Miss Cerises et ses dauphines au centenaire du la Fête éponyme à Sefrou

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Photo archives - « Pendant trois jours en juin, chaque année, la population de Sefrou célèbre la beauté naturelle et culturelle de la région, symbolisée par la cerise et la nouvelle Reine des Cerises choisie (…) à l’issue d’un concours qui attire des compétitrices de la région et du pays tout entier » (UNESCO)

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Sefrou et ses habitant ont eu rendez-vous, samedi dernier, avec un défilé éblouissant de Miss cerisette et ses dauphines, organisé depuis cent quatre ans après la fondation de la Fête des cerises, son vrai nom, et non pas comme on a tendance à l’appeler aujourd’hui par in effet d mode « festival ».

Si le centenaire du plus vieux festival du Maroc est célébrée avec quatre année de retard, c’est parce que le Covid est ses mesures de protection sont par-là contraignant les Sefrouis, comme tous les Marocains, à retenir leur respiration le temps que la pandémie passe.    

La procession de Miss cerisette, Bouchra Abejja de Sefrou, cette année, et ses deux dauphines, Ghita Berji de Fès et Zinab Aouine d’Imouzzer Kandar, a sillonné, comme à chaque année depuis plus d’un siècle, les artères et les boulevards de la ville de Sefrou.

Une cerise pour symbole

Le cortège comprenait de magnifiques tableaux artistiques qui incarnaient le folklore traditionnel de la ville de Sefrou et de ses environs, avec en vedette le Chariot de Miss Cerises et de ses dauphines, un moment particulièrement attendu par les visiteurs à chaque édition du festival.

Célébrant cette année son 100ème anniversaire, le Festival des cerises a été classé patrimoine immatériel de l’humanité par l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO), une inscription accélérée pour le protéger des attaques islamistes dans la foulée de la vague intégriste charriée par ce que l’on a appelé « le printemps arabe ».

Voilà ce qu’on dit l’UNESCO dans son site officiel : « Pendant trois jours en juin, chaque année, la population de Sefrou célèbre la beauté naturelle et culturelle de la région, symbolisée par la cerise et la nouvelle Reine des Cerises choisie (…) à l’issue d’un concours qui attire des compétitrices de la région et du pays tout entier. 

« Le point culminant de la fête est un défilé avec des troupes de fantasia, de musiques rurales et urbaines, de majorettes et de fanfares, et des chars représentant les producteurs locaux. Au centre se tient la Reine des Cerises qui offre des cerises aux spectateurs, parée de ses plus beaux costumes et entourée de ses dauphines. Toute la population contribue à la réussite du festival : les femmes artisanes fabriquent les boutons en soie pour les vêtements traditionnels, les arboriculteurs fournissent les cerises, les clubs sportifs locaux prennent part aux compétitions et les troupes de musique et de danse animent l’ensemble des festivités. Le festival des cerises offre une occasion à la ville entière de présenter ses activités et ses réalisations. La jeune génération est aussi intégrée dans les activités festives pour en assurer la viabilité. Le festival est une source de fierté et d’appartenance qui valorise l’amour-propre de la ville et de ses habitants, et constitue une contribution fondamentale à leur identité locale. »

Pendant trois jours en juin, chaque année, la population locale de Sefrou célèbre la beauté naturelle et culturelle de la région, symbolisée par la cerise et la nouvelle Reine des Cerises choisie à l’issue d’un concours qui attire des compétitrices de la région et du pays tout entier. Le point culminant de la fête est un défilé avec des troupes de fantasia, de musiques rurales et urbaines, de majorettes et de fanfares, et des chars représentant les producteurs locaux. Au centre se tient la Reine des Cerises qui offre des cerises aux spectateurs, parée de ses plus beaux costumes et entourée de ses dauphines. Toute la population contribue à la réussite du festival : les femmes artisanes fabriquent les boutons en soie pour les vêtements traditionnels, les arboriculteurs fournissent les cerises, les clubs sportifs locaux prennent part aux compétitions et les troupes de musique et de danse animent l’ensemble des festivités. Le festival des cerises offre une occasion à la ville entière de présenter ses activités et ses réalisations. La jeune génération est aussi intégrée dans les activités festives pour en assurer la viabilité. Le festival est une source de fierté et d’appartenance qui valorise l’amour-propre de la ville et de ses habitants, et constitue une contribution fondamentale à leur identité locale.

Plus ancienne d’un siècle que Fès

La ville de Sefrou occupe une place particulière dans l’histoire et patrimoine du Royaume. Longtemps qualifiée de Jardin du Maroc, donné en exemple par le défunt Roi Hassan II comme source d’inspiration mais aussi comme exemple de ce qui ne devrait pas arriver à une ville. 

Au pied du Moyen-Atlas à 22 km au Sud de Fès,a été ondée en 682, un siècle avant Fès. Et les Sefriouis ne manqueront jamais de rappeler qu’elle est antérieure à la capitale spirituelle du Royaume, par un aphorisme qui dit qu’autrefois « on allait de la ville de Sefrou au village de Fès ». qu’elle est antérieure à la capitale spirituelle.

Des siècles durant, elle a été au carrefour d’échanges commerciaux mais aussi des troubles politiques, formant à l’entame du Moyen Atlas à la fois un verrou et une porte d’accès dans un sens comme dans un autre. Elle est traversée par Oued Aggay (du berbère ‘‘les joues’’) qui prend le nom d’Oued Lihoudi quand il passe par le Mellah. Sefrou est aussi renommée par sa cascade, son saint patron Sidi Ali Bousserghine, son esprit de tolérance, son patrimoine culturel et la richesse naturelle de ses environs.

Dominant Oued Aggay, se trouve al-Qal’a (qui signifie forteresse en arabe), un détachement de la ville, comme pour rappeler aux visiteurs son passé réfractaire et sa nature rebelle. Sefrou est entourée de hauts remparts crénelés percés de sept portes datant du XVIIIe siècle, époque à laquelle elle était une ville riche, étape importante du commerce des caravanes, comme en témoignent les nombreux fondouks (caravansérails) de la ville.

Le Festival des cerises de Sefrou, qui a vu le jour en 1920 sous le Protectorat français, témoigne de la prédominance des valeurs de tolérance et du vivre-ensemble parmi les habitants de Sefrou où ont toujours coexisté deux religions monothéistes (l’Islam et le Judaisme), rejoint plus tard, avec le protectorat français particulièrement, par le Christianisme.

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