société
Une quarantaine de migrants morts dans un naufrage en tentant de rejoindre les Canaries
Interception par la marine royale de candidats à la migration en difficulté
Quid avec AFP
Quarante-trois migrants, dont trois bébés et 14 femmes, ont péri dimanche après le naufrage de leur embarcation en tentant de rejoindre les Iles Canaries au large de Tarfaya, a indiqué lundi à l'AFP une ONG espagnole, Caminando Fronteras.
Parmi les 43 migrants morts – qui seraient majoritairement originaires d'Afrique subsaharienne --, seules deux dépouilles ont pu être récupérées, a précisé l'association qui établit ses bilans sur la base des témoignages des survivants ou des familles des migrants.
Dix personnes de l'embarcation ont pu être secourues, probablement par les autorités marocaines qui n’ont pas communiqué sur ce drame. Régulièrement, la marine royale marocaine récupère en pleine mer des candidats à la migration en détresse.
Les dix survivants, dont six femmes, ont appelé à l'aide à quatre heures du matin (dimanche) et ont maintenu la communication ce qui a permis aux autorités marocaines de les localiser et sauver le bateau au large de Tarfaya, selon un porte-parole de l'ONG espagnole.
Le Maroc est un pays de transit qui subit en permanence la pression de nombreux migrants qui cherchent à rejoindre l'Europe, depuis ses côtes atlantique ou méditerranéenne. Ceux qui n’y parviennent pas souvent élisent domicile au Maroc.
Le durcissement des politiques européennes concernant l’accueil des exilés contraint nombre d'entre eux à rester au Maroc. D’après une enquête du Haut-Commissariat au Plan (HCP) réalisée au cours du premier trimestre 2021, 53,7% des migrants déclarent vouloir finalement rester au Maroc.
Le royaume a lancé deux vastes campagnes de régularisation des sans-papiers, décidées dans le cadre de l’adoption de la Stratégie nationale d’immigration et d’asile en 2013. En 2014, près de 23 000 migrants, la plupart d’origine subsaharienne, ont été régularisés. Trois ans plus tard, près de la moitié des 28 400 dossiers de régularisation de sans-papiers déposés – représentant 113 nationalités – ont été acceptés en premiers recours, selon le Conseil national des droits de l'homme (CNDH).
Selon un bilan début janvier par l’ONG espagnole, plus de 4.000 migrants sont morts ou ont disparu l'an dernier lors de leur traversée en mer vers l'Espagne, soit deux fois plus qu'en 2020.
Les corps de la quasi-totalité d'entre eux (94%) n'ont jamais été retrouvés et sont donc comptabilisés comme des disparus.