Mohamed El Kattani, raconte sa banque au futur

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L’esprit tourné vers l’anecdotique éloquent, Moahamed El Kettani raconte : « Aucun entrepreneur marocain riche d'aujourd’hui n’est né riche dans les années 1940. Tout a démarré avec des TPE et des hommes et femmes qui ont mené un combat pour développer leur business".

Avant même que la troïka (Wali Bank Al Maghrib, le ministre de l’Economie et des Finances et le GPBM), que le Roi Mohammed VI a chargé de trouver les formules adéquates pour booster les TPE et l’auto-emploi, ne rende sa copie, Attijariwafa bank est monté au créneau pour expliquer comment elle entend renforcer son action pour des Toutes Petites Entreprises, une appellation qui vous donnent presque envie de les bercer et de les bobronner. 

C’est sans doute une anticipation, bienvenue, mais qui n’exclue pas son engagement déjà conséquent : les TPME constituent déjà 30% de l’encours crédit de la banque, au programme spécial de financement prévu pour les débuts de 2020. 

Lundi, Mohamed El Kettani, PDG d’Attijariwafa bank recevait le « gotha » des journalistes nationaux pour zoomer sur les   journées portes ouvertes que son groupe compte organiser les 17, 18 et 19 décembre en faveur des très petites entreprises (TPE) afin de les initier à son dispositif d’accompagnement financier et non financier. Un déjeuner débat qu’il a voulu convivial et ouvert à toutes les questions. 

Naturellement Mohamed El Kettani inscrit la décision de son groupe de renforcer son action de soutien aux TPE dans la suite du discours royal devant le Parlement dans lequel le souverain a appelé les banques à une évolution de leur mentalité et à une meilleure contribution à l’édification d’une société plus égalitaire par le financement des jeunes et de l’emploi.

Le souverain a invité les banques, a rappelé M El Kattani, « à s’impliquer davantage dans le financement des jeunes. Le secteur bancaire, et à sa tête Attijariwafa bank qui est la première banque, a une responsabilité morale importante vis-à-vis de toutes ces personnes en marge du système bancaire. Toutes les banques ne financent pas assez une grande catégorie de la population. Il faut régénérer l’initiative privée qui s’est essoufflée ces dernières années. Il faut libérer les énergies et soutenir les petites initiatives", a-t-il encore tenu à souligner.

Mohamed El Kettani, en sa qualité de président de la première banque du Maroc rappelle que la stratégie de cette banque, un des fleurons du groupe Al-MADA, en matière de soutien aux TPE a démarré depuis plusieurs années et sera poursuivie et renforcée suite à l’appel royal. 

Attijariwafa bank, a –t-il insisté, adhérera  de la même manière que les autres banques au programme spécial prévu pour incessamment,  sans pour autant se départir de sa propre stratégie de soutien des TPE. Ce sera en quelque sorte un plus.

C’est visiblement l’intérêt bien compris qui le motive. L’esprit tourné vers l’anecdotique éloquent, Mohamed El Kattani est revenu sur l’histoire pour rappeler que créée en 1904, la banque dans laquelle il compte près d’une quarantaine d’année de carrière a démarré et grandi avec les TPE. « Aucun entrepreneur marocain riche d'aujourd’hui, a-t-il ajouté, n’est né riche dans les années 1940. Tout a démarré avec des TPE et des hommes/femmes qui ont mené un combat pour développer leur business". Il y a des chances donc, très petite entreprise deviendra grande.

Un problème de culture bancaire

A sa naissance, le groupe AWB voulait démystifier l’acte d’entreprendre et instaurer un écosystème favorable à l’entrepreneuriat. Etude menée, elle a révélé que beaucoup de personnes avaient peur de franchir la porte d’une agence bancaire et beaucoup d’autres avaient un frein psychologique. Se posait un problème de culture bancaire en quelque sorte. Il en a résulté l’offre Hissab Bikhir à travers Wafacash qui compte actuellement 2.000 points de vente.

Viennent ensuite les TPE qu’AWB situe à hauteur de 10 MDH de chiffre d’affaires par an, le seuil officiel étant par ailleurs plafonné à 3 MDH. En gros, leurs attentes s’identifient à une assurance, des frais bancaires bas, des produits financiers adaptés, des délais plus courts, un meilleur accès au financement, du conseil, un accès aux marchés publics et privés, un accès à l’information et à des formations en gestion des entreprises, et enfin la création d’une communauté de TPE.

Résolument, la banque a lancé son dispositif de soutien aux TPE en constante évolution. AWB a mis sur le marché les offres "Rasmali" combinant une panoplie de services financiers (banque au quotidien, financement, assurance, assistance…). Il a aussi mis en place une politique volontariste de financement des TPE. En l’année en cours et en fin de parcours, le groupe s’est engagé à distribuer 18 MMDH aux PME et 9 milliards de DH à 45.000 TPE. 

Attijariwafa bank affirme que 30% de son encours de crédits, qui s’élève à 200 milliards de DH à fin juin 2019 (activité au Maroc, hors filiales), sont accordés aux TPME. Mohamed El Kettani indique par ailleurs que 70% de crédits bénéficiant de la garantie étatique Damane Express de la CCG sont distribués par Attijariwafa bank.

150 agences du réseau de la banque leur sont consacrées. Un système de scoring adapté aux TPE a été mis en place. La réponse aux demandes de crédit est délivrée en 48h avec en vue le délai record de 24h en 2020. De même les réponses négatives sont justifiées pour permettre aux TPE de palier les faiblesses de leurs demandes.

S’inscrivent dans cet élan les études de la demande dans toutes les régions et les immersions dans les business des TPE qui sont menées par le personnel de la banque pour rester à l’écoute des besoins de cette clientèle.

Pour plus de proximité, les actions de promotions de l’entrepreneuriat (trophées "Ana Mâak", émission télévisée, journées "marchés" pour conclure des deals), il y a, à côte de la plateforme électronique, l’accompagnement humain et direct à travers le réseau Dar Al Moukawil.

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