''La maladie algérienne'' – Par Seddik Mâaninou

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S. Maanionou devant le mausolée Ho Chi Minh dans la capitale unifiée du Vietnam."

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"J'envoie cette contribution depuis Hanoï, la capitale du Vietnam. J'ai visité le mausolée de Ho Chi Minh et j'ai lu la Fatiha à la mémoire de ce grand homme. Il croyait en l'unité de son pays, a mobilisé son peuple, a vaincu les armées françaises puis les armées américaines. Ici, la gouvernance repose sur deux supports : l'un est idéologique, le communisme, l'autre est l'économie de marché. Avec cette visite, j'ai réalisé un rêve qui me tenait à cœur depuis plus d'un demi-siècle. J’en suis immensément heureux !"

Mon fils, Mohamed Réda, m'a offert un livre récemment publié intitulé "Le Mal Algérien", écrit par deux auteurs français. Le premier est Jean Louis Levet, professeur de sciences économiques dans les universités françaises. Il a écrit plusieurs ouvrages, dont "La France - L'Algérie, le grand malentendu".

Le second auteur est Paul Tolila, professeur universitaire, chercheur et expert des relations avec l'Algérie, particulièrement sur les obstacles qui empêchent la coopération et la compréhension avec la France.

Ces deux experts, spécialisés dans la "société et le pouvoir" algériens, ont abordé le sujet sans concessions. Ils décrivent concrètement la nature réelle du régime algérien et les obstacles qu'il pose à l'amélioration des relations avec son ancien colonisateur, la France.

Le titre du livre est "Le Mal Algérien". Dans version arabe de cet article, j’ai hésité sur la traduction du mot "Le mal". Sur Google, il est traduit par "achaar" et l’équivalent arabe de " désespoir". D'autres sources le traduisent par les équivalents de "douleur", "maladie", "échec", "handicap", "difficultés". J'ai finalement opté de traduire temporairement "Le Mal" par "La Maladie" (al-marade).

Les gouvernements français et algérien ont chargé ces deux chercheurs d'effectuer des études de terrain en Algérie dans divers domaines tels que l'économie, les finances, l'industrie et la culture. Ils ont cherché à comprendre les raisons de l'échec de la coopération dans ces domaines, à établir une communication entre les acteurs et à définir une feuille de route pour une véritable entre les deux pays, absente de leurs relations depuis 1962, date de l’indépendance de l’Algérie.

La voie du salut

Leur mission a débuté en mars 2013. Pendant plus de cinq ans, ces experts français ont visité l'Algérie à maintes reprises et ont tenu des centaines de réunions avec de hauts responsables des secteurs public et privé, ainsi qu'avec des universitaires et des associations.

Dans leur introduction, les auteurs concluent que la naissance d'une "nouvelle Algérie" nécessite une démocratisation profonde de la vie politique, l'établissement d'un État de droit, la garantie des libertés, une formation continue, et la modernisation des institutions.

"Et ils ont précisé avoir rencontré un mystère troublant. « C’est que, à côté des discours pompeux et violents de divers gouvernements algériens, il semble que l'Algérie ne sait que glorifier ses victoires sur la France... De telles célébrations sont le carburant d'un nationalisme obscur et une "propagande" destinée à protéger le pouvoir algérien et d'assurer la continuité de la "nomenklatura" dans l'exploitation des richesses... »

Le livre, basé sur des rapports de leurs déplacements et réunions en France et en Algérie, contient de nombreuses données choc et des conclusions négatives. En fin de compte, ils reconnaissent l'échec de toutes leurs tentatives et en mentionnent les raisons. Je reviendrai sur certains de ces aspects du "mal algérien", où le pays est examiné par deux experts essayant d'aider leur pays à accéder au "marché algérien" sans comprendre la "mentalité algérienne". Ils concluent à une " horloge algérienne qui s’est arrêtée à la guerre de libération unique alimentateur du discours algérien". Tout le reste n’est que "théâtre d’ombres".

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