Par Naoufal Enhari (MAP avec Quid)

New York – Si le vélo s’appelle la petite reine… C’est à cause d’une reine des Pays-Bas, grande amatrice de vélo ! En 1890, Wilhelmine, âgée de 10 ans à peine, succède à Guillaume III. La souveraine prend l’habitude de circuler à vélo dans son royaume. La presse salue cette « petite reine à bicyclette », notamment lors de sa visite en France en 1898

Très populaire alors, l’expression désigne vite le vélo lui-même : la « reine Bicyclette » (devenue « petite reine » en 1911). Puis son usage s’est vu déclasser par l’essor du mécanique te de l’automobile. C’est cette petite reine qui reprend à l’abri de la pandémie ses titres de noblesse, même si dans les pays en développement le vélo n’a jamais été détrôné, restant souvent le moyen de transport des classes défavorisées.

^{Une petite reine également la reine des enfants}

Si la pandémie de Covid-19 a ainsi chamboulé des pans entiers de l’activité humaine à travers le monde, forçant des millions de personnes à rester confinées chez eux et éviter les transports en commun, elle a néanmoins eu le mérite de redorer le blason de la bicyclette, moyen de transport polyvalent et écologique qui transcende les classes sociales et les différentes catégories d’âges.

Depuis le début de la pandémie il y a un peu plus de 14 mois, le vélo a gagné en popularité dans plusieurs villes du monde, y compris à New York, siège de l’organisation des Nations-Unies qui célèbre ce jeudi la Journée mondiale de la bicyclette.

^{Au Pays bas la priorité revient au vélo, avant le piéton et ensuite la voiture}

En effet, les habitants de New York, qui était l’année dernière l’épicentre de la pandémie de Covid-19 aux Etats-Unis, ont pris goût aux bienfaits de la bicyclette comme moyen écologique de transport mais aussi d’exercice physique permettant la distanciation sociale.

Et les chiffres sont là pour montrer cet engouement sans précédent des Américains pour le vélo, et surtout à New York, ville connue plutôt pour son métro souterrain tentaculaire et ses taxis jaunes qui sillonnent à longueur de journée les artères et longues avenues de la mégapole de 8,6 millions d’habitants.

^{Des touristes en VVT au Maroc}

En mars dernier, les ventes de vélos à l'échelle nationale ont presque doublé par rapport à l'année précédente, avec une augmentation de 121% des ventes de vélos de loisirs, une hausse de 85% pour les vélos électriques, 66% pour les vélos de course et de fitness et 59% des ventes de vélos pour enfants, selon le groupe d'études de marché NPD Group.

Et pour cause, les bienfaits et les avantages de l’utilisation du vélo comme mode de transport et d’exercice physique ne sont plus à démontrer.

Selon l’organisation des Nations-Unies, le vélo comme moyen écologique de transport peut contribuer à favoriser un avenir plus sain et plus durable. Et la célébration de la Journée mondiale de la bicyclette, qui coïncide avec le 3 juin, entend souligner le potentiel de transformation de la façon dont le monde se déplace, avant et après la pandémie de Covid-19.

De plus, le vélo n'améliore pas seulement la santé physique, mais il a aussi un impact positif sur la santé mentale et le bien-être personnel.

La célébration de cette journée mondiale est aussi l’occasion, selon l’ONU, de rappeler que des infrastructures plus sûres pour la marche et le cyclisme permettraient notamment d’assurer l’équité en matière de santé. Car, pour les communautés urbaines les plus pauvres, la marche et le vélo constituent des moyens de transport plus économiques pour se déplacer. Et lorsqu'ils sont encouragés, ils peuvent aussi avoir d’importants bénéfices sur la santé, car ils permettent de réduire le risque de maladie cardiaque, d’accident vasculaire cérébral, certains cancers, le diabète et même des décès.

Consciente de la singularité de la bicyclette, de son ancienneté et des différents usages qui en sont faits depuis deux siècles, l'Assemblée générale des Nations-Unies avait décidé en 2018 de proclamer le 3 juin de chaque année Journée mondiale de la bicyclette.

Cette Journée est donc l'occasion d'organiser des promenades à bicyclette, à l'échelle nationale et locale, afin de fortifier la santé et le bien-être physiques et mentaux et de développer une culture du cyclisme dans la société.

De même, elle encourage les Etats à accorder à la bicyclette une place particulière dans les stratégies transversales de développement et dans les politiques et programmes de développement internationaux, régionaux, nationaux et infranationaux, et à améliorer la sécurité routière et à l’intégrer à la planification et à la conception d’une infrastructure de transport et de mobilité durable.