De la fierté nationale ... Par Omar Mahmoud Bendjelloun

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Des supporters marocains regardant la retransmission en direct du match de la Coupe du monde de football Qatar 2022 entre le Maroc et la Croatie, dans un café à Rabat, le 17 décembre 2022. (Photo par FADEL SENNA / AFP)

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"L'opium des peuples" avait marqué les littératures politiques dans leurs analyses du rapport de domination, critiquant le rôle du football dans l'avancée des nations, excluant par omission un facteur indispensable qu'est celui de la psychologie et l'émotion collectives dans la détermination, la mobilisation, la volonté, l'espoir et la fierté créatrices de sens pour les peuples, notamment issus de l'histoire coloniale et du sous-développement. 

Dans la fin des années 70 - début des années 80, le football avait retardé la démocratie en Argentine mais l'avait accéléré au Brésil. Aujourd'hui les termes d'influence ont changé, les événements sportifs d'envergure mondiale sont devenus des espaces d'expression identitaire, cristallisant le refoulement d'un sentiment historique d'injustice, le rappel des termes de domination mondiaux, la déclaration assumée des souverainetés nationales et communautaires. Lorsque l'Amérique Latine rivalisait avec les puissances coloniales jusqu'aux années 90 ou que le Maroc se hisse au carré d'or en 2022, c'est tout le tiers-monde qui est réhabilité, c'est dans l'inconscient une option alternative à l'"ordre mondial" qui se dessine. 

C'est aussi pour les États de cette majorité de pays formant la communauté Internationale, souvent soumis à de la permissivité critique ou même au mépris de l'oligarchie politique Internationale, des opérations exceptionnelles de "soft power" alimentant aussi bien la respectabilité diplomatique que l'attractivité économique.

C'est pour empêcher, ou atténuer, cet équilibre imposé naturellement par le football malgré son encadrement par le grand capital, que la FIFA intervient dans le jeu, l'économie et la politique du football jusqu'aux détails près de la vie quotidienne d'un Mondial. 

Pour les mêmes raisons, les bloggeurs, sous différentes étiquettes littéraires ou politiques, véhiculent leurs propagandes anti communautaire et xénophobes dans les médias européens, pour tenter de rendre illégitimes les sentiments positifs de ces nations qui se réunissent, dans leurs pays comme parmi la diaspora, autour de succès symboliques qui leurs permettent de rompre avec la "hogra" et développer un sentiment puissant du "possible". 

Au milieu de cette crispation civilisationnelle mondiale, le Maroc a fait de ce mondial 2022 un moment fondateur de sa destinée, à l'instar du recouvrement de son indépendance en 1956, par sa performance et ses valeurs. Il a rappelé au monde nos valeurs et nos aspirations, ouvrant aux peuples Maghrébins, Africains et Arabes la voie royale vers un avenir juste et prospère.

Oui ... les Marocains du Maroc et d'ailleurs ont de quoi et le droit d'être fiers ! 

#Qatar2022 

#DimaMaghrib

 

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