Le Malhoun au patrimoine culturel de l’humanité : Maison de la poésie au Maroc dit sa grande joie

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Rissani, décentré par les modifications intervenues dans les voies commerciales et tombé quelque peu dans l’oubli, célèbre son retour, pour bien marquer ses ‘’droits historiques’’ sur l’art du Malhoun par une soirée musicale

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Soirée musicale à Rissani pour célébrer l’inscription du Malhoun au Patrimoine culturel mondiale

Moulay Ali Chérif, plus connue sous son nouveau nom Rissani, et autrefois de Sijilmassa, est une ville de la province d'Errachidia, dans la région Drâa-Tafilalet. C’est là qu’est né le Malhoun, expression poético-musicale marocaine ancienne. Parti du le sud-est du Maroc, cet art s’est d’abord développé au sein des zaouïas de la région, puis s’est progressivement répandu et a atteint les grandes villes, Marrakech, Fès, Meknès, Salé, Rabat, Azzemmour, Essaouira, Safi, Taroudant où il était principalement accueilli et interprété au sein des corporations d’artisans des villes ancienne

Rissani, décentré par les modifications intervenues dans les voies commerciales et tombé quelque peu dans l’oubli, célèbre son retour pour bien marquer ses ‘’droits historiques’’ sur l’art du Malhoun par une soirée musicale haute en couleurs a animé, jeudi, la nuit de la ville historique de Rissani, fêtant pas ses chants l’inscription du Malhoun sur la liste du Patrimoine culturel immatériel de l’Humanité lors de la 18ème session du Comité intergouvernemental de sauvegarde du patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO.

La programmation musicale de cette soirée a mis en scène deux orchestres locaux de Malhoun venus livrés des mélodies envoûtantes et des chants emblématiques de cet art poético-musical de l’ancienne capitale du Tafilalet.

Le public a vibré aux rythmes des ouds (luth), darboukas, violons et autres instruments à cordes indispensables au Malhoun, tout en étant transporté par la poésie et les fameux refrains de ce genre musical, interprétés avec maestria par l’orchestre de l’association Tafilalet de l’art du Malhoun et l’orchestre de l’association Rissani pour la musique, les arts populaires et le Malhoun.

La Maison de la Poésie remercie l’Académie du Royaume du Maroc

L’inscription par l’Organisation des Nations unies pour l’Education, la Science et la Culture (UNESCO), du Malhoun sur la liste du patrimoine culturel immatériel de l’Humanité est une "reconnaissance internationale" d’un des affluents de la poésie marocaine, a indiqué la Maison de la poésie au Maroc.

La Maison de la poésie au Maroc ajoute avoir reçu cette décision avec "une grande joie", tout en exprimant ses remerciements à l’Académie du Royaume du Maroc et au ministère de la Jeunesse, de la culture et de la communication pour les efforts déployés afin de parvenir à cet objectif offrant "à l’un des piliers de notre poésie marocaine une reconnaissance littéraire et artistique en tant que composante de référence de l’identité culturelle marocaine séculaire ".

La même source a également félicité l’ensemble des composantes de la famille du Malhoun (poètes, chanteurs, musiciens, mémorisateurs et chercheurs) ainsi que les amateurs de cet "art éternel" suite à cette initiative, exprimant l’espoir que cette décision de l’UNESCO "sera mise à profit pour continuer à promouvoir cet art poétique et améliorer les conditions sociales et économiques " des groupes et des musiciens du Malhoun.

Selon le communiqué, l’art du Malhoun jouit depuis le 9è siècle de l’Hégire d’une grande considération de la part des Marocains, " car ils y voyaient un art qui reflète leurs rêves et espoirs, et raconte leur histoire ainsi que les trajectoires de leur vie ".

Pour les Marocains, le Malhoun reflète aussi « leurs valeurs religieuses et sociales ainsi que leurs réflexions sur soi, sur l’existence et la nature", poursuit la même source, notant que toutes les composantes de la culture marocaine, amazighe, arabe, andalouse et hassanie ont convergé dans cet art, et à travers lui, des liens se sont tissés entre les différents habitants du Royaume.

L’adoption du Malhoun par les Marocains traduit l’intérêt accordé à ce genre poético-musical depuis son apparition dans la région de Tafilalet, avant de s’étendre à d’autres villes qui ont excellé dans cet art telles que Fès, Salé, Marrakech et Taroudant, précise le communiqué, mettant l’accent sur la place qu’occupe le Malhoun dans "le tissu littéraire marocain comme l’un des phénomènes culturel, poétique et artistique les plus importants qu’a connus le Royaume".

Le Comité intergouvernemental de sauvegarde du patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO, réuni, mercredi, dans le cadre de sa 18è session au Botswana, avait approuvé la demande du Royaume du Maroc concernant " l’inscription de l’élément du "Malhoun" dans la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité ".

Selon le dossier présenté devant le comité de candidature de l’UNESCO, le Malhoun est une expression poético-musicale marocaine ancienne.

Né dans la région de Tafilalet, dans le sud-est du Maroc, cet art s’est d’abord développé au sein des zaouïas de la région, puis s’est progressivement répandu et a atteint les grandes villes où il était principalement accueilli et interprété au sein des corporations d’artisans des villes anciennes.

 

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