Mustapha El Khalfi, ministre de la communication a admis que les ?volutions technologiques obligent ? prendre en compte de l'expansion mondiale des m?dias (plus de 100 cha?nes religieuses arabes, 70 cha?nes d'information et 300 cha?nes g?n?ralistes s?abattent chaque jour sur les Marocains. Il a r?it?r? la volont? du ?gouvernement marocain de renforcer le service public de l'information.

Mais pour faire face ? cette invasion, il ne suffit pas de renforcer le secteur public de l?audiovisuel, mais de consolider l?audiovisuel marocain en lib?ralisant le secteur et en permettant enfin aux priv?s d?entrer sur ce march?. Pendant longtemps, me Maroc a fait figure de pionnier en mati?re de lib?ralisation de ce secteur, m?me si elle ne fut qu?en demi teinte puisqu?elle s?est limit? ? la radio.

La HACA, autorit? de r?gulation a bien tent? de mettre en place deux nouvelles chaines de t?l?vision priv?es. Mais l?op?ration s?est termin? dans le cafouillage sans qu?aucun projet ne pointe ? l?horizon. Depuis c?est l?hibernation.

Bien s?r le gouvernement peut prendre l?initiative et confier la mission ? la HACA. Mais celle-ci peut d?elle-m?me agir. Elle dispose d?un appareil administratif et technique performant. Il suffit de le mettre en ordre de marche. Or rien ne semble venir d?aucun cot?.

Sans doute l??troitesse du march? publicitaire peut justifier en partie l?h?sitation ? aller de l?avant. Mais une certaine frilosit? politique incompr?hensible n?est pas ?trang?re ? cette situation. L?audiovisuel est une machine majeure dans le fa?onnage de l?opinion publique, dans le renforcement du sentiment d?appartenance nationale, le r?tablissement des v?rit?s quand le pays est cibl? par des campagnes de propagande etc. Il rel?ve de la s?curit? de l?Etat. Lorsqu?on ach?te des F16 ou des chars, on ne se demande pas s?ils vont servir un jour, mais on les acquiert parce qu?ils peuvent servir un jour, parce qu?ils procurent ? l?Etat et au citoyen un sentiment de s?curit? et d?assurance.

Lorsque la HACA avait abord? la lib?ralisation de la t?l?vision, elle l?avait fait avec la volont? d?y aller. Des choix ?taient R?trospectivement de permettre l??mergence de nouvelles chaines nationales. ?Ce fut sans doute une erreur. La HACA aurait d? proc?der comme elle l?a fait avec la radio, en commen?ant petit et laisser grandir.

Toutes les radios ont ?t? pratiquement con?ues comme des locales, toutes sont aujourd?hui nationales avec des taux d?audience qu?on n?osait m?me pas imaginer. Aujourd?hui la mise en place des douze r?gions ouvre des perspectives. C?est une piste qu?il faut explorer. Mais il est temps d?y aller.