RESEAUX SOCIAUX ET AKHANNOUCH : LA DERIVE - Par Mustapha SEHIMI

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Le statut est institutionnel : une majorité au sein de la Chambre des représentants et le soutien du Roi. Tout le reste n'est qu'un "activisme" digital à évacuer

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Cette campagne menée contre le Chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, dans des réseaux sociaux avec ce slogan "Irhal" (dégage) pose problème. Et il faut dire pourquoi : c'est une dérive, un dévoiement de la liberté d'expression. 

Elle se focalise sur l'envol des prix des hydrocarbures, sur les intérêts d'un cartel pétrolier - dont Afriquia détient seulement 20% de parts de marché - réalisant des profits exorbitants. Elle se prolonge et se cristallise aussi sur le sort de la raffinerie de la SAMIR lequel n'en finit pas de trainer depuis des lustres dans les méandres judiciaires. Oui sans doute.

Pareille médiatisation s'apparentant à lynchage politique du chef de l'exécutif bénéficie en creux d'une communication défaillante. Le discours officiel mis en avant volontiers parle d'un souci de "faire", de "travailler" avant de communiquer. Pas vraiment recevable ni plaidable: expliquer, mettre en perspective, veiller à l'adhésion des citoyens et autant que faire se peut à leur soutien : n'est-ce pas important ? Aziz Akhannouch, après tout, n'est responsable ni de la sécheresse ni de l'impact de la guerre russe - ukrainienne; il avait déjà fort à faire lors de son investiture en octobre dernier avec les conséquences de la triple crise sanitaire (pandémie Covid - 19), sociale et économique. Il est confronté à des chocs négatifs cumulatifs. Y apporte-t-il des réponses conséquentes et des politiques publiques appropriées ? C'est un débat toujours en instance. Pas en tout cas des réseaux sociaux.

Il faut sans doute y voir la vigueur et la tonicité d'une conscientisation des citoyens couplée à des interpellations des partis d'opposition. Voilà bien un acquis du Maroc de 2022, tranchant avec la chape de plomb de pays dans la région dont le voisin de l'est, la junte des généraux toujours retranchée dans un "bunker"... Mais en même temps, ces réseaux sociaux dépassent les bornes. Avec acharnement. 

VANITÉ

Question: que représentent-ils? De quel mandat démocratique ou populaire disposent-ils ? Ce sont des anonymes - le courage de l'anonymat ... Ils se veulent plus citoyens que tout le monde comme s'ils étaient une sorte d'"avant garde" agrégeant et prenant en charge les attentes et les aspirations les plus authentiques des citoyens. Quelle vanité ! Et quelle fatuité ! Ils oublient le fondamental : il y des institutions à respecter! Aziz Akhannouch n'est pas un "OVNI" ; il est à la tête du parti arrivé en tête aux élections législatives du 8 septembre dernier et, à ce titre, il a été nommé par SM le Roi conformément aux dispositions de la Constitution (art.49). Son statut est institutionnel : une majorité au sein de la Chambre des représentants et le soutien du Roi. Tout le reste n'est qu'un "activisme" digital à évacuer. La transition démocratique peut -et doit- en faire l'économie...