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La garde-robe de Vivienne Westwood's vendue aux enchères
Des assistants de galerie posent avec une robe longue nue « illusion » embellie de paillettes d'or de la collection « World Wide Woman » Automne-Hiver 2011/2012 lors d'un photocall pour la vente aux enchères « Vivienne Westwood : The Personal Collection » à la maison de vente aux enchères Christie's à Londres le 13 juin 2024. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
La garde-robe personnelle de la créatrice de mode britannique Vivienne Westwood s'apprête à être vendue aux enchères à Londres, au profit de causes chères à feu la "reine du punk".
La vente chez Christie's comporte plus de 250 vêtements et accessoires, dont la plupart ont défilé sur les podiums avant d'être portés par leur créatrice.
La collection comprend des pièces parmi les plus emblématiques, avec corsets, tartan, robes de taffetas flottantes, talons-aiguilles et t-shirts aux revendications politiques.
Une vente en ligne s'ouvre vendredi jusqu'au 28 juin, une vente en salle est prévue le 25 juin.
Parmi les articles mis aux enchères, des cartes à jouer dont le dessin est destiné à attirer l'attention sur des questions comme le réchauffement climatique, les inégalités sociales et les droits humains.
Dix ont été agrandies et signées par la créatrice décédée en 2022 à l'âge de 81 ans, pour lever des fonds pour Greenpeace.
Le fruit de la vente ira en outre à des associations parmi lesquelles Amnesty International, Médecins sans frontières et la fondation de la créatrice, qui travaille avec des ONG pour "créer une société meilleure et arrêter le changement climatique".
Responsable du catalogue et coordinatrice de la collection, Clementine Swallow, souligne auprès de l'AFP que "les cartes à jouer de Vivienne" étaient le catalyseur pour une vente aux enchères plus large.
Bien que Vivienne Westwood "savait qu'elle ne serait pas en mesure de voir le projet", "elle voulait que sa garde-robe personnelle soit vendue au profit d'autres associations importantes pour elle", a-t-elle ajouté.
Le veuf de la créatrice, Andreas Kronthaler, 58 ans, a été étroitement impliqué. "Il a personnellement assemblé tous les lots pour former des tenues qu'elle aurait portées", souligne Clementine Swallow.
"Ce sont les objets qu'elle avait choisis, parmi les milliers de choses qu'elle a dessinées pendant 40 ans", dit-elle, "c'est le genre de choses qu'elle considérait comme la quintessence de ses créations".
- Militantisme -
La collection comprend un certain nombre de pièces clés, qui illustrent l'impact culturel de Vivienne Westwood, et le large éventail d'influences qu'elle a dessinées pendant les quatre décennies de sa carrière.
La pièce la plus ancienne est un ensemble jupe veste de la collection "fin du monde, sorcières" automne-hiver 1983, où Vivienne Westwood travaillait encore avec son premier mari et manager des Sex Pistols, Malcolm McLaren.
Selon Clementine Swallow, la créatrice a été influencée par l'histoire britannique mais elle donnait aux modèles classiques un côté provocateur, évoquant une robe de bal en taffetas avec des "enveloppes noires de style bondage".
Nombre des vêtements comportent des motifs et slogans politiques qui reflètent sa préoccupation pour la justice sociale.
"Une grosse part de l'identité de Vivienne est le militantisme", "elle est vraiment l'une de ces créateurs qui ont pris leurs vêtements et les ont utilisés comme un porte-voix pour exprimer leurs idées et leurs opinions politiques", selon la responsable du catalogue.
Parmi les autres pièces de choix, le modèle de tartan rose de Vivienne Westwood, et une veste bleue semblable à celle que portait Naomi Campbell quand elle a chuté sur le podium quand elle portait des talons de 30 centimètres de haut en 1993.
On trouve également des exemples précoces des corsets élastiques de la créatrice, qui soulignent l'habitude qui était la sienne d'unifier confort et beauté.
Durabilité et mode éthique sont également des thèmes clés.
La pièce sans doute la plus chère est une robe cousue à la main avec des perles complexes et des panneaux d'or, créée avec des artisans au Kenya.
Tous les matériaux utilisés pour l'exposition des articles sont recyclés ou recyclables, y compris la signalisation en carton et les stands en contreplaqué.
"Ca a été une grande leçon pour nous", et prouve qu'on peut "faire des expositions recyclables", souligne Clementine Swallow.
Les articles sont estimés entre 200 et 7.000 livres sterling, mais devraient partir pour bien plus cher.
Musées et autres institutions sont attendus parmi les enchérisseurs, mais la responsable du catalogue souligne que la créatrice "adorait l'idée (que ses vêtements) soient portés par de vrais gens", "l'idée qu'ils aient une autre vie est magnifique". (AFP)