Au Maroc, le diagnostic précoce devrait être une priorité

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couv-hopital La journ?e mondiale de lutte contre le cancer est organis?e demain, le 4 f?vrier. Un chiffre qui donne froid dans le dos. Selon l?Organisation mondiale de la sant?, entre 2005 et 2015, le cancer aura fait 84 millions de morts de par le monde. A l?occasion de la journ?e mondiale de lutte contre le cancer organis?e tous les 4 f?vrier, l?OMS dresse comme tous les ans le triste constat d?une maladie qui continue de tuer et en appelle ? ??une lutte p?renne et efficace du cancer sans in?galit?s g?ographiques ni sociales??. Au Maroc, et les canc?rologues sont prompts ? le reconna?tre, on revient de loin. Si le cancer continue d??tre tabou, la prise en charge de la maladie est en constante ?volution. Deux registres du cancer ont vu le jour ? Rabat et ? Casablanca mettant ainsi ? jour des ?donn?es ?pid?miologiques pr?cises, rigoureuses et fiables cruciales pour l??laboration de strat?gies de d?pistages. Chez nous, un homme sur sept et une femme sur huit ??g?s de 0 ? 74 ans risquent d??tre atteints d?un cancer. En 2020, le nombre de cancers va conna?tre une augmentation de 45% au Maroc. Ce sont les hommes qui en seront le plus touch?s. ?Les personnes de sexe masculin ?affect?es par cette pathologie vont subir une progression de 47% contre 43% pour les femmes. A Rabat par exemple et selon les chiffres du registre, 2473 nouveaux cas de cancers ont ?t? enregistr?s entre 2006 et 2008. Les personnes qui ont d?couvert leur maladie durant cette p?riode ont un ?ge moyen de 62 ans pour les hommes et de 54 ans pour les femmes. ?Dans la capitale ?et ?c?est le cas ? travers le Maroc- le cancer du poumon vient au premier rang chez les hommes (19%) suivi du cancer de la prostate (15,5). Le cancer du poumon est 10 fois plus fr?quent chez l?homme que la femme. ?Son incidence chez le patient de sexe masculin augmente nettement avec l??ge et au moins la moiti? des cas sont ? des stades avanc?s au moment du diagnostic Pour le chirurgien canc?rologue ?et membre du conseil du registre des cancers de Rabat, Abdelilah Souadka, un tel registre est un axe nodal dans l?action de lutte contre le cancer. En la mati?re, explique-t-il, le Maroc revient de loin. ??Il faudra attendre l?engagement d?une princesse dans la lutte contre le cancer pour que les choses, les perceptions, les priorit?s changent. Je suis prompt d?ailleurs ? le dire?: l?association Lalla Salma de lutte contre le cancer a donn? un coup de fouet salutaire ? la prise en charge tant m?dicale qu?humaine de toutes ces personnes atteintes de cette maladie. Des centres anti-cancers ont ?t? ?difi?s, des maisons ont ouvert leurs portes, une meilleure prise en charge est assur?e, surtout en direction des plus d?munis ne jouissant d?aucune couverture m?dicale. Le cancer est enfin devenu probl?me de sant? publique et, surtout, sa prise en charge s?inscrit au rang de priorit頻 soutient-il. Ce qui reste ? faire?: Un centre pour chaque r?gion Et m?me si en termes de lutte contre le cancer le Maroc revient de loin, des probl?mes majeurs continuent ? se poser dans la prise en charge de cette maladie. ?Cet oncologue de la place ?voque l?importance de la proximit? pour venir ? bout de ce fl?au qu?est le cancer. ??Sous l?impulsion de la fondation Lalla Salma, des centres r?gionaux anti-cancers ont ?t? construits. Ils ne sont pas suffisants. Des r?gions enti?res ne sont pas couvertes et ?chappent ? la politique de lutte contre le cancer. Il s?agit de r?gions comme Tanger, le Sahara ou encore le Gharb. En fait, pour une prise en charge p?renne et efficace des malades atteints de cancers, il est important d?avoir un centre anti-cancer par r?gion. Et un tel centre doit comprendre les trois armes th?rapeutiques que sont la chirurgie, la chimioth?rapie et la radioth?rapie. La proximit? suppose ?galement la consultation avanc?e dans chaque r?gion avec le d?placement des m?decins du centre dans les douars et les localit?s recul?es et enclav?es de la r?gion ? laquelle appartient le centre anti-cancer??, propose ce m?decin sp?cialiste. La sensibilisation et l?information sont des piliers importants dans la guerre men?e contre le cancer. De l?avis des blouses blanches mobilis?es dans la lutte contre cette maladie, les campagnes de sensibilisation n?atteindront pleinement leur objectif que si elles touchent le milieu rural, les r?gions d?sh?rit?es, les zones d?senclav?es. ?Dans ce sens, ?le diagnostic pr?coce doit ?tre une priorit?. Quant au d?pistage, il faut surtout ?le d?velopper dans les services de maternit?, surtout que le cancer du col ut?rin est le deuxi?me cancer chez les Marocaines??, d?clare cet ancien de l?Institut National d?Oncologie, INO. Reste enfin l??pineuse question de la th?rapeutique. ?Au Maroc, la prise en charge du cancer est, soutiennent les canc?rologues, confront?e ? la pression du lobby pharmaceutique international. ???Si les deux armes th?rapeutiques que sont la chirurgie et la radioth?rapie sont ? notre port?e, la chimioth?rapie est malheureusement une affaire de lobbying de laboratoires pharmaceutiques internationaux??, confie ce chimioth?rapeute avant d?inviter les pouvoirs publics ? r?fl?chir ? ce que fait l?Inde en mati?re de g?n?riques.

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