Une exigence de communication – Par Ahmed Charaï

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Seule communication permettra à l’exécutif de ne pas être submergé par une conjoncture très difficile et de courir derrière ses effets

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Des frustrations compréhensibles, et des impatiences prévisibles – Par Ahmed  Charaï

L’inflation, le prix des hydrocarbures accablent les couches populaires. Dans les campagnes, ils s’ajoutent aux effets ravageurs de la sécheresse, bien que faiblement atténués par les dernières pluies

SM le Roi avait appelé le gouvernement à mettre en place des mesures urgentes pour juguler les effets de la sécheresse. Le Souverain a mobilisé 10 milliards de DH pour faire face au déficit pluviométrique.

Mais là où le bât blesse, c’est le manque de pédagogie de la part du gouvernement pour justement répondre aux questions suscitées par la situation. On est en droit de s’attendre à une communication de l’exécutif et surtout de son chef. Il faut expliquer le caractère exogène de la crise, ce que l’on peut faire pour contrecarrer les effets et, surtout, ce qui a été fait et ce que l’on projette de faire de manière structurelle pour assurer l’autonomie du Maroc face à la versatilité des marchés internationaux.

Ainsi, par exemple, sur l’énergie, l’effort, initié par SM le Roi, sur les ressources alternatives nous permet aujourd’hui déjà d’avoir un mix énergétique qui diminue notre dépendance vis-à-vis des énergies fossiles. Il faut accélérer le pas, c’est une nécessité et c’est accessoirement très écologique, au moment où le réchauffement climatique menace plus que jamais la planète.

L’autosuffisance alimentaire est largement garantie, sauf pour les oléagineux. Il faut expliquer, clairement, qu’elle est la part de l’inflation domestique et qu’elles en sont les causes et la part d’inflation importée. Là aussi, on doit mettre en exergue les efforts structurels du Maroc en matière d’agriculture et surtout quelle politique de l’eau on entend mettre en œuvre pour réduire l’ultra dépendance vis-à-vis de la pluviométrie. 

C’est la seule communication qui permet à l’exécutif de ne pas être submergé par une conjoncture très difficile et de courir derrière ses effets.

C’est d’abord le rôle du chef du gouvernement, les ministres s’exprimant chacun pour son département. Les sorties du chef du gouvernement, flanqué des chefs de partis alliés n’ont pas un grand sens. Il est le seul à conduire la politique générale du pays selon la constitution. Les Marocains ne s’intéressent pas au fonctionnement de la coalition gouvernementale, mais sont avides d’éclairages sur la sortie de crise.

Une communication de cet ordre-là, permettrait à l’exécutif de rassurer et d’ouvrir des horizons plus conformes aux promesses du programme gouvernemental. C’est le meilleur moyen de renforcer la confiance, essentielle pour relever les défis.