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Pour l’opposition, le programme du gouvernement manque d’objectifs
Les partis de l'opposition à la Chambre des représentants ont estimé, lundi 24 avril à Rabat, que le programme gouvernemental ne s'inscrit pas dans une perspective politique claire, manque d'objectifs déterminés et ne présente pas d’agenda précis pour sa mise en application.
Lors d’une séance plénière consacrée à l’examen du contenu du programme gouvernemental présenté, la semaine dernière, par le Chef du gouvernement, Saâd Eddine El Othmani, devant les deux Chambres du parlement, les partis de l’opposition ont souligné que ce programme manque de volonté forte, nécessaire à cette étape pour relever les défis de la construction d'un avenir prospère pour les Marocains, en particulier dans les domaines de l'éducation, de la justice sociale, des libertés individuelles et collectives, de l'intégrité territoriale et de l’emploi.
Ainsi, le groupe parlementaire du parti Authenticité et Modernité (PAM) et son allié, le parti de la Gauche Verte, ont noté que le chef du gouvernement a présenté « une déclaration et non pas un programme gouvernemental, tel que stipule l’article 88 de la Constitution avec à l’appui des indicateurs chiffrés et précis dans le temps et dans l'espace et des objectifs basés sur des projets concordants et cohérents, ainsi que des mesures concrètes pour leur mise en application ».
Le groupe parlementaire a estimé que le programme ne répond pas méthodologiquement aux normes internationales en vigueur, consistant essentiellement en l’adoption de stratégies intégrées sur les plans politique, économique et social, dotées du coût financier nécessaire et appuyées par des résultats prévisibles, « ce qui nous permettra en tant qu’opérateurs politiques et institution législative et de contrôle, de suivre et d’évaluer objectivement les réalisations accomplies, dans le respect du principe constitutionnel de lier la responsabilité à la reddition des comptes ».
Le parti, qui constitue le pôle de l’opposition à la Chambre des représentants, note que le gouvernement a adopté des donnes, des termes, expressions et paragraphes du précédent programme gouvernemental, relevant qu’il aurait été préférable que le contenu de ce programme renferme une identité politique claire et lisible, issue des contenus des programmes électoraux présentés par les partis politiques constituant la coalition gouvernementale, et reflète des politiques publiques suivant un nouveau concept.
Le groupe a, par ailleurs, émis une série d’observations sur les plans du fond et de la forme dudit programme, concernant essentiellement la non distinction entre les termes déclaration et programme gouvernemental et l’utilisation de termes vagues tels l’amélioration du rendement de l’administration, le développement de l’investissement, le renforcement de l’infrastructure, l’absence de statistiques, d’une touche politique, d’une conception globale et d’une ligne de gestion du programme, ainsi que de l’absence d’une politique encadrant l’ensemble des stratégies sectorielles.
Pour sa part, la fédération de la gauche démocratique regroupant trois partis a insisté sur les impacts politiques et économiques du retard de près de 6 mois pour la formation du gouvernement, passant en revue une série d’observations sur le programme gouvernemental tout en s’interrogeant sur les chances de sa mise en œuvre.
La fédération, représentée par deux députés à la Chambre des représentants, a noté qu’il ne s’agit que de l’annonce d’intentions, de mesures et de priorités multiples où manque le fil directeur, en particulier pour ce qui est de l’encadrement et de la vision politique.
Le texte présenté par le chef de gouvernement devant les deux chambres du parlement n’est qu’une action technique qui n’est pas à la hauteur d’un programme gouvernemental et manque clairement d’objectifs et de mécanismes de programmation, d’application et d’évaluation, estime la fédération, relevant l’absence d’indicateurs macroéconomiques.