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Inauguration d’une exposition de Tahar Benjelloun à Paris
Une autre facette de l’écrivain et poète marocain Tahar Benjelloun, celle de peintre, a été dévoilée à travers l’exposition «J’essaie de peindre la lumière du monde», inaugurée, ce lundi 9 octobre au siège de l’Institut du Monde Arabe (IMA) à Paris
Cette exposition, qui n’est pas la première de l’artiste puisqu’elle intervient après celles organisées à Rome, Milan, Marrakech, Tanger et, une première fois, à Paris, a, selon son commissaire, un parcours particulier qui s’ordonne autour de quatre ensembles donnant à voir les champs d’inspiration de Tahar Benjelloun peintre qui se répondent les uns aux autres.
Elle se décline en quatre ensembles distincts où les toiles sont présentées dans un dialogue avec les œuvres de maitres que le peintre apprécie, à l’instar d’Henri Matisse, Fouad Bellamine, Mohamed Kacimi ou encore Chaibia Talal.
Le premier ensemble met en évidence la liaison entre la peinture et l’écriture avec des toiles contenant des poèmes alors que le deuxième réunit des compositions autour du signe qui n’est plus lettre, ni calligraphie.
Le troisième ensemble est caractérisé, quant à lui, par la récurrence de la porte ouverte sur des horizons et le quatrième, est constitué d’une série de tableaux inspirés par la petite ville italienne de Matera, sœur jumelle de Fès où Tahar Benjelloun est né et a grandi.
Ces toiles colorées et lumineuses laissent transparaître joie de vivre et plénitude.
«Il y a la douleur du monde et il y a la lumière du monde et moi je passe de la douleur à la lumière», a déclaré l’artiste, à l’occasion de ce vernissage presse.
«Je transporte la lumière du Maroc partout et j’essaie aussi de la donner un peu», a-t-il dit.
«Mon pays est ma source d’inspiration», a souligné Benjelloun en affirmant donner du Maroc «l’aspect le plus gai, le plus joyeux et le plus lumineux» «Il existe une joie de vivre au Maroc et les gens arrivent à dépasser les difficultés de la vie en étant plus optimistes », a-t-il relevé
« Il y a chez certaines personnes une lumière et une grâce qui font oublier les tragédies commises par les salauds. Alors ma peinture est certainement née, suscitée voire imposée par ces êtres solaires », a observé Benjelloun.
Le peintre a tout de même maintenu présente dans ses toiles l’écriture et des poèmes, en vue de rappeler son parcours. Il expose aussi une série de ses manuscrits pour mieux « dévoiler les échos et hiatus entre peinture et écriture », lit-t-on dans le catalogue de l’exposition.
Cette exposition, qui se poursuivra jusqu’au 7 janvier 2018, présente une trentaine d’œuvres récentes de l’artiste et écrivain ainsi qu’une quinzaine de manuscrits.
En parallèle avec cette exposition, Tahar Benjelloun propose aussi, du 20 au 22 octobre, un «week-end» de rencontres avec l’écrivain-scénariste Jean Carrières et avec l’animateur de télévision et critique littéraire Bernard Pivot.
Des rencontres avec des jeunes et des élèves sont également prévues à l’occasion de cette «carte blanche» donnée par l’IMA à ce lauréat du prix Goncourt en 1987.
Ces rencontres s’inscrivent, au même titre que l’exposition, dans le cadre du 30ème anniversaire de l’IMA qui a été marqué notamment par la 2ème Biennale des photographes du monde arabe contemporain au cours de laquelle un hommage posthume a été rendu à la photographe marocaine feue Leila Alaoui, décédée tragiquement alors que ses fameux portraits « les Marocains » étaient toujours accrochés dans le cadre de la 1ère biennale.
Cet anniversaire s’est également distingué par l’organisation de l’exposition "Chrétiens d’Orient, 2000 ans d’histoire", inaugurée par le président français Emmanuel Macron, de même que par un somptueux show son et lumière qui a illuminé le siège de l’IMA à l’occasion de la remise en marche des moucharabiehs qui en ornent la façade orientale.