Le festival de l'eau des sources d'Oum Er Rabii : Un outil de communication sur les défis de l'eau Au XXIème siècle

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Le Festival de l’Eau des Sources d’Oum Er Rabii tire sa raison d’être du rôle capital que doit jouer la communication face au stress hydrique qui pointe à l’horizon

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Le Maroc doit faire face aujourd’hui et demain aux défis de l’eau. Ses ressources naturelles en eau sont parmi les plus faibles au monde, comme il est parmi les pays ayant le moins de ressources en eau par habitant. En effet, le potentiel des ressources en eau naturelles est évalué à 22 Milliards de m3 par an, soit l’équivalent de 730 m3 /habitant/an.

A cause des changements climatiques ces dernières décennies, le Maroc a connu plusieurs séquences de sécheresse, dont les plus récentes et plus sévères ont concerné les périodes 1981-1985, 1991-1995 et 1998-2001 et 2006-2007. Au cours de ces années de calamités naturelles, la situation pluviométrique s’est caractérisée par un déficit généralisé ayant concerné l’ensemble du pays. Ce qui a impacté fortement le secteur agricole 

Ces contraintes climatiques et l’augmentation de la demande des besoins en eau ont poussé les pouvoirs publics à accorder un intérêt particulier au secteur de l’eau, en raison de son rôle déterminant dans la sécurité hydrique du pays et l’accompagnement de son développement notamment l’agriculture irriguée. 

L’impérieuse sensibilisation 

Autrement dit, le Royaume a toujours fait de cette ressource vitale un levier essentiel du développement que connaissent l’ensemble des secteurs économiques et sociaux et de l’accompagnement des évolutions enregistrées par le pays. Il a ainsi réussi à bâtir un modèle efficient de gestion de l’eau, propre au pays et cité en exemple à l’échelle internationale.

 Le Programme National pour l’Approvisionnement en Eau Potable et l’Irrigation (PNAEPI) 2020-2027, préparé et présenté à Sa Majesté le Roi Mohammed VI, le 13 Janvier 2020 et qui s’inscrit dans la stratégie nationale en matière d’eau vise l’accélération des investissements dans le secteur de l’eau pour consolider l’approvisionnement en eau potable et l’irrigation tout renforçant la résilience du pays face aux aléas du dérèglement climatique.

D’un coût total de 115.4 Milliards de dirhams, le PNAEPI  repose sur les 5 piliers suivants :

  • le développement de l’offre en eau ;

  • la gestion de la demande et la valorisation de l’eau ;

  • le renforcement de l’approvisionnement en eau potable en milieu rural ;

  • la réutilisation des eaux usées traitées ;

  • la communication et la sensibilisation.

Ce dernier axe qui est d’une grande importance pour l’implication et l’adhésion de l’opinion publique dans la lutte contre les effets du changement climatique global n’a pas été suffisamment développé. Il suppose l’adoption d’un plan de communication institutionnelle et le développement d’une campagne de communication pour la résilience, la prise de conscience et le changement des comportements visant le grand public.

Le Festival de l’Eau des Sources d’Oum Er Rabii tire donc sa raison d’être du rôle capital que doit jouer la communication face au stress hydrique qui pointe à l’horizon au Maroc au temps mondial du changement climatique global. C’est un évènement culturel et scientifique qui est porté par l’Association Amane des Sources d’Oum Er Rabii. Une ONG qui a vu le jour à Khénifra en  mai 2019 et qui s’est fixée comme objectif l’organisation chaque année du Festival de l’Eau des Sources d’Oum Er Rabii à Khénifra, au cœur du Moyen Atlas, compte tenu de la légitimité hydrique de cette zone de montagne, d’où jaillissent les  sources des quatre plus grands fleuves du Royaume (Sebou, Oum Er Rabii, Bouregreg et Moulouya), en plus de sa riche biodiversité et  la grande diversité des écosystèmes aquatiques du Moyen Atlas (lacs, sources, fleuves, barrages). 

Le Festival de l’Eau des Sources d’Oum Er Rabii vise :

- d’une part à célébrer l’eau en tant que don divin essentiel à la vie. Un festival faut-il le souligner qui arrive en retard, très bien après les festivals des Cerises, des Roses, d’Argan, des Pommes, du Safran, des Dattes… ;

- d’autre part de rendre un grand hommage à la politique des barrages et de l’irrigation de plus d’un million d’ha au Maroc ;

- enfin à informer et sensibiliser le grand public sur la place et le rôle stratégiques de la montagne pour la collectivité nationale, grâce aux services écosystèmiques rendus, en particulier l’eau potable et l’eau d’irrigation.   

La première édition du festival devait avoir lieu du 27 au 30 mai 2020, mais à cause de la covid 19, l’évènement a été annulé suite aux mesures sanitaires décrétées par les pouvoirs publics pour lutter contre la pandémie mondialisée. 

Oum Er Rabii 2022

Grâce aux résultats encourageants obtenus dans le combat contre ce fléau, des lueurs d'espoir pointent à l’horizon pour un retour à la vie normale à la fin de 2021 et début 2022. L'Association Amane des Sources d’Oum Er Rabii nourrit donc l’espoir de pouvoir organiser l’édition 2022 du Festival de l’Eau des Sources d’Oum Er Rabii, suivant l’agenda qui suit :

-         Un temps festif, culturel et artistique  du festival, d’un côté pour célébrer l’eau dans sa spiritualité et en tant que ressource essentielle à la vie, d’un autre côté de rendre hommage à la politique des barrages au Maroc, dont le bâtisseur  fut feu Sa Majesté le Roi Hassan II, en lançant l’appel au milieu des années 1960 pour l’irrigation d’un million d’ha à l’horizon 2000. Un pari gagné et que SM le Roi Mohammed VI continue de consolider en restant sur la voie de Son auguste père. Un effort exceptionnel du Maroc dans le secteur de l’eau qui est couronné au niveau international par le Grand Prix Mondial Hassan II de l’Eau ; une  distinction à l’initiative du  Royaume du Maroc et du  Conseil Mondial de l’Eau, en hommage à Sa Majesté le Roi Hassan II pour ses actions en faveur de la coopération internationale et de la préservation des ressources en eau. Ce Grand Prix Mondial Hassan II de l’Eau est attribué à une personne, un groupe de personnes, une institution ou organisation ayant accompli une importante contribution dans les domaines du développement et de l’utilisation des ressources en eau, au niveau tant scientifique qu’économique, technique, environnemental, social, institutionnel, culturel ou politique.

Si tout marche bien, ce temps  festif du Festival de l’Eau des Sources d’Oum Er Rabii aura lieu le  dernier week end du mois de mai de chaque année, compte tenu des conditions climatiques favorables au Moyen Atlas en cette période de l’année; 

- Un rendez-vous annuel de réflexion et de débat académique entre les experts, les spécialistes, les chercheurs, les universitaires, les décideurs publics et privés, les élus et les acteurs associatifs concernés pour traiter d’un thème pertinent et d’actualité du nexus Eau-Montagne-Climat, en focalisant la réflexion sur la problématique de l’eau en zones de montagne au Maroc face aux défis du changement climatique global. Ce grand réservoir naturel désormais aux pieds d’argile à cause des effets désastreux du climat, la déforestation et les agressions anthropiques qui affectent la forêt ainsi que les écosystèmes aquatiques en zones de montagne.

-         un troisième axe du festival  qui porte sur des actions citoyennes de l’Association Amane des Sources d’Oum Er Rabii, c’est-à-dire  des initiatives que cette ONG entreprendrait en partenariat avec les autres acteurs concernés pour la sensibilisation et l’information de l’opinion publique sur les défis de l’eau au XXIème siècle, en œuvrant également à la réalisation de petits projets de mobilisation et  de  gestion de l’eau potable et d’irrigation au profit des populations locales en zones de montagne. Une manière d’ encourager ces populations à s’impliquer et à s'approprier le Festival de l'Eau des Sources d'Oum Er Rabii. Un évènement qui a pour but en dernière instance de développer la culture de la résilience, à même d’aider les populations en zones de montagne à mieux gérer les conséquences impérieuses des aléas du changement climatique global (sécheresse, inondations, etc.), qui impactent directement et durement les ressources naturelles, en particulier l’eau.