''Hammams'' et SPA, une reprise tiède

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La reprise n'a pas tenu ses promesses, notamment à cause des conditions édictées par les autorités

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Bassma Rayadi (MAP)

Casablanca - Rituel hebdomadaire pour plusieurs Marocains, les bains traditionnels "Hammams", accessoirement les SPA pour une certaine catégorie, n'ont pas réussi à drainer suffisamment de clients, malgré leur réouverture en mars dernier, après une longue période de fermeture forcée par la propagation du coronavirus.

La réouverture de ces lieux de détente était une lueur d'espoir pour les professionnels et les employés de ce secteur, or, cette reprise n'a pas tenu ses promesses, notamment à cause des conditions édictées par les autorités, outre la saison de chaleur marquée par une faible fréquentation des bains.

Un constat que souligne le président de l'Union générale des entreprises et des professions (UGEP), Moulay Ahmed Afilal, qui affirme que la réouverture des hammams en cette période de chaleur et avec la persistance du couvre-feu nocturne est marquée par une faible fréquentation de ces espaces.

Selon M. Afilal, les données émanant du terrain sont "inquiétantes", avec un taux de fréquentation des hammams compris pour le plus grand nombre "entre 10 et 15%" de leur capacité d’accueil, alors que pour certains ce taux est compris "entre 20 et 25%".

Il a également indiqué que "l’impact sur le chiffre d’affaires des hammams de ces données est important, surtout au vu des dépenses supplémentaires nécessaires pour réparer les dégâts causés par un long arrêt d’activité au niveau des infrastructures et des équipements".

"Le secteur est dans une situation difficile", a-t-il déploré, notamment à cause de l’accumulation des dettes des propriétaires de ces hammams vis-à-vis des fournisseurs, des impôts et des banques qui datent depuis le début de la pandémie à ce jour.

Le président de l'UGEP a, en outre, insisté sur la nécessité de trouver une issue à ces problèmes, invitant le gouvernement à ouvrir le dialogue avec les professionnels du secteur pour parvenir à des solutions concrètes et sauver cette profession qui souffre en silence pour l’instant.

Ce gérant d'un SPA à Rabat confirme les déclarations de M. Afilal, précisant que les recettes générées 4 mois après la reprise d'activité n'étaient pas à la hauteur, à cause de plusieurs facteurs, mais notamment de la condition du 50 pc de la capacité d'accueil.

Certains clients évitent encore de venir se procurer un massage, par crainte de choper le virus, en particulier ceux qui ne sont pas encore vaccinés, a-t-il fait observer, tout en se réjouissant de la fréquentation régulière de sa clientèle fidèle.

une masseuse dans un Hammam fait part en revanche de son soulagement après les 4 mois d'activité, notant qu'elle a vécu des moments difficiles lors de la fermeture de son lieu de travail, sa seule source de revenu.

"Nos clientes ne sont certes pas assez nombreuses comme la période pré-Covid, mais les choses s'améliorent de jour en jour".

Les bains traditionnels et centres de relaxation sont considérés parmi les secteurs les plus sinistrés par la crise sanitaire liée au covid-19, après une longue période de suspension d'activité qui a peut-être entrainé un changement d'habitudes et de comportements chez la clientèle.

 

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