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Bien que le ph?nom?ne de l?immigration soit visible au Maroc, celui des migrants mineurs qui d?barquent au pays non accompagn?s est peu connu.
La journ?e mondiale des droits de l?enfant ?tait c?l?br?e hier. Une occasion pour revenir sur un ph?nom?ne m?connu?: les enfants non accompagn?s issus de l?immigration. Ces mineurs isol?s errant dans la nature sans aucune protection sont dans une situation pr?caire et sont laiss?s ? leur sort. Le fait qu?ils soient seuls et sans famille dans un pays ?tranger sans supervision et sans soins engendre chez eux une r?elle souffrance psychique, sociale et psychologique. La plupart d?entre eux, du fait de leur isolement, sont vuln?rables aux violences, aux exploitations de tout genre et peuvent m?me ?tre victimes de r?seaux de traite. Un vrai probl?me. Malgr? cela, le plus sid?rant est qu?il n?ya malheureusement actuellement aucun dispositif ni dans le cadre l?gal ni dans le cadre associatif qui s?att?le s?rieusement ? cette question et qui vise ? am?liorer les conditions de ces enfants.
L?organisation Caritas qui ?uvre pour l?accueil et l?accompagnent des migrants au Maroc tente tant bien que mal avec le peu de moyens dont elle dispose de s?occuper de ces mineurs non accompagn?s (?g?s de 4 ? 18 ans). L?association, qui ne peut s?occuper que d?un nombre d?enfants limit? et seulement ceux qui d?ambulent dans la capitale et ses alentours, les re?oit ainsi au CAM (centre d?accueil des migrants) et tente de faciliter leurs acc?s ? certaines formations sp?cialis?es et ? l??ducation non-formelle.
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De mani?re g?n?rale, les enfants ne sont pas consid?r?s comme ?irr?guliers? car la loi ne les oblige pas ? d?tenir un titre de s?jour, mais leur permet d?en demander un, ? condition qu?ils soient accompagn?s d?un de leurs parents en situation r?guli?re ou qu?ils poursuivent des ?tudes. Il existe donc un ??vide?? juridique concernant les mineurs non accompagn?s. C?est la raison pour laquelle Caritas a tent? depuis peu des d?marches afin qu?ils puissent b?n?ficier de l?op?ration de r?gularisation mais sans succ?s pour le moment.
En effet, comme le note Chlo? Faouzi, membre de cette organisation, ??
l'absence de toute documentation sur le sol marocain les expose de fait au risque d'arrestation, et de fa?on globale limite leur acc?s aux droits. C'est la raison pour laquelle, par mesure de protection, la possibilit? d'obtenir un titre de s?jour ou titre de circulation repr?senterait un minimum dans un pays o? aucun dispositif sp?cifique n'est mis en place pour leur prise en charge et le respect de leurs droits (h?bergement, ?ducation, formation, sant? etc?)? et ajoute
??? titre exp?rimental, quelques jeunes ont pu d?poser une demande de titre de s?jour au bureau des ?trangers charg? de la r?gularisation ? Rabat. La commission d'examen des demandes s'est montr?e tr?s pr?occup?e par leur situation et esp?re pouvoir formuler des recommandations ? la fin de l'op?ration concernant les MNA.?Nous esp?rons que le nouveau cadre l?gal en pr?paration prendra en compte leur situation??.
L?association accompagne en ce moment une soixantaine d?enfants non accompagn?s. Selon une ?tude r?alis?e en 2012 par Caritas-Rabat, 74% des mineurs re?us au centre sont des mineurs isol?s et sont le plus souvent des gar?ons. Les filles repr?sentent ? peu pr?s un quart des mineurs accueillis. La tranche d??ge la plus repr?sent?e est celle des 16-18 ans, qui correspond ? 58 % des mineurs accueillis
, avec une moyenne d??ge de 17 ans. La tranche d??ge des 13-15 ans repr?sente quant ? elle presque un quart des mineurs accueillis, soit 22%, avec une moyenne d??ge de 14 ans et demi. La tranche d??ge des 9-12 ans est la moins repr?sent?e.
La plupart de ces enfants sont issus de pays subsahariens tels que le Congo RDC (24%), la C?te d?ivoire (21%), le Cameroun (18%), le Mali et la Guin?e Conakry (12%) ainsi que le Congo Brazzaville et le Nig?ria (3%).