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JO-2020: Riner redécouvre le bronze, Evgeny Rylov l’or, Djokovic tombe
La judokate française Romane Dicko, médaillée de bronze (+78 kg), après avoir battu la Turque Kayra Sayit, le 30 juillet 2021 aux Jeux Olympiques de Tokyo 2020
Deux médailles de bronze pour adoucir une journée noire: Teddy Riner a réussi à sauver une médaille olympique dont la couleur, pour Romane Dicko - 21 ans seulement - a la saveur d'une promesse, lors d'une journée où un autre grand favori, Novak Djokovic, est allé au tapis, vendredi aux Jeux olympiques de Tokyo.
Il n'y avait pas de meilleur endroit pour écrire l'histoire que le Nippon Budokan, le temple du judo japonais.
Dans l'histoire, le Japonais Tadahiro Nomura reste donc le seul à être devenu triple champion olympique, messieurs et dames confondues. C'était dans la catégorie des moins de 60 kg, en 2000, 2004 et 2008.
Riner sera-t-il encore là à Paris en 2024 ? Le géant a laissé la porte ouverte. Mais dans les années à venir, le judo français pourra à coup sûr compter sur Romane Dicko, chez les + 78 kg. À 21 ans, la double championne d'Europe s'est offert sa première médaille olympique, le bronze. Et a d'ailleurs donné "rendez-vous dans trois ans" !
Djokovic out
L'Allemand Alexander Zverev réconforte le Serbe Novak Djokovic après l'avoir battu en trois sets, en demi-finale du tournoi olympique, le 30 juillet 2021 aux Jeux de Tokyo 2020
Riner n'est pas le seul grand nom du sport à être allé au tapis vendredi.
À la surprise générale, Novak Djokovic a subi la loi d'Alexander Zverev, après avoir pourtant malmené l'Allemand au premier set.
Sa défaite 1-6, 6-3, 6-1 le prive du Golden Slam (le Grand Chelem sur une saison calendaire accompagné d'une victoire aux JO), que seule Steffi Graf a réussi dans l'histoire du tennis, messieurs et dames confondus.
Il lui reste à se ressourcer pour partir à la conquête de l'US Open (30 août - 12 septembre), où un sacre lui offrirait cette fois le Grand Chelem, c'est-à-dire la victoire dans les quatre tournois du Grand Chelem dans la même année, ce qui n'a plus été fait depuis Rod Laver en 1969.
En attendant, Djokovic est attendu de nouveau sur le court vendredi, à partir de 20h00 locales, pour y disputer la demi-finale du double mixte avec sa compatriote Nina Stojanovic.
Triste journée bleue
Yannick Borel pendant le quart de finale de l'équipe de France d'épée contre le Japon, le 30 juillet 2021 aux Jeux de Tokyo
La journée a été assommante pour le clan français, dans de nombreux des sports.
Le premier coup dur est intervenu avec l'élimination des épéistes tricolores, champion olympique à Rio en 2016, dès les quarts de finale du tournoi, par le Japon (45-44). Ils ont terminé finalement cinquièmes.
Peu après, la finale du BMX, qui promettait beaucoup avec trois Français sur les huit prétendants, a accouché d'une souris: Joris Daudet, encore à la lutte pour le bronze dans le dernier virage, a chuté, Sylvain André a terminé quatrième et Romain Mahieu sixième.
Après le coup de tonnerre Riner, les espoirs se sont portés vers Boris Neveu en canoë-kayak slalom. Las, il a finalement pris la septième place, avouant "une grosse déception".
Heureusement, Riner et Dicko ont su se remobiliser.
Remous dans le bassin
Le Russe Evgeny Rylov médallé d'or au 200 m dos des Jeux de Tokyo, le 30 juillet 2021
La matinée à la piscine a été marquée une succession de titres, notamment ceux de l'Australienne Emma Mckeon sur 100 m libre et de la Sud-Africaine Tatjana Schoenmaker sur 200 m brasse (assortie d'un record du monde 2:18.95). Mais aussi par une belle polémique.
Après la victoire du Russe Evgeny Rylov sur 200 m dos, son dauphin américain Ryan Murphy s'est lâché.
"C'est un énorme poids mental pour moi de nager toute l'année dans une course qui n'est probablement pas propre, mais c'est comme ça", a lâché Murphy, 26 ans, faisant allusion au fait que la Russie est officiellement bannie des JO après un vaste scandale de dopage, seuls les sportifs russes ayant montré patte blanche - comme Rylov - pouvant évoluer à Tokyo sous bannière neutre.
Ce à quoi la Russie n'a pas manqué de répondre : "Nous ne vous consolerons pas. Pardonnez à ceux qui sont plus faibles. Dieu est leur juge et pour nous -- une aide", a twitté le comité international olympique russe.
En piste
L'Ethiopien Selemon Barega, champion olympique du 10.000 m, le 30 juillet 2021 aux Jeux Olympiques de Tokyo 2020
Heureusement, l'athlétisme arrive !
Le sport olympique N.1 a débuté vendredi au Stade olympique de Tokyo et s'apprête à phagocyter les Jeux à partir de ce week-end, même si Usain Bolt et son charisme vont beaucoup manquer.
En matinée, les femmes les plus rapides du monde ont fait leurs gammes lors des séries, avec des chronos impressionnants pour l'Ivoirienne Marie-José Talou (10.78, record d'Afrique), et les Jamaïcaines Elaine Thompson (10.82) et Shelly-Ann Fraser-Price (10.84).
Et en soirée, la finale du 10.000 m messieurs - seule au programme de ce premier jour et première des 48 prévues jusqu'au 8 août - a débouché sur le sacre de l'Ethiopien Selemon Barega.
Patron du fond mondial depuis 2019, l'Ougandais Joshua Cheptegei, champion du monde et recordman du monde (26 min 11 sec 00), médaillé d'argent, ne signera donc pas au Japon un doublé olympique 5000 m/10.000 m, à l'image des dernières grandes figures des longues distances, Kenenisa Bekele (2008) et Mo Farah (2012, 2016).