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La démocratie #achtaguienne – Par Mohamed Tantaoui
Souvent pour comprendre la démarche de cette conjuration hachtaguienne ce n’est pas la science politique ou médiatique qu’il faut mobiliser. C’est à la psychiatrie qu’il faut faire appel, tout simplement. Il faudra leur créer tout bonnement un cercle de psychothérapie pour les hactagueurs anonymes à l’image des alcooliques éponymes.
Par Mohamed Tantaoui
Le hashtag n’est pas la démocratie. C’est peut-être la liberté d’expression mais encore faut-il l’expurger la haine, de la diffamation, de l’injure et de l'imprécation.
C’est à un vrai effondrement éthique que nous assistons. Tout ce qui constitue une vie politique saine adossée à des partis politiques sérieux, à un parlement productif, à une opposition légitime, constructive et patriote est sali par une culture du hachtag inculte, lapidaire et anonyme.
Ceux qui se félicitent de cette nouvelle liberté d’expression numérique hachtaguienne ne mesurent pas assez les conséquences de cet état de fait toxique sur le débat public, la transition démocratique et le progrès d’une nation. Et même sur le rôle de l’opposition parlementaire que la constitution de 2011 a sanctuarisé en lui attribuant des droits très solides.
Mais si cette opposition quand elle est populiste surfe sur toutes les vagues « hachtaguiennes »en oubliant son rôle institutionnel, il est clair que cette dérive populiste nous mènera directement à une grave impasse politique.
L’opposition à Aziz Akhannouch et à son gouvernement peut s’exprimer de la manière la plus intransigeante mais dans un cadre constitutionnel et conformément à notre architecture législative et juridique. Nul ne conteste à l’opposition légale ses droits, c'est à elle de voir quel intérêt a-t-elle à converger, avec tous les risques que cela comporte, avec des milieux nihilistes ou anti-marocains notoires. Il est quand même étonnant de les retrouver tous, parfois naïvement, sur la même ligne destructrice.
L’autre problème et non des moindres c’est que cette vague hachtaguienne a donné la possibilité à des influenceurs autoproclamés de donner de la voix. On trouve un arc assez hétéroclite de blogueurs, de tenanciers de pages Facebook, de suiveurs multiples, de repris de justice, de youtubers, de twiters etc. assez survolté.
Souvent pour comprendre la démarche de cette conjuration ce n’est pas la science politique ou médiatique qu’il faut mobiliser. C’est à la psychiatrie qu’il faut faire appel, tout simplement. Toutes les frustrations psychologiques, les pulsions morbides, les stratégies déviantes, les perversités morales sont à l’œuvre.
Du chantage à tous les étages. Chacun selon sa stratégie interlope, ses objectifs inavoués ou ses impostures surfaites.
L’outrance le dispute à la vulgarité dans un décorum de chaîne de télévision supposée où la légitimité professionnelle est supplantée par une grande gueule satisfaite de ses sarcasmes douteux et de ses vocalises plus ou moins convaincantes.
Le marigot pullule. Les bêtes s’ébrouent. Et la démocratie marocaine, en souffrance, est éclaboussée régulièrement par des vagues répétées de boue fétide.