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Nasser Bourita à la réunion ministérielle de la coalition anti-DAESH
La participation du Maroc à la réunion ministérielle de la coalition anti-Daech tenue ce lundi 12 février au Koweit a été rehaussée par une intervention du ministre des affaires étrangères et de la coopération, Nasser Bourita
L’objectif de la réunion, selon le ministre est de « dresser le bilan de notre lutte conjointe contre Daesh, de définir ensemble les lignes directrices qui aideront à renouveler notre engagement, à consolider à l’avenir notre socle d’acquis et à poursuivre notre action commune face à cette menace persistante ».
A cet effet, le ministre a appelé à faire preuve de plus de vigilance face aux dynamiques inhérentes à Daesh, notamment l’évolution de ses structures, sa capacité à mobiliser des sympathisants et à diriger des attaques à travers le monde, le retour de ses combattants à leur pays d’origine ou de résidence ou leur redéploiement vers des zones de repli et, enfin, son utilisation abusive d’internet des nouvelles technologies d’information.
A cet égard, le Maroc demeure convaincu que la nature transnationale de la menace exige une approche globale, coopérative et solidaire à tous les niveaux, seule à même de permettre de formuler des réponses efficaces à la hauteur de la situation actuelle. Cette conviction s’inspire largement des succès enregistrés par la stratégie multidimensionnelle développée par le Maroc, sous la conduite du roi, dans sa lutte contre le phénomène du terrorisme. Une stratégie qui a permis de démanteler avec succès de nombreuses cellules terroristes ciblant, non seulement le Maroc mais aussi son voisinage, et juguler le flux des combattants marocains vers la zone syro-irakienne ; ce qui lui a valu d’être reconnu, au niveau international, en tant partenaire stable et un véritable vecteur de sécurité.
Le ministre des affaires étrangères et de la coopération internationale a tenu en effet à partager avec les membres de la coalition l’expérience du Maroc en le domaine. Le Maroc a fait le choix stratégique de promouvoir une coopération solidaire, Sud-Sud, Nord-Sud et triangulaire, qui se traduit par la réalisation de projets concrets avec plusieurs pays dans des domaines essentiels pour la stabilité et le développement humain et durable.
Au niveau international, la stratégie marocaine de lutte contre le terrorisme et la radicalisation est devenue aujourd’hui une référence dans le système des Nations Unies, comme en atteste la tenue par le Comité contre le Terrorisme du Conseil de Sécurité de l’ONU, en 2014, d’une réunion ayant permis de partager l’expérience marocaine et le modèle de coopération développé par le Maroc avec les pays africains en la matière.
Le ministre n’a pas manqué d’attirer l’attention des membres de la coalition quant au redéploiement des combattants de Daech vers d’autres pays notamment la région de l’Afrique du nord et du Sahel africain. « Si le flux de départs vers la zone syro-irakienne est désormais endigué, nous observons que nombre de ces combattants tentent de regagner leurs pays d’origine ou de résidence, ou de se redéployer vers des pays tiers où ils ambitionnent de renforcer les rangs d’organisations terroristes affiliés ou non à Daesh et évoluant dans différentes régions du monde », a expliqué le ministre.
« Nous devons tout particulièrement prêter attention à l’évolution de la situation en Afrique, qui est concernée par le retour de quelques milliers d’individus ayant combattu au sein de Daesh et le développement de connexions avec les réseaux criminels », a insisté le ministre.
A l’heure même où la tendance internationale indique une tendance baissière des attentats terroristes à travers le monde, l’Afrique demeure une l’une des premières cibles d’attaques meurtrières : 343 attentats ayant fait plus 2600 victimes ont été enregistrés entre janvier et octobre 2017 seulement.
Face à ce constat alarmant, l’Afrique a d’ores et déjà pris ses responsabilités pour s’attaquer et éradiquer la menace terroriste, ses soubassements idéologiques et ses origines socio-économiques.
Les efforts africains doivent être soutenus et accompagnés à travers une approche holistique et une action globale, multiforme et structurée de la Coalition qui pourrait être déclinée à travers une feuille de route tenant compte de la réalité de la menace en Afrique et ses éventuelles transformations, y compris sa résurgence potentielle, et proposant des réponses adéquates et adaptées aux problématiques existantes.
Cette feuille de route doit veiller à mutualiser et à créer des convergences réelles entre les efforts continentaux, régionaux, nationaux et multilatéraux pour répondre non seulement aux menaces engendrées par le retour et le redéploiement des FTFs et le nexus entre les groupes terroristes et de criminalité transnationale organisée, mais également aux causes profondes du terrorisme et de l’extrémisme violent, notamment en contribuant à la résolution de conflits latents, au renforcement des structures étatiques et à la promotion d’un développement socio-économique durable et inclusif.
Cette feuille de route doit accompagner les efforts régionaux, sous-régionaux et nationaux en cours de développement et contribuer à répondre aux besoins prioritaires constatés au niveau de l’encadrement religieux authentique et du renforcement des capacités militaires, de justice pénale, d’application de la loi et de sécurité des frontières.