveau, que le Conseil de Sécurité, et l’ONU dans son ensemble, ont définitivement enterré tous les plans désuets, datant d’avant 2007.
Le Conseil de sécurité de l'ONU a ainsi conforté, pour la quatorzième année de suite, la prééminence de l’initiative d’autonomie, présentée par le Royaume le 11 avril 2007, en se félicitant des efforts "sérieux et crédibles" du Maroc, incarnés par cette initiative, qui est conforme au droit international, tient pleinement compte des spécificités de la région du Sahara marocain et octroie aux populations de cette région de très larges prérogatives dans tous les domaines.
Il s’agit ici d’une constance de la démarche du Conseil de sécurité dans la préservation des acquis du Maroc, notamment son initiative d’autonomie comme base de toute solution politique, ainsi que dans la réaffirmation des paramètres de réalisme, de pragmatisme et de compromis qui caractérisent l’initiative marocaine.
Et comme le Maroc l’a réaffirmé à maintes reprises, l’autonomie, dans le cadre de l’intégrité territoriale et la souveraineté nationale du Royaume, demeure la seule et unique solution à ce différend régional.
Cette position se trouve aussi confortée par un soutien international constant, tel qu’exprimé par plusieurs pays, notamment membres permanents du Conseil de sécurité, qui ont réitéré à l'occasion de l’adoption de la résolution 2548 leur appui à l'initiative marocaine d’autonomie.
De même, la résolution du Conseil de sécurité consacre, une nouvelle fois, l’Algérie comme partie principale au processus visant à aboutir à "une solution politique, réaliste, pragmatique et durable" à la question du Sahara sur la base du compromis.
Le texte de la résolution 2548 cite dans sens l’Algérie à cinq reprises, alors que ce pays n’était pas du tout évoqué dans les résolutions antérieures à 2017. C’est une inflexion majeure qui s’est opérée à cette date.
L'instance exécutive des Nations-Unies appelle, donc, l’Algérie à assumer un rôle à la hauteur de son implication politique, diplomatique, militaire et humanitaire dans ce différend régional. Car, pour le Maroc comme pour la réalité du terrain, aucun processus politique n'est envisageable sans l'implication effective et constructive de ce pays.
La résolution du Conseil s’est aussi félicitée du nouvel élan impulsé par les tables-rondes entre le Maroc, l’Algérie, la Mauritanie et le Polisario, réaffirmant ainsi la consécration de ces tables-rondes comme seul processus visant à aboutir à une solution politique consensuelle au différend régional sur le Sahara marocain.
Les Quinze du CS ont salué le nouvel élan créé par les deux tables-rondes sur la question du Sahara, tenues en décembre 2018 et en mars 2019 à Genève à l’initiative de l’ancien envoyé personnel du Secrétaire général de l’ONU, Horst Köhler, tout en saluant "l’engagement" du Maroc à s’inscrire dans le processus politique onusien de "manière sérieuse et respectueuse".
La résolution note également que l’ancien envoyé personnel avait convenu avec le Maroc, l’Algérie, la Mauritanie et le Polisario de tenir une nouvelle rencontre "selon le même format" des tables-rondes de Genève, et a appelé le prochain envoyé personnel à construire sur les progrès réalisés par son prédécesseur dans le cadre du processus des tables rondes et, donc, à commencer là où M. Köhler s’est arrêté.