société
Le nomadisme au Maroc: Un mode de vie en voie de disparition ?
En 2004, ils étaient près de 70.000 personnes au Maroc à vivre au gré e la recherche d’eau et de paturages, ils n’étaient plus que 25000 à peine en 2014.
Au Maroc, l’effectif de la population nomade recensée au 1er septembre 2014 s’élève à 25274 personnes contre 68540 en 2004, soit une baisse de 63%. Le nombre de ménages nomades s’établit à 4044 ménages, ce qui correspond à une taille moyenne de 6,2 personnes contre 4,6 personnes au niveau national.
La structure familiale de cette population est encore dominée par les ménages de grandes tailles. Environ 68,2% des ménages nomades sont constitués de cinq personnes et plus (dont 32,8% sont formés de huit personnes et plus), 10,6% de quatre personnes, 8,1% de trois personnes, 7,1% de deux personnes et seulement 6,1% sont formés d’une seule personne.
Près de 52% de la population nomade sont des hommes. C’est une population majoritairement jeune, 36,0% sont âgées de moins de 15 ans contre 28% parmi la population totale. Environ 47,5% ont moins de 20 ans et 65,5% moins de 30 ans. Enfin, la population nomade en âge d’activité (15-59 ans) représente 57% et celle du 3ème âge (60 ans et plus) 7,0% contre 62,4% et 9,6% respectivement parmi l’ensemble de la population.
La part de la population nomade mariée âgée de 15 ans et plus a diminué de 59,5% en 2004 à 55,1% en 2014, tandis que celle des célibataires a augmenté de 35,2% à 40,8%. L’âge moyen au premier mariage des femmes nomades a significativement augmenté de 23,2 ans en 2004 à 26,1 ans en 2014 contrairement à l’ensemble des femmes marocaines. Il en est de même pour l’âge moyen au premier mariage des hommes qui est passé de 28,7 ans à 30,7 ans alors qu’il est resté stable autour de 31,2 ans pour l’ensemble des hommes au niveau national durant la même période.
Le taux de célibat définitif des nomades à 55 ans a presque triplé en dix ans en passant de 1,3% en 2004 à 3,4% en 2014. Ce taux est, en 2014, plus élevé, parmi les femmes (3,7%) que parmi les hommes (3,1%).
Le nombre moyen d’enfants par femme nomade a diminué en passant de 4,3 enfants en 2004 à 4 en 2014. Malgré cette légère baisse, cet indice est presque le double de celui observé au niveau national (2,2 enfants) en 2014.
L’accès à l’enseignement chez les enfants nomades est encore très limité. Le taux de scolarisation des enfants de 7 à 12 ans est de 31,3% (94,5% au niveau national), 39,8% parmi les garçons et seulement 23,5% parmi les filles.
De même, le niveau d’éducation de la population nomade demeure très faible, 84% des nomades n’ont aucun niveau d’instruction, 2,2% ont fréquenté tout au plus le préscolaire, 9,3% le primaire, 2,7% le collège. Le secondaire et le supérieur n’ont été le fait que de 1,2% et 0,6% respectivement.
La population nomade est majoritairement analphabète, son taux d’analphabétisme est très élevé : 81 ,9% contre 32,2% au niveau national. Les femmes nomades sont plus analphabètes que les hommes (89,5% contre 74,9%).
Les nomades sont plus actifs que l’ensemble de la population, leur taux d’activité est de 56,8% contre 47,6% à l’échelon national. Les hommes nomades sont nettement plus actifs que les femmes (87,7 % contre 22,5%). Les nomades sont moins exposés au chômage que l’ensemble de la population, leur taux de chômage est de 10,1% (16,2% au niveau national), 8,6% pour les hommes (12,4% au niveau national) et 16,7% pour les femmes (29,6% au niveau national).
Sur le plan régional, Draa-Tafilalet totalise près des deux tiers de la population nomade, soit 60,8%. La région de Guelmim-Oued Noun (21,0%) vient en seconde position, suivie par Laayoune-Sakia El Hamra (6,6%) et Souss-Massa (6,3%). En revanche, les régions de l’Oriental, Eddakhla-Oued Eddahab et Fès-Meknès enregistrent les proportions les plus faibles, respectivement 2,2%, 2,1% et 1,0% de l’ensemble des nomades.
Les provinces à forte concentration de nomades, à savoir, Tinghir (21.5%), Midelt (20,3%), Assa-Zag (13,8%) et Errachidia (13,8%), enregistrent un peu moins des trois quarts de la population nomade du pays. Les provinces à concentration moyenne (2 à 6%) sont par ordre d’importance: Guelmim, Tata, Zagora, Boujdour et Tarfaya. Les provinces à faible concentration (moins de 2%) concernent: Tan-Tan, Es-Semara, Aousserd, Figuig, Guercif, Taroudannt, Oued Ed-Dahab, Agadir-Ida-Ou-Tanane, Taza, Tiznit, Sidi Ifni, Chtouka- Ait Baha, Laâyoune, Taounate, Ifrane, Jerada et Chichaoua.