économie
Maroc: Déficit budgétaire de 12,6 MMDH à fin février, autant qu’avant le Covid
Mohamed Benchaaboune, ministre de l'Economie, des finances et de la réforme de l'administration.
Rabat - L'exécution de la loi de finances (LF) à fin février 2021 fait ressortir un déficit budgétaire de 12,6 milliards de dirhams (MMDH), quasiment au même niveau que celui dégagé à la même période de 2020, dont les résultats n'avaient pas encore subi les effets de la pandémie Covid-19, selon le ministère de l'Economie, des finances et de la réforme de l'administration.
Cette stabilité du déficit recouvre une hausse de 0,3 MMDH des recettes, une baisse de 2,1 MMDH des dépenses et un recul de 2,7 MMDH de l'excédent des comptes spéciaux du Trésor (CST), précise le ministère, qui vient de publier la Situation des charges et ressources du Trésor (SCRT) à fin février 2021.
L'augmentation des recettes est attribuable principalement aux recettes non fiscales (+0,7MMDH) suite au versement de 0,5 MMDH par l'Agence nationale de la conservation foncière, du cadastre et de la cartographie au titre des dividendes de 2020, ajoute la même source.
En revanche, les recettes fiscales ont affiché une baisse de 0,6 MMDH, imputable notamment aux taxes intérieures de consommation (TIC) (-0,9 MMDH), à la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) à l'importation (-0,4 MMDH) et aux droits d’enregistrement et de timbre (-0,4 MMDH). Cette baisse a été partiellement atténuée par la hausse des recettes au titre de l’impôt sur le revenu (+0,7 MMDH) et de la TVA à l’intérieur (+0,4 MMDH).
Pour leur part, les recettes de l’impôt sur les sociétés (IS) et des droits de douane sont restées quasiment stables par rapport à février 2020, s’élevant respectivement à 2,2 MMDH et 1,7 MMDH, fait savoir le ministère, notant que "l'appréciation du comportement des recettes fiscales à fin février 2021 devrait tenir compte du fait que la période de comparaison (fin février 2020) n’intégrait pas encore l’effet Covid-19".
S'agissant des dépenses ordinaires, elles ont enregistré une baisse de près de 1,1 MMDH, recouvrant, d'une part, un repli des dépenses au titre des autres biens et services (-1,5 MMDH) et des intérêts de la dette (-0,5 MMDH) et, d’autre part, une hausse de 814 millions de dirhams (MDH) des charges de personnel sous l’effet notamment des mesures de la 3ème phase du dialogue social, selon la même source, faisant remarquer que la charge de la compensation est restée relativement stable à 2,9 MMDH à fin février 2021, contre 2,8 MMDH une année auparavant.
Ces évolutions des recettes et des dépenses ordinaires se sont traduites par un solde ordinaire négatif de 7 MMDH, en légère amélioration par rapport à celui dégagé à fin février 2020 (-8,4 MMDH).
Le document fait en outre ressortir que les émissions au titre des dépenses d’investissement ont enregistré une baisse de 1,1 MMDH pour se situer à 15,2 MMDH, relevant que comparativement aux prévisions de la LF 2021, leur taux de réalisation s’est élevé à 22,3%.
En parallèle, le recul de l'excédent des CST est dû essentiellement au solde négatif de 1,8 MMDH enregistré par le Fonds de gestion de la pandémie Covid-19, lequel s’explique, à hauteur de 1,7 MMDH, par le coût d’acquisition des vaccins contre le Covid-19.
"Compte tenu de ces évolutions et d’une baisse des opérations en instance de 0,9 MMDH, la situation des charges et ressources du Trésor dégage un besoin de financement de l’ordre de 13,4 MM.DH, contre 16,8 MMDH à fin février 2020", précise le ministère.