Politique
ZLECA : Le nouveau casse-tête de la diplomatie marocaine
Le Maroc a pris part, ce lundi 19 mars à Kigali, à la réunion du conseil exécutif du sommet extraordinaire de l’Union Africaine (UA) dédiée à la Zone de Libre Echange Continentale Africaine (ZLECA)
Mohcine Jazouli, ministre délégué chargé de la coopération africaine auprès du ministre des affaires étrangères et de la coopération internationale, a représenté le royaume à cette réunion. Cette dernière avait pour objectif de préparer la signature par les pays africains du traité de la ZLECA.
De son côté, comme à son habitude, le Polisario n’a pu s’empêcher de faire des déclarations concernant la zone de libre-échange dont le protocole et le lancement devraient être signés ce mercredi 21 mars.
Ainsi le supposé « ministre des affaires africaines » du Polisario, Hamdi Khalil Miyara, a annoncé que le protocole en question comprendrait des articles sur le marquage de l’origine des produits, une condition stricte pour leurs commercialisations dans l’espace ZLECA. Il s’est également félicité que des pays de l’UA aient appuyé la requête de son mouvement d’insister sur le respect des droits des peuples et Etats à gérer leurs ressources économiques.
De son côté, le Maroc s’inquiète plutôt des modalités de la zone économique avec les produits originaires du Sahara.
Brahim Ghali avait envoyé, le 10 mars dernier, un message à Paul Kagamé (président de l’UA), sollicitant l’aide de l’Union pour persuader les Etats membres de l’UE de faire appliquer le jugement de la CJUE sur l’accord de pêche de 2014 entre Rabat et Bruxelles.
Pour rappel, la zone de libre-échange continentale africaine vise à augmenter le commerce intra-africain de 35 milliards de dollars par an pour atteindre les 52% en 10 ans. L'établissement de cette zone se traduira par la création d'un marché africain commun de biens et de services de 1,2 milliard de consommateurs et la réalisation d'un Produit intérieur brut (PIB) de 2,5 billions de dollars.
Cependant, le président du Nigéria, Muhammad Buhari avait annoncé, dimanche dernier, que son pays ne participerait pas à l’accord de libre échange de l’UA. Cette décision a créé une surprise générale mais un communiqué de la présidence nigériane avait précisé que : « le président ne voyagera plus vers Kigali pour cet événement parce que certains actionnaires nigérians ont fait savoir qu'ils n'ont pas été consultés ».