Le développement rural n’est pas qu’une question de crédits !!

5437685854_d630fceaff_b-

1
Partager :

couv-campagn

* Ing?nieur Agronome, Ing?nieur en Chef du G?nie Rural,?Ancien Directeur des ORMVA de Ouarzazate, de la Moulouya et du Gharb ancien Directeur de la SOGETA,??ancien PDG du Bureau d?Etudes ADI, ancien consultant de la Banque Mondiale (1984-1985 sur la R?habilitation de l?Office du Niger au Mali), ancien Gouverneur et Wali de commandement, Ahmed Arafa a ?t? aussi Secr?taire G?n?ral du Minist?re de l?Int?rieur e consultant de l?Union Europ?enne (2007-2008 sur le Jumelage Institutionnel pour la R?gion de l?Oriental au Maroc). Il est actuellement Vice-pr?sident du Think-Thank ??Global Local Forum?? (GLF)?: le Dialogue des Territoires.

Voil? exactement huit ans que le ??d?veloppement rural?? a disparu du fronton du Minist?re de l?Agriculture et ne figure pas explicitement parmi les attributions de ce dernier, sans que personne ne s?en soit inqui?t?.

Sa Majest? le Roi Mohamed VI, dans son important discours du 20 Ao?t dernier, est venu, heureusement, rappeler, avec force et ? tous, que le monde rural, plaines et montagnes sans distinction, reste toujours ? la tra?ne du d?veloppement du pays et qu?il est urgent de s?en pr?occuper pour mettre fin ? l?oubli dont il est l?objet, ? l?isolement, l?enclavement et la pr?carit? dont il est victime.

En r?ponse au discours Royal, le gouvernement, plut?t que de ??verser dans la controverse?? (au sujet de l?utilisation des cr?dits ouverts par la Loi des Finances au titre du d?veloppement rural), devait renforcer l?espoir que le discours Royal a fait na?tre chez les Marocains, en g?n?ral, et les populations du monde rural en particulier. Au lieu, donc, de privil?gier le???contenant??, c?est-?-dire l?enveloppe budg?taire, il se devait de se pr?occuper, en priorit?, du???contenu ??, ? savoir?: la strat?gie ? adopter, les programmes et les op?rations ? r?aliser, leur faisabilit? et les modalit?s de leur mise en ?uvre sur le terrain avec, pour buts essentiels, le bon ciblage des objectifs, l?efficacit? n?cessaire pour l?obtention des r?sultats, l?efficience souhaitable dans l?utilisation des moyens, mais, aussi et surtout, la parfaite coordination entre les nombreuses interventions sectorielles que n?cessite le d?veloppement rural?!!

A cet ?gard, si l?on veut bien se pr?occuper de savoir ce que sont?les attentes du monde rural, on arrive vite ? la conclusion que ces populations ont besoin de d?senclavement, de couvertures scolaire et sanitaire de qualit?, d??quipements en eau potable et en ?lectricit?, en plus du soutien et de l?assistance aux activit?s agricoles et ? la valorisation de leurs produits et donc du revenu des agriculteurs. Le d?veloppement rural va donc n?cessiter concertation, conjugaison des interventions et regroupement des programmes sectoriels en ??grappes de projets compl?mentaires?? ? r?aliser dans une parfaite coordination pour obtenir l?impact optimal au profit des populations b?n?ficiaires.

La s?cheresse de 2001 et les programmes mis en ?uvre pour lutter contre ses effets, doivent r?veiller notre m?moire au moment o?, enfin, un programme pluri-annuel est envisag? au profit du monde rural pour nous rappeler qu?en 2001, aussi, le r?flexe des diff?rents d?partements minist?riels a ?t? de chercher ? ??domicilier?? les cr?dits au niveau de leurs services centraux ? Rabat, sans se pr?occuper de savoir si les cr?dits vont ?tre en ad?quation avec les besoins du terrain, ni si les projets pour satisfaire ces besoins existent, ni si les conditions de r?alisation des dits projets sont r?unies.

En fin de compte, le bon sens a fini par pr?valoir, conduisant ? la sage d?cision de d?l?guer les cr?dits au ??terrain??, les responsables de ce dernier ?tant plus ? m?me d?arr?ter les priorit?s, d?op?rer les arbitrages n?cessaires, de choisir les programmes et les projets ad?quats et les faire ex?cuter localement, au moindre co?t, en faisant travailler les entreprises locales, contribuant ainsi ? leur renforcement et, dans, une certaine mesure, au d?veloppement local.

Ce bon sens doit pr?valoir, ? nouveau, ? l?occasion de la mise ne ?uvre du ??programme de d?veloppement rural 2016-2020??, pour, au moins, la triple raison?:?i/?que les cr?dits du d?veloppement rural doivent permettre le lancement d?un large spectre d?interventions et de projets sectoriels,?ii/?que 11 milliards de dirhams par an peuvent s?av?rer, malgr? tout, insuffisants pour faire face aux d?ficits de d?veloppement cumul?s dans le monde rural depuis des d?cennies,?iii/?mais que la ??consommation?? de ces 11 milliards de dirhams, pour la r?alisation de projets r?partis entre plusieurs d?partements minist?riels et sur plus de la moiti? du territoire national, va s?av?rer difficile, ? fortiori si cela est fait ? partir de Rabat?!!

Les modalit?s d?ex?cution du programme de lutte contre les effets de la s?cheresse de 2001-2002 doivent pouvoir inspirer le gouvernement dans les dispositions envisag?es pour le lancement et la mise en ?uvre du programme 2016-2020 de d?veloppement rural, moyennant une adaptation au contexte actuel o? l?urgence ne s?impose pas, o? l?action n?est pas ponctuelle, mais s?inscrit dans le moyen terme, voire un plus long terme.

Le bon sens et la sagesse devraient, cette fois encore, ? l?occasion de la mise en ?uvre de ce programme historique, l?emporter sur d?autres consid?rations qui ont pr?valu dans le cas du programme de lutte contre les effets de la s?cheresse de 2001 et, parmi ces consid?rations, la proximit? des ?ch?ances ?lectorales de 2002?!!!!

lire aussi